La Connaissance du Livre et le Mystère du Temps
Introduction
« La connaissance et la science du Livre, car cette connaissance, c’est l’âme du Livre. C’est le rûh (esprit) du Livre, et il est descendu d’un seul coup. »
Cette science englobe tous les espaces, tous les temps, tous les mondes parallèles, tous les univers. Elle est au cœur de celui qui la détient, comme quand il pouvait dire : « Je pourrais te la ramener », car elle est là, dans son cœur.
Alhamdulillah, Ya Rabbal ‘Alamin.
Salât wa Salam ‘ala Achraf al-khalq.
Sayyidina wa nabiyina, habib qalubina, tabib nufusina, wa shafiyadu nufusina, Abu al-Qasim Muhammad.
Allahumma salli ‘ala Muhammad wa ‘ala Ali Muhammad, wa ‘ala ahli baytihi ahli bayt al-nubuwwa, al-asbat al-tayyibin al-tahirin, al-a’imma al-ma’sumin, wa ‘ala ashabihi al-mayamin.
Rabbi, shrah li sadri wa yassar li amri, wa ahlul ‘uqdatin min lisani, yafqahu qawli.
Bismika Allah, wa ‘alayk, tawakkaltu.
A‘udhu billahi minash-shaytanir-rajim.
Bismillah ar-ar-Raḥman ar-ar-Raḥim.
Wa al-‘asr, inna al-insana lafi khusr, illa alladhina amanu wa ‘amilu as-salihat, wa tawassaw bil-haqq, wa tawassaw bis-sabr.
Le Sens du Temps et la Quête Spirituelle
Tous les grands hommes, sans exception, découvrent à la fin de leur quête le vrai sens du temps. Ce n’est plus ce qu’on mesure avec une flèche : passé, présent, futur, secondes, minutes, heures, jours, semaines, mois, années.
« Il est curieux de constater que c’est toujours à la fin de la quête que Dieu nous fait un clin d’œil pour nous apprendre — et nous faire découvrir — ce qui a toujours été le moyen de Le chercher. »
Ce parcours, pour beaucoup, c’est le désert et la soif de la science, la montagne et sa hauteur, la grotte comme dans Sourate Al-Kahf. Cette grotte, dans l’espace d’une montagne, est un lieu de révélation, de science, d’action.
Le temps rejoint le commencement, quand Adam a appris les noms de toutes choses, inscrits dans son âme. C’est l’âme universelle (nafs al-kulliyya), pacifiée, un point hors du temps.
De cette âme :
« Ya ayyuha al-nafs al-mutma’inna, arja‘i ila rabbiki radhiyya, fadhkhuli fi ‘ibadi, wa adhkhuli jannati ».
Arja‘i signifie le retour au point du commencement, de la ma‘rifa, de la science, de la découverte, de la révélation par Dieu, de Sa miséricorde, de l’éveil.
Mais le temps marque un point sur nous. Le Prophète, que la prière et la paix soient sur lui, a dit qu’à la fin des temps, « les temps ne seront plus mesurés comme ils l’étaient ». Les temps se rétrécissent : une journée vaut des jours et des semaines, une semaine vaut des mois, un mois vaut des années. Ils se contractent et se décontractent selon cette connaissance qui mesure et transforme le temps.
Ma quête première a toujours été de comprendre le temps, de savoir ce qui se cache derrière ses instants, comment en découvrir la figure. Dieu est le Messager. L’Imam Ali, que la paix soit sur lui, disait : « Celui qui se connaît connaît Dieu. Celui qui connaît son âme connaît son Seigneur. » C’est l’âme du temps.
Les Maîtres du Temps et les Élus
C’est incroyable, mes frères et sœurs, l’action de l’âme du temps. On l’a vu avec les gens de la caverne (Ashab Al-Kahf). Ce soleil qui tourne les corps des sept dormants a un rapport avec le temps.
Quand ils se réveillent et sortent, l’un va chercher de la nourriture pure. Il revient après 309 années — un temps où tout a changé. Les arrogants, les pharaons, ont disparu ; la persécution a cessé ; les hommes ont trouvé l’équilibre. C’est ce temps qui bouleverse, change, transforme, donné par Dieu au Khalifa sur terre.
