La Différence entre Pardon et Repentir
Introduction
« Je cherche Astaghfirullâh, donc le pardon, je demande pardon à Dieu, mon Seigneur, rabb, Wa atubu ilayh. Et je recherche, je me repends à lui, ou bien je cherche le repentir auprès de lui. »
Le Mois de Ramadan et la Première Décade
Mes frères et mes sœurs, nous sommes au cœur de ce mois de Ramadan. Le jour où nous filmons, nous sommes le dixième jour déjà, dixième jour pour nous et onzième jour pour d'autres écoles. Le dixième jour vient clôturer la première décade.
C'est le mois du pardon, de la miséricorde, c'est le mois de la parole, de la révélation. « Et quand Dieu dit le mois du pardon, c'est tout le mois qui est le mois du pardon, ce n'est pas une partie de ce mois. »
Dans la dernière analyse, nous avons développé la notion du pardon pendant la première décade. Se nettoyer, se protéger, c'est demander pardon à Dieu. Ce message a été bien reçu, Inchâ'Allah, puisque nous étions encore dans la première décade.
Tout d'abord, je tiens à vous annoncer que comme pour les années précédentes, avec la permission de Dieu, nous serons en direct sur nos chaînes afin que nous partagions ensemble cette nuit bénie du destin. Inchallah, vous recevrez le lien pour vous connecter en temps voulu. Notre désir est de pouvoir le vivre, nous ici en famille, et de pouvoir en témoigner à travers le live, afin que vous puissiez vous aussi, de là où vous êtes, si vous êtes pour certains isolés, que vous puissiez vivre cette nuit du destin et que nous la vivions ensemble par la grâce de Dieu.
Parce que si nous ne nourrissons pas la journée de la nourriture des corps, néanmoins nous devons de nous nourrir de la nourriture de l'âme. Le fameux mot que l'on trouve dans la Sourate la caverne avec les gens de la caverne, et que lorsqu'ils se réveillent, ils envoient quelqu'un pour aller chercher la plus pure des nourritures, Askat Aam.
La Question Capitale sur le Pardon et le Repentir
Notre Cheikh, à la fin, nous a posé une question d'une importance capitale pour le mois de Ramadan et pour la nuit du destin. Dieu connaît le contenu de nos cœurs. Il y a deux manières de poser une question. Soit on pose une question comme ça, sans recherche sincère à l'intérieur. Mais il y a un deuxième cas, c'est que je pose une question avec une sincérité à l'intérieur. Et ça, c'est un deuxième cas. Le premier va peut-être trouver des réponses rationnelles. Mais le deuxième va recevoir une réponse qui vient du ciel. Parce que c'est la sincérité de la demande, Dieu le voit dans le cœur. Et cette sincérité fait que Dieu donne la réponse par les mécanismes de l'inspiration.
Cette question était : « C'est quoi la différence entre le pardon, istighfar, et le repentir ? » C'est une question qui est étudiée dans les écoles, dans les hawza, etc. Et on dit souvent, le pardon c'est demander pardon à Dieu pour un péché, pour une erreur qu'on a fait. Et le repentir c'est avec l'intention de ne plus refaire ce péché, parce que dans Tawba il y a une notion de retour, donc de ne plus retourner à ce péché. Mais franchement, ça ne nous a jamais satisfait cette réponse.
Ça me fait penser à des sujets comme ça dans l'islam, qui sont des perturbations pour les savants. On essaie de trouver des hadiths, on essaie raisonnablement de trouver une issue. Comme « Qadar wal Qadar ». Est-ce que les choses sont prédestinées ou est-ce qu'on est contraint ? Est-ce qu'on a le total libre arbitre ? Des problématiques auxquelles les savants ont du mal à trouver des réponses complètes, il subsiste toujours quelque chose qui manque.
L'Explication Traditionnelle et ses Limites
- Le pardon (istighfar) : Demander pardon pour une erreur commise, dans le langage, le comportement.
- Le repentir (Tawba) : Intention de ne plus recommencer, avec notion de retour.
« Celui qui demande pardon avec l'intention de refaire le péché, mais c'est un fou. » Quand on demande pardon, on doit demander sans retour vers le péché. Ça c'est une condition du pardon, sinon vous n'avez pas demandé pardon. Il ne sert à rien votre pardon.
