Seyyed Gouasmi

Ce verset est cité pour rappeler, dans le chapitre consacré à l’Arbre interdit et à la chute, la tendance profonde de l’homme à la rébellion dès qu’il se croit riche et autosuffisant ; (Sourate 96, Al-‘Alaq, verset 6). Ici il sert de boussole spirituelle, placée au cœur du raisonnement qui relie l’avidité d’immortalité, l’orgueil (kibr) d’Iblis et la prétention pharaonique à s’ériger en maître éternel, jusqu’aux séductions contemporaines de l’intelligence artificielle et du Dajjâl : il rappelle que la source du danger n’est pas la technique mais l’illusion d’autonomie qui habite l’âme. Le verset justifie l’appel du texte à l’humilité, à la dépendance envers Allâhu et à rejoindre la chevalerie spirituelle, en montrant que la rébellion commence quand l’homme cesse de reconnaître sa condition terrestre et croit pouvoir tout tenir par lui‑même.

Ce verset est cité pour rappeler, par la voix même de la révélation, le péril intime de l’orgueil : dans la Sourate 96, Le Caillot de sang, verset 6, « Prends garde ! Vraiment, l’homme devient rebelle dès qu’il s’estime suffisant » surgit au cœur du propos où l’on décrit l’homme arraché à sa nature première par ses outils, l’illusion des civilisations et le modèle de Pharaon. Ici il intervient comme un avertissement dans le fil du discours — on l’invoque pour nommer l’aboutissement logique du choix de l’autonomie humaine, ce point où la science, la technique et l’arrogance mènent inéluctablement à la rébellion contre le Créateur et à la chute à la manière d’Iblis. Son rôle spirituel est double : il prend la forme d’un miroir qui révèle notre dérive collective et d’un phare qui rappelle la nécessité du retour à la voie révélée pour retrouver la nature primordiale.