La Deuxième Décade de Ramadan : Semer la Bonne Parole et les Degrés du Jeûne

Introduction

« Mes frères et mes sœurs, le mois de Ramadan, c'est le mois de la révélation, c'est le mois du Coran, c'est le mois de la nuit bénie, c'est le mois de l'eyla tol qadr, c'est le mois de Adam, alayhis salam, parce qu'il a été le premier à vivre ce mois. »

Mes frères et mes sœurs, que la paix de Dieu soit sur vous tous. Le plaisir de vous retrouver dans cette deuxième décade du mois de Ramadan. Nous avions abordé ensemble au début du mois la première décade avec la purification, se nettoyer, nettoyer sa maison, nettoyer son entourage, nettoyer son cœur de toutes les impuretés, de toutes les souillures pour pouvoir rentrer dans la seconde décade dans laquelle nous sommes.

La Structure des Décades de Ramadan

Le mois de Ramadan se divise en trois décades, dix jours plus dix jours plus dix jours.

Les premiers dix jours, c'est la purification.
La deuxième décade, c'est semer. Nous devons semer.

Et donc je reviens vers vous par rapport à cette expérience que nous allons vivre, que nous sommes en train de vivre, puisque nous sommes déjà bien avancés dans le mois de Ramadan. D'ailleurs au moment où vous verrez cette vidéo, nous célébrerons le souvenir de la naissance de l'Imam al-Hassan, que la paix de Dieu soit sur lui, le deuxième héritier de la maison de la prophétie. Hassan était le petit-fils du messager de Dieu et le fils de Ali ibn Abi Talib. Il a succédé à son père pour prendre le relais de l'Imam.

Je souhaite à tous mes meilleurs vœux et en particulier bien sûr pour la grande famille de la maison des Ahl al-Bayt, mes meilleurs vœux en cette occasion au souvenir de la naissance de notre Imam bien-aimé, l'Imam al-Hassan al-Mujtaba. Et dans cette deuxième décade qui est marquée justement par ce souvenir, nous sommes donc dans la décade où nous devons semer. Semer la bonne parole, semer les bonnes actions.

Le Lien Intime avec la Nourriture et la Découverte de l'Âme

Vous avez remarqué que dans le mois de Ramadan il y a un lien intime avec la nourriture, puisque c'est le centre un peu de ce qui compose de ce qui fait le mois de Ramadan, c'est s'abstenir de la nourriture et s'abstenir de la boisson. S'abstenir de ces choses-là pour nous faire découvrir justement quelque chose d'autre.

Vous l'aurez compris, c'est se redécouvrir nous-mêmes, découvrir notre âme et découvrir qu'il y a une nourriture autre que celle que nous connaissons. Et en se privant de cette nourriture que nous connaissons, la nourriture des corps, alors Dieu nous amène pas à pas à découvrir sa parole, à découvrir la nourriture de sa parole.

Et je ne peux que faire un petit passage par la Sourate la caverne, puisqu'il est question dans la Sourate la caverne lorsque ces chevaliers qui se sont endormis 309 années et qui se réveillent, ils envoient une personne parmi eux pour aller en ville chercher ce qu'ils nomment Asqatr'am, la nourriture la plus pure. « C'est cette nourriture que nous devons rechercher, mes chers frères et sœurs, pendant cette période du mois de Ramadan et en particulier dans cette deuxième décade. »

Et nous devons apprendre pour recevoir et nous devons semer pour recevoir. Donc semer, semer la parole, la bonne parole, dire les bonnes choses, ordonner les bonnes choses, faire du mieux que l'on peut avec sa parole.

Bien sûr, nous devons être bons les uns envers les autres. Ça, nous devons toujours le faire, mais nous devons redoubler d'efforts pour apporter du bien à chacun d'entre nous, dans nos familles, dans notre entourage, les gens qui ont besoin d'aide. Nous devons les aider et concourir et participer à transformer et à donner du bien. C'est ça, semer. Et c'est la seconde décade de ce mois béni de Ramadan.

Le Thème Central : Le Jeûne et ses Formes

Vous verrez que le thème central de l'analyse justement sera le jeûne et les différentes formes de jeûne et que ce jeûne de l'abstinence de la nourriture nous fait, comme je le disais, découvrir la vraie nourriture.

