L'Héritage Lumineux de l'Imam Hussein
Introduction
« Peut-on raviver un cœur et lui rendre sa lumière ? »
L'histoire de l'Imam Hussein a cette particularité d'éveiller profondément les consciences et de lever les voiles du doute sur la voie à suivre. Le jour de Achoura, cet homme d'exception a été projeté dans un temps hors du temps, car son message universel a traversé les âges, dépassé les frontières, transcendé les religions. Il a inspiré les plus grands leaders et les intellectuels. Son histoire est celle d'un mouvement révolutionnaire et spirituel qui a réussi à s'imposer dans les cœurs. Malgré la volonté de certains de l'occulter ou de le combattre, qui était Hussein ?
Les Origines de l'Imam Hussein
Il était le petit-fils que chérissait tendrement le messager de Dieu, Muhammad. Que les prières de Dieu soient sur lui et sur sa sainte famille. Sa mère était Fatima, la fille du prophète et son père. L'Imam Ali était le gendre et cousin de l'envoyé de Dieu.
Hussein a été élevé dans le berceau de la prophétie à baigner dans l'amour intarissable des Ahl al-Bayt. L'Imam est allé vers sa destinée en réalisant la prophétie annoncée par son grand-père lorsqu'il était plus jeune.
Il a fait le choix du sacrifice le plus ultime, celui de sa personne et de ceux qui lui sont les plus chers. Seulement 72 personnes étaient avec lui à Karbala, terre du martyr. Sa famille, ses frères, cousins, neveux, ses femmes, ses enfants et quelques fidèles y étaient présents face à une armée de plus de 5000 hommes, envoyée à la demande de Yazid, fils de Mu'âwiya.
- Sa famille proche : frères, cousins, neveux.
- Ses compagnons : femmes, enfants et fidèles dévoués.
Pourquoi l'Imam Hussein a-t-il réalisé une marche pénible de 2000 km de Médine à Karbala ? Pourquoi s'est-il dirigé avec les siens vers une mort certaine ? Son action n'avait d'autre objectif que de préserver le caractère divin de l'héritage prophétique.
« L'Imam Hussein et les siens ont donné leur vie pour que le souffle authentique de l'islam nous parvienne et nous éveille. Pour que l'on se souvienne. »
Son martyr nous renvoie à notre nature profonde, à ce que nous sommes. Sommes-nous de ceux qui auraient répondu à son appel ? Ou sommes-nous de ceux qui l'auraient négligé ?
Le Contexte Historique et les Ennemis
Revenons là où tout a commencé. Il faut remonter quelques décennies en arrière, lors de l'avènement de l'islam pour comprendre pourquoi la famille du prophète a pu être massacrée. Ce drame prend sa source dans l'hostilité qu'avaient Abu Sofyan et Ibn Harb et sa famille à l'égard des gens de la maison du prophète, c'est-à-dire à l'égard du messager de Dieu, de l'Imam Ali, de Fatima, de Hassan et de Hussein.
Abu Sofyan était l'un des chefs de la Mecque, carrefour commercial de toute l'Arabie. Il a été de son vivant l'un des adversaires les plus farouches du prophète. Ce n'est que lors de la conquête de la Mecque en 630 qu'Abu Sofyan et sa famille se convertirent à l'islam sous la contrainte.
Avec le triomphe de l'islam, la descendance d'Abu Sofyan a perdu nombre de privilèges et n'a par conséquent jamais cessé d'avoir de l'animosité envers la descendance du messager de Dieu. Ils n'ont jamais renoncé aux avantages que leur conféraient leurs positions. Les gens de la maison du prophète représentaient à leurs yeux une menace à long terme pour leurs intérêts.
La Montée de Mu'âwiya et Yazid
Mu'âwiya, fils d'Abu Sofyan, dont l'ambition était de retrouver le pouvoir que son père exerçait, voyait son raison d'influence grandir au fur et à mesure des années jusqu'à ce qu'il fût nommé gouverneur de Syrie par le Khalife Othman. Il a été relevé de ce poste par l'Imam Ali lorsqu'il accéda au Khalifa, car le prince des croyants pressentait que Mu'âwiya portait en lui les racines du mal.
Les khârijites, qui vouaient une haine féroce à la fois à l'encontre de Mu'âwiya et de l'Imam Ali, assassinèrent ce dernier à la suite de la guerre de Siffîn. Quant à l'Imam Hassan, il mourut empoisonné par sa femme Asmâ’ sous les directives de Mu'âwiya, que rien ne pouvait arrêter désormais pour s'autoproclamer premier Khalife de la dynastie Omeyyade.
