La Plus Belle Histoire du Coran : Celle de Joseph
Introduction
« Nous allons te raconter la plus belle des histoires ».
Les frères et les sœurs, aujourd’hui avec vous, j’ouvre une réflexion. Le Coran dit que c’est une histoire – mais quelle est la meilleure histoire dans le Coran ? Dieu le dit à Son messager. Pourquoi cette histoire ? Pourquoi Joseph ?
Pourquoi l’histoire de Joseph est-elle qualifiée de « plus belle » ?
Les musulmans, les penseurs, nos savants, ont cherché dans la Sourate Joseph ce qu’elle avait de meilleur par rapport aux autres récits. Pourquoi Dieu dit-Il à Son prophète : « Je vais te révéler l’une des plus belles histoires » ?
Y a-t-il un rapport entre le messager et Joseph ? Entre le messager et Jacob ? Entre le messager et toutes les péripéties de Joseph : la trahison, la vente comme esclave, le complot pour le tuer, le puits, l’exil en Égypte, puis cette beauté qui subjugue au point que les femmes, en le voyant, perdent la raison ?
Est-ce que la « meilleure histoire » réside dans :
- L’amour ? Cette femme (Zulaykhâ) tombe amoureuse de lui au point d’en perdre le contrôle. Mais est-ce une simple histoire d’amour ?
- Le pardon ? Joseph pardonne à ses frères après leur trahison. Est-ce ce pardon qui en fait la plus belle histoire, comme le prophète Muhammad, raḥmatan li-l-ʿālamīn ?
- La confiance en Dieu ? L’acceptation des épreuves, comme Joseph l’a fait.
Non. Ces éléments sont présents, mais ne suffisent pas. Il y a plus.
Les rêves et leur interprétation (Ta'wîl)
Joseph maîtrise la science des rêves, ʿilm al-taʾwīl. Dieu révèle à Jacob que son fils a ce don. Est-ce là le cœur de la « plus belle histoire » ?
Le prophète Muhammad a reçu le Coran, qui englobe tout, y compris les rêves. Mais Dieu insiste : « Nous allons te raconter la plus belle histoire ». Pourquoi ?
La folie des hommes et la justice divine
Les frères de Joseph, poussés par la jalousie, veulent le tuer. La femme du ministre, subjuguée par sa beauté, tente de le séduire, puis l’accuse à tort. Les autres femmes, moqueuses, se coupent les mains en le voyant, réalisant qu’il n’est pas humain, mais comme un ange.
Est-ce une histoire de la folie des hommes face à l’incompréhensible ? Non. Ces événements s’enchaînent, mais ne suffisent pas à expliquer pourquoi cette histoire est la plus belle.
La gestion des épreuves et la transformation du destin
Joseph passe de l’esclavage à la gestion de l’Égypte, grâce à son interprétation des rêves du roi (les sept vaches grasses et maigres). Il devient ministre, distribuant la richesse avec justice.
Est-ce là le message ? Que même dans l’oppression, Dieu peut élever celui qui Lui fait confiance ? Pour nous, en Occident, c’est une leçon : refuser d’être l’esclave des circonstances, comme Joseph a transformé son sort.
Le rêve de Joseph et sa réalisation : la clé de l’histoire
Au début, Joseph voit en rêve onze étoiles, le soleil et la lune se prosternant devant lui. À la fin, le Coran dit qu’il place son père et sa mère sur un trône, tandis que ses frères se prosternent. Mais attention :
- Le rêve n’était pas littéral : ce n’est pas Joseph qui reçoit l’adoration, mais l’autorité divine qui s’exprime à travers lui.
- Ses frères, après leur trahison, ne méritent aucun pouvoir. Leur pardon est conditionné : ils doivent renoncer à toute ambition de trône, comme les Bānū Isrāʾīl dispersés pour porter un message, sans chercher la domination.
La révélation finale : l’héritage spirituel, non les œuvres
Joseph comprend que ce n’est pas par ses efforts qu’il a mérité son destin. S’il avait agi pour être élu, il aurait validé la logique d’Iblis, qui cherchait le Paradis par ses propres mérites.
Non : Dieu choisit, et l’homme doit obéir, sans revendiquer. C’est pourquoi, à la fin, Joseph place ses parents sur le trône : l’autorité appartient à Dieu, et les hommes ne sont que des serviteurs.
La « plus belle histoire » est celle où l’homme disparaît pour laisser place à la volonté divine.
Conclusion
Dieu dit à Son messager : « Je te raconte cette histoire, car toi et ta famille vivrez la même chose ». Les leçons sont claires : le pardon, comme Joseph et le prophète ; la confiance en Dieu dans l’épreuve ; le renoncement au pouvoir pour soi-même ; l’héritage spirituel, où nous agissons pour Dieu, non pour nous-mêmes.
« Al-ḥamdu lillāh rabb al-ʿālamīn. Ṣalāt wa salām ʿalā Muḥammad wa āli Muḥammad. »






