À propos de la sourate Le voyage nocturne
Numéro
17
Nom arabe
الإسراء
Versets
111
Révélation
Médinoise
Articles liés
7
وَقَضَيْنَآ إِلَىٰ بَنِىٓ إِسْرَٰٓءِيلَ فِى ٱلْكِتَـٰبِ لَتُفْسِدُنَّ فِى ٱلْأَرْضِ مَرَّتَيْنِ وَلَتَعْلُنَّ عُلُوًّا كَبِيرًا
waqaḍaynā ilā banī is'rāīla fī l-kitābi latuf'sidunna fī l-arḍi marratayni walataʿlunna ʿuluwwan kabīran
Muhammad Hamidullah
Nous avions décrété pour les Enfants d'Israël, (et annoncé) dans le Livre: «Par deux fois vous sèmerez la corruption sur terre et vous allez transgresser d'une façon excessive».
Rachid Maach
Nous avons annoncé aux fils d’Israël dans les Ecritures qu’ils répandraient par deux fois le mal sur terre et afficheraient un orgueil démesuré.
Centre International Nur
Nous avons décrété dans le Livre, pour les Enfants d’Israël : « Vous sèmerez à deux reprises la corruption sur terre et vous vous montrerez excessivement hautains. »
Analyse mot-à-mot
waqaḍaynā
nous avons décidé
Autres traductions possibles :
ilā
vers
Autres traductions possibles :
banī
enfants
Autres traductions possibles :
is'rāīla
Israël
Autres traductions possibles :
fī
dans
Autres traductions possibles :
l-kitābi
le livre
Autres traductions possibles :
latuf'sidunna
vous corromprez
Autres traductions possibles :
fī
dans
Autres traductions possibles :
l-arḍi
la terre
Analyse linguistique :
terre
Autres traductions possibles :
marratayni
deux fois
Autres traductions possibles :
walataʿlunna
vous annoncerez
Analyse linguistique :
vous allez certainement annoncer
Autres traductions possibles :
ʿuluwwan
hauteur
Autres traductions possibles :
kabīran
grand
Autres traductions possibles :
Articles citant ce verset (3)

Ce verset est cité pour ancrer l’analyse historique et spirituelle: dans le passage, il est invoqué juste après l’identification de la « qarya » détruite, pour rappeler que les Enfants d’Isrâ’îl ont reçu un décret — « Vous sèmerez deux fois la corruption... » — qui situe leur trajectoire comme celle d’un peuple ayant succombé à l’orgueil et à la perversion. On le cite afin de légitimer l’interprétation selon laquelle la cité corrompue, dont les habitants se sont dispersés, correspond à Banû Isrâ’îl et Jérusalem, et pour inscrire la création de l’État moderne dans la logique eschatologique annoncée. Spirituellement, ce verset tient ici le rôle d’un fil interprétatif: il révèle une cyclicalité morale, explique la légitimité divine de la disparition préalable de la cité, et justifie l’idée que la réapparition politique contemporaine ne relève pas d’un simple retour historique mais d’un signe préparant la libération de Gog et Magog.

Ce verset est cité pour rappeler, au cœur de l’argumentation sur Gog et Magog, la condamnation renouvelée portée contre les Banû Isrâ’îl, placé dans le texte comme la seule qarya détruite dont le peuple se disperse ; on le convoque au moment où l’auteur établit le lien entre corruption ancienne, fierté collective et la perte d’un centre sacré (al-Quds), afin d’appuyer l’idée que l’histoire d’Isrâ’îl comporte des cycles de transgression et de dispersion. Il est employé pour ancrer théologiquement l’identification proposée de la cité corrompue avec l’État moderne d’Isrâ’îl, donnant au raisonnement une colonne morale : la promesse d’un châtiment ou d’une séparation qui prépare l’apparition des signes eschatologiques. Spirituellement, son rôle est d’éveiller la conscience du lecteur, de rappeler que la décadence d’un peuple précède des bouleversements historiques, et que ce diagnostic sert de clé interprétative aux événements contemporains évoqués.

Ce verset est cité pour ancrer, au cœur du développement intitulé « Les Deux Corruptions et Néom », l'idée qu'une destinée morale pèse sur les peuples et qu'il y a des retours cycliques de la faute : ici l'auteur pose la formule de la double corruption pour relier l'ancien épisode du Veau d'or à la situation présente — la création politique et la dépossession en Palestine, puis l'ambition futuriste de Néom et Djabel Luz — et il place ce verset comme clef de lecture, comme juge spirituel de ces événements. Il est invoqué pour dénoncer l'illusion d'un progrès sans conscience, pour réveiller l'âme de la communauté et l'exhorter à sortir de l'islam virtuel, à assumer sa fonction de Khalifa, et à reconnaître les signes plutôt que d'être dupes d'un second Veau d'or; son rôle est donc de peser la responsabilité collective, de susciter la vigilance intérieure et l'engagement éthique face aux séductions du monde.