Il prit Damas comme capitale et réalisa par là tous les espoirs de son père défunt Abu Sofyan. Et les générations se succèdent.
L'Imam Hussein était désormais, après la mort de son frère Hassan, celui qui avait la charge de porter le flambeau de la vérité prophétique. Le troisième héritier spirituel des gens de la maison du prophète bénéficiait d'une très haute considération dans le cœur des musulmans.
Son rang, sa piété, sa sagesse, l'amour que les musulmans lui portaient représentait un danger pour le règne des Omeyyades. D'où la volonté de Yazid ibn Mu'âwiya d'obtenir l'allégeance de l'Imam Hussein pour étouffer tout mouvement de rébellion de la part des partisans de l'Imam.
L'Appel de Kûfa et le Voyage vers Karbala
À la suite d'une révolte contre Yazid, qui s'était autoproclamé Khalife de Damas, les habitants de Kûfa lancèrent un appel à l'Imam al-Hussein pour lui prêter serment d'allégeance. Ils réclamaient la légitimité au Ahl al-Bayt d'accéder à la conduite de la Oumma pour son propre salut.
Des milliers de lettres sont parvenues à l'Imam pour qu'il prenne la tête de la ville et destitue Yazid, connu pour tous ses déboires, ses excès dans la débauche, l'ivresse et l'absence totale de respect des préceptes divins.
L'Imam Hussein répondit favorablement à l'appel des habitants de Kûfa. C'est de manière pacifique, accompagné de sa famille et de ses proches compagnons, que l'Imam commença son périple vers Kûfa.
À ce titre, il déclara « Je ne me suis pas levé de gaieté de cœur, ni par arrogance, ni dans l'intention de semer la corruption, ni de commettre l'injustice. Je me suis soulevé pour demander la réforme de la communauté de mon grand-père, le prophète Muhammad, pour ordonner le bien et interdire le mal. »
Lorsque le convoi de l'Imam arriva à proximité de l'actuelle frontière entre l'Irak et l'Iran, au sud-ouest de Bagdad, il se heurta aux troupes de Yazid dans la plaine de Karbala. À peine avaient-ils foulé cette terre, l'Imam Hussein demanda « Comment s'appelle cet endroit ? » Lorsqu'on lui répondit, l'Imam comprit et rétorqua « C'est ici que nous allons verser notre sang et que nous serons enterrés. C'est ce que m'a confié mon grand-père, l'envoyé de Dieu. »
Le Calvaire à Karbala
L'Imam et les siens furent encerclés par une armée de plusieurs milliers d'hommes sous une chaleur lancinante. Les soldats de Yazid empêchaient l'Imam Hussein et sa famille d'accéder à l'eau. Il leur était impossible d'abreuver leur soif dans l'Euphrate pourtant si proche.
La nuit tombée, l'Imam réunit tous ceux qui l'accompagnaient. Il leur dit que l'ennemi n'en voulait qu'à lui seul. Il leur proposa de profiter de l'obscurité de la nuit pour s'enfuir et sauver leur vie. Aucun n'accepta d'abandonner son Imam. Tous voulaient mourir à ses côtés afin de profiter de sa présence pour l'éternité du paradis.
Leur calvaire dura près de dix jours. Ils connurent la faim, la soif, la persécution, le vol de leurs biens, la mutilation, la décapitation des hommes et le meurtre d'enfants.
Tous les fidèles de l'Imam et par conséquent les proches du messager de Dieu, ses frères, ses cousins, ses neveux, ses fils tombèrent en martyr. Les détails de leurs histoires sont tout aussi poignantes les unes que les autres. Elles témoignent de leur courage chevaleresque, de leur dévouement sans limite et de la profondeur de l'amour qu'ils portaient à l'islam et à l'Imam.
Conclusion
L'histoire de l'Imam Hussein révèle un sacrifice qui éveille les consciences, préserve l'héritage prophétique et inspire une résistance éternelle contre l'injustice. Malgré le massacre, son message a traversé les siècles, marquant les cœurs par sa lumière spirituelle et révolutionnaire. Les origines familiales, le contexte d'hostilité Omeyyade, l'appel de Kûfa et le calvaire de Karbala soulignent un choix ultime pour la vérité et la réforme.
« Quiconque résiste pour préserver ses valeurs. »