L'Histoire d'Adam et le Tawba Véritable
Si le Tawba de Adam qui s'est manifesté. Adam quand il descend sur terre il est triste, il a de la nostalgie, il regrette la condition dans laquelle il était. Il est dans un état qui est un peu celui que nous devons vivre pendant le mois de Ramadan. Il jeûne et il appelle Dieu. Dieu est revenu vers lui. Et ça s'est exprimé par un verset du Coran : Et Adam a eu un échange de paroles avec son Seigneur, et il est revenu vers lui, ou alors il a accepté son repentir.
Le repentir par rapport à quelle histoire ? L'histoire qu'il vient de vivre, à un niveau supérieur, pas en bas, en haut. Qu'est-ce que ça veut dire pour nous ? Si nous voulons vivre le repentir et le comprendre dans notre chair et dans notre fort intérieur, nous devons vivre l'histoire de Adam à travers la mission que Dieu nous a donnée aujourd'hui.
Donc le pardon, on demande tous pardon, on le demande à Dieu, et on se le demande à nous-mêmes, parce qu'on fait des erreurs dans la vie. Il est intimiste le pardon, il est une intimité avec Dieu, c'est l'individu. Il y a des niveaux dans le pardon, parce qu'il y a pardon pour des erreurs dans mon langage, dans mon comportement. Mais il y a le pardon de ne pas avoir compris ça avant aussi. C'est l'histoire des prophètes, de David, de Salomon.
Le pardon il est plus lié à notre histoire en tant qu'individu dans le monde dans lequel nous sommes. Mais le Tawba, lui, il a un rapport avec l'homme avec un grand H. La création de l'homme est le défi tout entier, début de la création jusqu'à la fin.
Si nous voulons faire le vrai Tawba comme Adam, nous devons avoir conscience que Dieu nous a choisis pour être les témoins de l'islam, de la vérité, d'un projet qui est celui du monde et qui vient être une pierre à l'édifice de la construction de l'homme parfait. Lorsque vous avez cette conscience-là, le Tawba devient un retour à votre nature, à ce que vous êtes. Le Tawba c'est le retour ultime supérieur à Dieu qui fait revenir l'homme à sa condition première.
Pour ça, il faut être au service de Dieu, avoir une mission, un projet de construction, vouloir être les témoins à l'image des prophètes, à l'image de nos imams. Sinon, on ne peut pas comprendre le Tawba. On peut comprendre le pardon, mais pas le Tawba.
Lien avec la Fin des Temps
Un frère nous faisait remarquer : « Alors n'est-ce pas pour ça qu'à la fin des temps, la porte du repentir se referme ? » C'est vrai qu'on n'a jamais compris ça. Dieu a dit la porte du Tawba, il n'a pas dit la porte du istighfar. Parce que c'est le lien entre le début et la fin. À la fin, c'est le retour, avec la conscience de ce que nous sommes réellement dans la prééternité.
C'est comme si nous sommes Adam, nous avons perdu le vêtement de lumière en faisant ce que nous avons fait dans notre vie, et que notre repentir nous fait retrouver le manteau de la lumière. Dieu revient vers lui, il retrouve son état supérieur, son vêtement de lumière, et il est maintenant connecté à Dieu, il reçoit de Dieu, il peut témoigner et accomplir la mission.
Cette notion du Tawba liée à l'histoire d'Adam est révolutionnaire. On peut pratiquer le véritable Tawba, et que ça n'a pas de rapport avec le fait de ne plus recommencer un péché. Le repentir devient la conscience du défi et de ce que représente l'homme dans cette création.
Conclusion
Mes frères et mes sœurs, le pardon est intime et individuel, lié à nos erreurs quotidiennes. Le repentir, le Tawba, est plus profond : c'est un retour à notre nature originelle, à la mission divine de l'Homme, inspiré par l'histoire d'Adam et vécu pleinement lors de la nuit du destin. Imaginez-vous avec cette conscience venir à la nuit du destin. Moi j'en frémi, qu'est-ce que ça va être cette année, le Tawba, de dire Astaghfirullâh, c'est trop fort.
« C'est comme ça que les prophètes l'ont fait, c'est comme ça que les grands hommes l'ont fait. C'est quelque chose de trop puissant, vraiment mes frères et mes sœurs. »
Nous remercions Dieu de nous faire grâce de goûter à ce Tawba cette année. L'histoire des prophètes, nous sommes liés à l'histoire des prophètes. Dans la Sourate al-Fâtiha, « Guide-moi vers la voie droite », la voie de ceux que tu as comblés de tes bienfaits. Ceux que tu as comblés, c'est les prophètes, les sincères, les témoins.






