À propos de la sourate La caverne
Numéro
18
Nom arabe
الكهف
Versets
110
Révélation
Médinoise
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54
وَكَذَٰلِكَ بَعَثْنَـٰهُمْ لِيَتَسَآءَلُوا۟ بَيْنَهُمْ ۚ قَالَ قَآئِلٌ مِّنْهُمْ كَمْ لَبِثْتُمْ ۖ قَالُوا۟ لَبِثْنَا يَوْمًا أَوْ بَعْضَ يَوْمٍ ۚ قَالُوا۟ رَبُّكُمْ أَعْلَمُ بِمَا لَبِثْتُمْ فَٱبْعَثُوٓا۟ أَحَدَكُم بِوَرِقِكُمْ هَـٰذِهِۦٓ إِلَى ٱلْمَدِينَةِ فَلْيَنظُرْ أَيُّهَآ أَزْكَىٰ طَعَامًا فَلْيَأْتِكُم بِرِزْقٍ مِّنْهُ وَلْيَتَلَطَّفْ وَلَا يُشْعِرَنَّ بِكُمْ أَحَدًا
wakadhālika baʿathnāhum liyatasāalū baynahum qāla qāilun min'hum kam labith'tum qālū labith'nā yawman aw baʿḍa yawmin qālū rabbukum aʿlamu bimā labith'tum fa-ib'ʿathū aḥadakum biwariqikum hādhihi ilā l-madīnati falyanẓur ayyuhā azkā ṭaʿāman falyatikum biriz'qin min'hu walyatalaṭṭaf walā yush'ʿiranna bikum aḥadan
Muhammad Hamidullah
Et c'est ainsi que Nous les ressuscitâmes, afin qu'ils s'interrogent entre eux. L'un parmi eux dit: «Combien de temps avez-vous demeuré là?» Ils dirent: «Nous avons demeuré un jour ou une partie d'un jour». D'autres dirent: «Votre Seigneur sait mieux combien [de temps] vous y avez demeuré. Envoyez donc l'un de vous à la ville avec votre argent que voici, pour qu'il voie quel aliment est le plus pur et qu'il vous en apporte de quoi vous nourrir. Qu'il agisse avec tact; et qu'il ne donne l'éveil à personne sur vous.
Rachid Maach
Nous les avons alors tirés de leur sommeil et les uns se mirent à interroger les autres : « Combien de temps sommes-nous restés ici ? » Demanda l’un d’entre eux. « Un jour, ou peut-être moins », répondirent certains, avant de reconnaître : « Notre Seigneur connaît mieux que quiconque la durée de notre séjour. Que l’un de nous aille en ville avec cet argent et nous en rapporte les nourritures les plus pures. Qu’il agisse avec discrétion, afin de ne pas attirer l’attention.
Centre International Nur
Et c’est ainsi que Nous les avons ressuscités pour qu’ils s’interrogent les uns les autres. « Combien de temps êtes-vous demeurés ici ? » demanda l’un d’eux. « Un jour, disent les uns, ou peut-être une bonne partie d’un jour. » Puis ils ajoutèrent : « Votre Seigneur Sait le mieux combien (de temps) vous êtes restés (ici). Envoyez donc quelqu’un à la ville avec ces pièces d’argent pour vous chercher de ses aliments les plus purs, de quoi vous sustenter. Qu’il soit avenant et n’attire sur vous l’attention de personne.
Analyse mot-à-mot
wakadhālika
et ainsi
Autres traductions possibles :
baʿathnāhum
ressuscitons
Analyse linguistique :
nous avons ressuscité
Autres traductions possibles :
liyatasāalū
qu'ils demandent
Analyse linguistique :
qu'ils s'interrogent
Autres traductions possibles :
baynahum
entre eux
Analyse linguistique :
entre
Autres traductions possibles :
qāla
dit
Autres traductions possibles :
qāilun
parlant
Analyse linguistique :
parleur
Autres traductions possibles :
min'hum
d'eux
Autres traductions possibles :
kam
combien
Autres traductions possibles :
labith'tum
vous êtes restés
Analyse linguistique :
avez demeuré
Autres traductions possibles :
qālū
dirent
Autres traductions possibles :
labith'nā
nous sommes restés
Analyse linguistique :
nous avons demeuré
Autres traductions possibles :
yawman
un jour
Analyse linguistique :
jour
Autres traductions possibles :
aw
ou
Autres traductions possibles :
baʿḍa
partie
Autres traductions possibles :
yawmin
jour
Autres traductions possibles :
qālū
dirent
Autres traductions possibles :
rabbukum
votre Seigneur
Analyse linguistique :
Seigneur
Autres traductions possibles :
aʿlamu
sais
Analyse linguistique :
sait
Autres traductions possibles :
bimā
par
Autres traductions possibles :
labith'tum
vous êtes restés
Analyse linguistique :
avez demeuré
Autres traductions possibles :
fa-ib'ʿathū
envoyez
Autres traductions possibles :
aḥadakum
l'un de vous
Autres traductions possibles :
biwariqikum
avec votre argent
Analyse linguistique :
argent
Autres traductions possibles :
hādhihi
celle-ci
Analyse linguistique :
ceci
Autres traductions possibles :
ilā
vers
Analyse linguistique :
à
Autres traductions possibles :
l-madīnati
la ville
Autres traductions possibles :
falyanẓur
qu'il regarde
Autres traductions possibles :
ayyuhā
ô
Autres traductions possibles :
azkā
plus pur
Analyse linguistique :
le meilleur
Autres traductions possibles :
ṭaʿāman
nourriture
Autres traductions possibles :
falyatikum
qu'il vienne
Autres traductions possibles :
biriz'qin
avec une provision
Analyse linguistique :
provision
Autres traductions possibles :
min'hu
de lui
Autres traductions possibles :
walyatalaṭṭaf
et qu'il soit prudent
Analyse linguistique :
qu'il soit doux
Autres traductions possibles :
walā
et non
Autres traductions possibles :
yush'ʿiranna
qu'il informe
Analyse linguistique :
faire savoir
Autres traductions possibles :
bikum
avec vous
Analyse linguistique :
vous
Autres traductions possibles :
aḥadan
un
Analyse linguistique :
personne
Autres traductions possibles :
Articles citant ce verset (3)