Ce Khalifa se réalise à travers les grands hommes : Khidr, Dhûl-Qarnayn, les prophètes, le Messie, Moise, notre bien-aimé, et le maître du temps. Il est maître du temps car il représente le Khalifa, le dépôt, la mission de représenter Dieu, qui est hors du temps. Dieu lui donne le temps et sa maîtrise. On l’appelle Sahib al-Zaman.
« S’il est venu, c’est qu’il est présent. Et il a toujours été présent. »
La subtilité du temps révèle la sagesse de la vision, la grandeur de la pensée. S’il est maître du temps, il est dans notre temps. Une fois maîtrisé, ce temps est un futur qui nous bouleverse. Par nos actions, on entre dans la miséricorde du temps.
Dieu accorde Sa miséricorde à Ses élus — Khidr, les gens de la caverne, Houd, Abraham, Ismaïl, tous les prophètes. C’est la transformation par la miséricorde qui leur donne un parcours dans le temps.
Pour certains d’entre nous, une prière suffit pour modifier le temps — ceux que Dieu a choisis. C’est la prière, la relation pure, le Khalifa (Ahsan at-taqwim), qui permet d’agir dans le temps : dans les familles, le passé, le futur, pour les enfants, les générations.
« Les voyages dans le temps sont une réalité pour ceux qui ont compris ce qu’est le temps et qui se sont rapprochés par la miséricorde. »
Une fois la miséricorde accordée, Dieu donne le temps à Ses élus. Ils transforment, changent. Ne soyez pas surpris si on vous demande des prières. Les prophètes prient pour un enfant dans le futur, pour la chaîne de transmission. La parole se transmet par la prière, l’action par les sadâqât.
Tout est lié à nos prières, à nos dons, qui nous font entrer dans le temps comme les gens de la caverne, comme Abraham et les oiseaux revenus à leur époque.
La notion du temps et l’action y sont unies à la foi en Dieu : Le représenter, obéir, pratiquer ce qu’Il prescrit. Ce sont les clés de ce temps déjà construit, hors des traditions qui prêtent à équivoque.
Le Temps Préexistentiel et la Création de l’Homme
Dieu déclare :
« Wa at-tine wa az-zaytūn, wa touri Sinin, wa hadha al-balad al-amin ».
Quelle liaison entre « at-tine wa az-zaytūn » ? Dieu jure par le multiple des graines de la figue et l’unité de l’olive. Puis « wa touri Sinin », le mont Sinaï, lié à ce qui précède. Et « al-balad al-amin » suit, car c’est après que Dieu crée l’homme — de cette terre du Sinaï, de « al-balad al-amin ».
Cette terre précède la genèse de l’homme. « Al-balad al-amin » réunit ce qui est hors du temps connu : un temps préexistentiel, du paradis, d’Adam et Eve, du défi. On ressort de ce temps pour entrer dans le temps mesurable.
« Le temps de « al-balad al-amin » n’a donc pas les mêmes proportions que le temps mesurable. »
C’est un temps concentré, subtil, qui prévaut à la création de l’homme et de la terre. Avant la descente d’Adam, la terre n’avait pas de temps. Adam était dans ce temps concentré.
Comment traverser la frontière entre temps mesurable et hors temps ? Le maître du temps le fait. Ses disciples aussi, avec permission de Dieu. C’est réalisable.
Tout ce temps prévaut à la création de l’homme. Le Khalifa avait le temps, l’a perdu pour un autre. Celui qui revient, le maître du temps, et tous les Asbat avaient la clé pour voyager dans le temps. Aucun doute.
La Science du Livre et la Connaissance de l’Âme
Le Prophète a dit des choses pour comprendre la subtilité. Dieu dit à Son prophète :
« Tu n’étais pas sur le versant ouest (al-janib al-ayman) du mont Sinaï lorsque Je parlais à Moise. »
S’Il le dit à Son bien-aimé, cela signifie qu’il pouvait y être. Le temps du Prophète n’était pas celui de Moise, mais Dieu lui donne la mesure pour voir tous les prophètes et leur faire le bay‘a. Les prophètes lui font le bay‘a dans le mithâq.