L'Actualité et l'Appel à l'Unité

Mes frères et mes sœurs, je fais un petit Ṭūr avec vous sur l'actualité, même si je ne vais pas rentrer dans les détails de l'actualité, mais la géopolitique, la géostratégie, on est dans un tournant majeur, majeur, majeur. J'appuie dedans parce qu'on a déjà dit qu'on était plusieurs fois il y a déjà quelques années, puisque nous étions dans les prémices, que nous étions dans un tournant, mais là, ce n'est plus un virage à 90, c'est un virage à 180 degrés.

Donc, les choses sont en train de se transformer. On assiste à un bouleversement d'épaules, à un bouleversement des forces. Que des bonnes nouvelles pendant ce mois de Ramadan. Cela fait plaisir ces nouvelles. Bien sûr, ces nouvelles concernent les pays arabes, l'Arabie saoudite, la Syrie, le Yémen, enfin tous ces pays-là, il y a véritablement un enjeu majeur qui est en train de se jouer et qui va dans le sens de ce que nous avons toujours souhaité.

Toujours avec notre famille bien-aimée, nous avons toujours souhaité l'alliance, l'unité, l'union entre nous. Notre foi, elle est une foi de l'unité, pas une foi qui divise, c'est une foi qui unit. Et là, en l'occurrence, ce qui se passe va dans le sens de cette unité et c'est magnifique.

Donc, je l'appelle de tous mes vœux, nous l'appelons de tous nos vœux, cette unité et j'enjoins tous les musulmans et puis toutes les écoles de l'islam et toutes les religions à cette unité, à s'accrocher à notre foi. Il n'y a pas d'autre rempart dans le monde dans lequel nous sommes et dans la période dans laquelle nous sommes, dans toutes les périodes, mais en l'occurrence encore plus aujourd'hui, que notre foi.

Et si nous avons la foi, alors nous devons être unis avec ceux qui ont la foi, tout simplement, qu'ils soient de telle école, qu'ils pensent comme ça, qu'ils fassent son abduction comme ça, sa prière comme ça. Tout ça, ce n'est pas important. L'important, c'est que nous avons la même foi et que nous devons former une unité par la foi pour transformer le monde dans lequel nous sommes et c'est un peu ce qui est en train de se passer aujourd'hui.

Et cela nous réjouit le cœur et nous en sommes fiers et honorés. Alors que tous ceux qui ont pris ces nouvelles positions qui vont dans ce sens de l'unité, reçoivent de notre part nos félicitations, qu'ils continuent sur cette voie-là et que nous travaillons avec eux sur cette voie-là pour que nous puissions, comment je vais vous dire ça, le rêve des prophètes se réaliser. Nous sommes peut-être à l'aube de la réalisation de ce rêve de tous les prophètes. C'est extraordinaire, mes frères et mes sœurs.

Le Discours du Prophète et les chayâtîn

Alors, le thème central, je vous disais tout à l'heure, c'était le jeûne dont je voulais vous parler. Mais avant de vous parler de ça, j'aimerais vous parler du discours du Messager de Dieu.

Vous avez vu que pendant les différents sujets que nous avons effectués pendant cette période, même si les vidéos ne sont pas abondantes, mais j'espère qu'elles sont riches, avec la permission de Dieu. Nous avions abordé un peu différentes parties du discours du Messager de Dieu. C'est tellement une richesse, ce discours du Messager de Dieu.

Bien sûr, je fais référence à ce fameux discours dont j'ai déjà parlé, qui a été publié aussi sur notre chaîne dans une vidéo et que nous avons parlé de certaines formulations qui étaient dans ce discours. Et là, en l'occurrence, j'aimerais revenir avec vous sur une parole qui a été dite pendant ce discours par le Messager de Dieu.

Cette parole, cette expression, c'est que pendant ce mois, les chayâtîn, les diables, si vous voulez, les démons, sont enchaînés. Alors, on peut se poser... C'est interrogatif quand même, cette déclaration du prophète. Les chayâtîn sont enchaînés. Théoriquement, si les chayâtîn sont enchaînés, si on le comprend de la manière dont tout le monde les comprend, c'est-à-dire, on s'imagine des chayâtîn avec des... et ils ne peuvent plus rien faire avec des chaînes. Mais pourtant, nous savons que les chayâtîn, c'est ceux qui nous perturbent, c'est ceux qui nous font que nous nous énervons, que nous parlons autre chose que dans la voie de...