Ce verset est cité pour ramener notre regard au cœur même de l'histoire des gens de la caverne, au moment où, réveillés par la volonté divine, ils s'interrogent sur le temps et envoient l'un d'eux en ville « pour qu'il voie quel aliment est le plus pur », image qui sert ici de fil d'Ariane spirituel. Dans le texte, il est prononcé comme une clé qui ouvre la lecture : on ne parle pas seulement d'une quête alimentaire terrestre mais d'une recherche de la nourriture la plus pure, celle que Dieu dispense par inspiration, et il souligne que ces hommes n'étaient pas des idolâtres mais des muwahhidîn, des « fatâ » inspirés. Sa présence justifie la métaphore centrale du discours, elle renforce l'idée que la compréhension intime du Livre et la victoire qui en découle ne se gagnent pas par le raisonnement seul mais par la patience, la purification et l'ouverture du cœur.

Ce verset est cité pour poser une image vivante au cœur du propos, dans le passage où, mes frères et mes sœurs, on évoque le lien intime entre le jeûne et la nourriture et l’on rappelle la Sourate la caverne : l’histoire des dormants qui envoient quelqu’un en ville chercher Asqatr'am, la nourriture la plus pure. Il est amené ici pour rediriger notre regard du corps vers l’âme, pour nous rappeler que l’abstinence du ventre nous conduit à rechercher une nourriture autre, la parole qui nourrit, et pour légitimer spirituellement cette quête pendant la seconde décade où l’on doit semer. Sa fonction dans l’argumentation est d’ancrer la métaphore : privation et recherche mènent à une nourriture spirituelle, la parole pure à semer, et ainsi préparer le croyant à monter des degrés du jeûne vers le saum du cœur, donnant au discours une assise scripturaire qui éclaire et nourrit le chemin proposé.

Ce verset est cité pour ancrer, au cœur du chapitre « Le Mystère du Temps », la leçon vivante des gens de la caverne (Sourate 18, La Caverne, verset 19) : il surgit dans le passage où l'on médite sur la domination du temps, ces dormeurs qui traversent des siècles et ne ressentent qu’un jour, et il vient rappeler que le temps que nous vivons n’est qu’une perspective parmi d’autres. Il est invoqué pour contraster notre rythme avalé par les réseaux sociaux et la ruse d’Iblis, et pour recentrer l’âme sur un temps qui rajeunit, soigne et appelle à produire la vie; il sert ici de pont spirituel, faisant entendre à l’oreille du lecteur que le véritable réveil n’est pas biologique mais intérieur, une conversion du regard sur le temps qui commande à nos actes de partage, d’unité et de don désintéressé.
