La Sagesse de la Fourmi et le Rôle du Khalifa
Introduction
« À vous, chefs d’État, le temps est fini : fini de ne penser qu’à votre région, à votre ethnie, à votre religion ou à votre clan. »
Salomon, dès l’entrée, nous parle d’une fourmi qui appelle les autres fourmis à rentrer dans leurs abris, car l’armée de Salomon arrive. Elle agit ainsi par crainte d’être piétinée sans le vouloir. Le moment est venu d’être comme cette fourmi – ouvert à tous, protecteur de tous, conscient qu’un mal frappant un voisin nous atteindra inéluctablement. Notre sécurité réside dans celle des autres. Un clin d’œil aux dirigeants, aux rois qui tiennent les peuples sous leur coupe : un appel à la sagesse et au partage.
L’Homme, Créature Divine Aspirant à la Hauteur
Mes frères et sœurs, abordons un sujet déjà effleuré, mais que j’ai achevé à Damas en évoquant le troisième degré de l’‘irfân – un niveau que je n’avais partagé ni en vidéo ni ailleurs, sauf avec notre famille. Je vais le résumer brièvement, car derrière ce thème se cache une vérité profonde, une prise de conscience de la valeur de l’homme.
Un homme doit être respecté : c’est une créature de Dieu, aspirant à la hauteur, alors qu’on cherche à le rabaisser. « Un homme est un enfant – soit on l’élève, soit on le tire vers le bas. » Avec la permission de Dieu, préservons nos enfants, nos femmes, nos proches de la bassesse. Je dis cela car, dès la Genèse, les enjeux étaient clairs.
Le Dialogue Divin et la Création de l’Homme
Lorsque Dieu dit aux anges : « Je vais créer un homme », une créature dont la nature leur était incompréhensible, leur réaction fut l’incompréhension. Leur essence, leur tasbîh (invocation divine), était lumière et adoration pure. Ils ne concevaient pas une créature capable de désordre, de corruption ou de violence. Leur fonction était l’adoration (tasbîh) et la louange (hamd), une action qui les élevait dans la lumière. Pour eux, toute créature devait suivre ce modèle – comment imaginer qu’une nouvelle créature agirait autrement ?
Les anges, limités par leur propre perfection, ne pouvaient saisir qu’Adam porterait en lui une autre dimension : l’amour, l’istikhlâf (la représentation divine). Iblis, lui, ignorait l’amour – il ne connaissait que l’utilité, la domination, le mouvement (haraka) pour s’élever. Là réside le cœur du débat : entre le mouvement (haraka) des anges et la stabilité (sukûn) du Khalifa.
Les Trois Créatures et Leurs Natures Distinctes
Les créatures ont chacune une nature bien définie, qui révèle la supériorité du Khalifa.
- Les anges : êtres de lumière, leur existence est adoration. Leur mouvement (haraka) est un tasbîh perpétuel, une ascension vers Dieu.
- Les Djinns (al-Djiin) : créatures de feu, aspirant à imiter les anges par le mouvement et l’effort, cherchant à atteindre leur niveau par l’action.
- L’homme (al-insān) : Khalifa de Dieu. Il n’a pas besoin de mouvement pour agir. Il suffit qu’il ordonne, et la création obéit. C’est là le secret : Dieu ne bouge pas, Il décrète. Le Khalifa est Son représentant – sa puissance réside dans la parole, non dans l’effort physique.
Iblis, créature du mouvement, a refusé de se prosterner devant Adam, car il ne comprenait pas cette supériorité de l’inertie sur l’action. « Je vaux mieux que lui, je suis de feu et lui de terre » (Coran 7:12). Mais qu’est-ce que la "terre" ? Ce n’est pas la matière inerte – c’est la stabilité divine, l’état où la parole crée sans effort.
Le Trône de Bilqis et la Science du Khalifa
Dieu nous donne un exemple frappant avec Salomon et le trône de la reine de Saba (Bilqis). Lorsqu’il demande : « Qui me ramènera son trône ? », deux réponses émergent :
- Le puissant (al-‘ifrīt) : « Je te le ramènerai avant que tu ne te lèves de ton trône. » Sa force réside dans le mouvement – il agit par la vitesse, la distance, l’effort.
- Celui qui possède la science (al-‘ālim) : « Je te le ramènerai avant même que ton regard ne se détourne. » (Coran 27:40). Sa puissance est dans la connaissance, non dans l’action. C’est la science du Livre, où tout est déjà inscrit.
Voilà le Khalifa : il n’a pas besoin de se déplacer, de lutter. Il ordonne, et le mouvement des autres exécute. Nous sommes ces khalifas – notre rôle est de commander par la sagesse, non par l’agitation.
La Vie Éternelle et la Fin du Temps
Le Messie (Jésus), maître du temps, nous montre que la vie véritable est inertie – elle ne dépend pas du mouvement, qui mène à la mort. La mort est l’arrêt du mouvement ; la vie, c’est la stabilité éternelle. Les "clubs secrets" et les puissants veulent nous maintenir dans l’illusion du mouvement, nous empêchant de saisir cette vérité.
Nous, héritiers des Ahl al-Bayt (la famille du Prophète), marchons sur la voie du Messager et du Messie pour rendre la vie – une vie qui n’a pas besoin de mouvement, car elle est déjà accomplie en Dieu.
Conclusion
En résumé, la sagesse de la fourmi nous appelle à l’unité et à la protection mutuelle, tandis que la nature de l’homme comme Khalifa révèle une puissance dans la stabilité et la parole, au-delà du mouvement des anges et des Djinns. L’exemple du trône de Bilqis illustre cette science divine, et la vie éternelle nous libère de l’illusion du temps. Que la paix de Dieu soit sur vous. « Inch’a’llah, à très bientôt. »