Les Différents Échelons du Jeûne Selon l'Imam Ali

Les différents échelons du jeûne. Il y a un second siyâm lorsque nous dépassons le siyâm, le jeûne du corps et de la nourriture, qui est que nous allons manifester la parole, à travers la parole, un jeûne qui est de ne parler que dans l'ordre de Dieu, que ce qui élève, que ce qui construit.

Donc, jeûner de la parole, faire le siyâm de la parole ou le saum, parce que ceci nous monte au degré du saum, et bien c'est faire un effort pour ne parler que des choses qui nous grandissent et qui nous élèvent. Et puis, il y a le saumum du jeûne qui est et que l'on peut nommer le couronnement du siyâm. C'est le véritable jeûne, le jeûne dont l'Imam Ali alayhi salam nous parle.

Ya Ali, Ya Ali, Ya Ali. Mes frères, mes sœurs, Ali est une personnalité extraordinaire. Je vous assure, avant de... J'ai quelque chose dans mon cœur que j'aimerais partager avec vous avant de vous lire ce récit. L'Imam Ali, les récits que nous avons de lui, on reconnaît leur authenticité parce qu'il n'y a qu'un homme de Dieu et un proche de Dieu qui peut parler ainsi, dire les choses avec une simplicité extraordinaire, concis, précis, mais d'un sens extraordinairement profond.

Et vraiment, l'Imam Ali était dans ce domaine vraiment un personnage, une personnalité extraordinaire. Je pense à un récit que je partageais avec ma famille il y a quelques jours où Ali dit, alayhi salam, « aime ton ami avec quelques réserves, il pourrait devenir ton ennemi. Et haïe ton ennemi avec quelques réserves, il pourrait devenir ton ami. »

C'est quelque chose qui est dit d'une manière, mais d'une simplicité, mais d'une force et d'une puissance et d'une sagesse extraordinaire. C'est ça, Ali, alayhi salam. Que Dieu nous rapproche de ce Ali, alayhi salam.

Regardez ce qu'il a dit, maintenant je passe à cette parole. Ce qui veut dire, alors je vais employer les mots, donc bien sûr saum et siyâm, en français on traduira par jeûne, mais moi je vous dis les mots en arabe parce que seuls les mots arabes peuvent nous faire faire la différence entre les deux. Donc il a dit, « le saum du cœur est meilleur que le siyâm de la langue. Et le siyâm de la langue est meilleur que le siyâm du bas, c'est-à-dire du ventre. »

Vous voyez dans ce récit, trois phrases pour le jeûne ou trois degrés de jeûne. Alors bien sûr, l'Imam a commencé par le plus haut degré, mais nous on va commencer par le plus bas et on a commencé par le plus bas.

Le plus bas, c'est celui qui concerne le bas, donc le ventre, la nourriture, et qui représente aussi le mulk. Vous savez que l'homme est composé, l'homme parfait est composé de trois mondes. Il y a le monde du bas qui est le mulk, il y a le monde du malakût qui commence à partir du nombril et qui englobe la poitrine jusqu'au cou, et ensuite on a le monde du jabarût qui est le monde de la tête. C'est le siyâm de tous les musulmans, c'est-à-dire jeûner avec la nourriture, s'abstenir de la nourriture et de la boisson.
Et puis on a un second siyâm, c'est le siyâm qui va nous mener au saum, et celui-là, il fait intervenir la nourriture spirituelle, c'est-à-dire se nourrir de la bonne parole et se priver et s'abstenir de la mauvaise parole pour produire le meilleur.
Et il y a le troisième degré, et celui-là on le nomme saum. Et regardez où l'a-t-il placé l'Imam Ali, Ali Salam, le saum, il se place où ? Il est au niveau du cœur, c'est-à-dire saum al-qalb. C'est-à-dire que nous devons, à travers notre siyâm et les deux degrés de siyâm, Dieu nous invite en réalité pendant ce mois de Ramadan à être de véritables jeûneurs, et celui qui jeûne véritablement, c'est celui qui atteint le jeûne du cœur.

Parallèle avec le Tawhid et les Phases du Mois

Alors vous voyez que dans le livre de Dieu, dans la manière dont Dieu a façonné sa création, nous en avons déjà parlé, il a fait toujours, il fait les choses en trois, toujours en trois degrés, en trois étapes, en trois histoires. Comme dans ce récit par exemple, il y a trois phases, deux siyâm, un saum, ce qui fait trois.

Nous avions aussi évoqué avec vous qu'il y avait trois types de Tawhid, trois degrés de Tawhid, premier degré, deuxième degré, troisième degré.

Le premier qui représentait abattre et refuser les idoles extérieures.
Et le second degré qui était d'adorer Dieu à travers les noms. À travers ar-ar-Raḥman, je mets en pratique la générosité al-Karîm, et donc je deviens un serviteur de Dieu à travers al-Karîm, à travers la générosité, et j'atteins la seconde phase du Tawhid.
Et puis il y a un troisième niveau qui est le niveau le plus parfait, qui est le niveau de ce qu'ils font Al-ikhlâs, le roi Allâhu Samad, dit Dieu est unique, et l'ikhlâs c'est-à-dire la pureté du Tawhid, le culte pur comme il est noté dans les Corans pour traduire cette fameuse Sourate, et que celui-là, pour l'atteindre, il faut aussi et surtout se débarrasser des noms, parce que les noms deviennent une forme, sont une forme d'idolâtrie aussi. Donc il faut se débarrasser des noms pour n'adorer que l'unique.

Donc je vais mettre en parallèle ceci avec ce Hadith, et puis une autre chose aussi, on a vu que pendant le mois de Ramadan il y a trois phases, première décade, deuxième décade, troisième décade.

Alors, ce jeûne n'est-il pas là, mes frères et mes sœurs, et ces décades ne sont-elles pas là pour nous faire découvrir pas à pas ?

Première décade, on jeûne le premier et le premier degré du jeûne, et on va goûter, et on essaie de goûter le premier degré du Tawhid, et on essaie d'être dans la phase de la purification, de se débarrasser.
Et puis ensuite vient la seconde décade dans laquelle nous sommes, là où nous devons goûter au deuxième Tawhid. Vous avez vu qu'on devait semer pendant la deuxième phase, on a dit on doit semer, on doit semer la bonne parole et les bonnes actions. Les bonnes actions, je sème à travers Al-Karîm, par exemple, le généreux, je sème à travers Al-Latif, celui qui est bon, etc., etc. Je sème, j'adore Dieu à travers un nom et je goûte à travers cela au deuxième degré du Tawhid. Et donc, le parallèle entre le deuxième degré du jeûne, qui a un rapport avec la parole, et semer, et le deuxième décade du mois de Ramadan, et le deuxième Tawhid.
Et enfin, et ça nous pourrons peut-être le développer dans la troisième décade, parce que c'est le couronnement de tout, dans la troisième décade, récolter ce que nous avons semé. La récolte, mes frères, c'est ça qui est le plus extraordinaire, et avant de parler et de rentrer dans cette récolte, je dois d'abord vous dire que nous rentrons normalement avec cette troisième phase décade du mois de Ramadan dans Saoum el Qalb, c'est-à-dire le jeûne du cœur. Théoriquement, nous devons être et rentrer dans le jeûne du cœur, et nous devons goûter à l'Illaha illallah, c'est-à-dire goûter à l'ikhlâs, goûter ne serait-ce qu'une fraction de seconde, un instant, à ce degré du Tawhid extraordinaire qui est le degré le plus pur.

Alors vous voyez à travers ce Hadith, mes frères et mes sœurs, à travers ces degrés du Tawhid, et j'aurais pu en prendre encore d'autres histoires, parce qu'il y a des histoires encore dans l'histoire de la caverne avec les trois, etc., et que tout ceci a un lien avec cela, avec ce dont nous sommes en train de parler. Mais donc vous voyez le lien entre les décades, entre les différents degrés du jeûne et les différents degrés du Tawhid.

Alors maintenant, je ne peux pas passer à côté de vous parler, c'est quoi la récolte ? On a l'impression de comprendre ce que c'est.

Conclusion

Mes frères et mes sœurs, en cette deuxième décade de Ramadan, nous purifions pour semer la bonne parole et les actions bienfaisantes, en lien avec les degrés du jeûne qui élèvent du corps à l'âme et au cœur, parallèlement aux phases du Tawhid et à l'appel à l'unité des croyants. Tout cela nous prépare à la récolte spirituelle dans la troisième décade, couronnée par le jeûne du cœur et la pureté de la foi.

« Mes frères et mes sœurs, le mois de Ramadan, c'est le mois de la révélation, c'est le mois du Coran, c'est le mois de la nuit bénie, c'est le mois de Leïla Tolkadr, c'est le mois de Adam, parce qu'il a été le premier à vivre ce mois. »