Ce mithâq est dans le temps de l’âme, de « al-balad al-amin », de la prophétie, de la miséricorde. Ils voyageaient dans les temps, connaissaient le futur. Le Livre descend pour ceux qui croient dans le rêve.
Pourquoi « côté droit » ? Cela signifie-t-il qu’il pouvait être du « côté gauche » ? C’est fort, mais vrai.
Un autre verset :
« Nous révélions à Cho‘ayb. Tu n’étais pas à côté de Cho‘ayb. »
Cho‘ayb vivait à l’époque de Moise. Pourquoi Dieu dit-Il cela ? Le Prophète tournait dans cette région ? Méditez ! Le temps est une question de connaissance.
Quand Salomon dit : « Qui me ramènera le trône ? », l’Ifrît répond avec temps mesurable : « Je te le ramènerai avant que tu ne te lèves. » C’est la théorie de la gravité, du temps des secondes, mètres, minutes.
L’autre dit : « Moi, je peux te le ramener avant que tu ne clignes de l’œil. » Parce qu’il a « une puissance confiante ». Cela signifie soumission à Dieu, confiance sans dérégler les commandements.
L’Ifrît ramène avec temps mesurable. L’autre : « Parce que j’ai la science du Livre. » Qu’est-ce que cela ? Le Livre descendu d’un seul coup dans le cœur du Prophète. C’est l’âme du Livre.
Connaître son Âme et Connaître Dieu
Comment connaître notre âme pour connaître Dieu ? Et lien avec le jeûne ? Oui, c’est un lien, consolidé par une vivification.
« Celui qui connaît son âme connaît son Seigneur. »
Peut-on connaître Rabb ? Non, c’est Allah, le plus grand Nom, le Murabbî. Connaître Dieu signifie qu’on ne peut pas Le connaître, comme l’âme. Ne cherche pas à connaître ton âme, tu ne la connaîtras pas, comme ton Seigneur.
Si tu vis cela, c’est Lui qui Se connaît Lui-même, et tu es ce qu’Il veut. Ton âme n’est pas ta personne, c’est Sa personne qui retourne chez Lui.
C’est lourd, mes frères. Ceux qui essaient de savoir qui ils sont font des bêtises, croient que c’est eux. Les images de Dieu sont pour Ses adeptes.
Quand on te suggère des choses, ce n’est pas toi. Ne place pas de personnalité dans l’âme. À l’état naturel, tu es pur, Ahsan taqwim. Si tu charges ton âme de la sonder, c’est pour cela le mois béni, qui tue l’âme de concupiscence, pour lire le Livre.
Iblis veut te vexer, comme au commencement. Il veut colère, contradiction, cris. Ce « cri » est une analogie, un think-tank. Iblis s’est vexé : « Moi, je suis mieux que lui. Moi, j’atteindrai Dieu plus vite. » Mais Dieu : « Ferme-la ! C’est Moi qui suis là. »
« Allez, tu connais ton âme » signifie que tu ne peux ni connaître ton âme ni Lui. Mais c’est Lui qui vient vers nous.
« Nurun ‘ala nur ».
Dieu guide vers Sa lumière qui Il veut. Pas d’effort, les efforts sont pour un temps proche.
Donne à manger à ton voisin s’il a faim. Pense qu’il a besoin d’argent. Va le voir s’il est malade. Rends visite. Sois indulgent. Évite la confrontation. Cela aide ton âme.
Nous sommes ensemble pour nous accompagner. Si je meurs demain, prenez soin de mon corps : lavez-le, habillez-le, enterrez-le, priez. Demandez la miséricorde. C’est ce qu’on attendra les uns des autres.
Purifions-nous vivants. N’attendons pas la mort pour la prière de miséricorde, le regret de ne pas avoir donné sourire, amour, affection. C’est maintenant que vous devez vous aimer. Un jour, vous le regretterez, trop tard.
Qui sait son départ ? Nous ne savons pas. Soyons avec amour, consolons, prions, protégeons, aidons. C’est le croyant, l’action du croyant. Notre existence est action. La foi sans action n’est pas foi. C’est ce que vous faites : une femme de Dieu ou un homme de Dieu.
Alhamdulillah Rabbil ‘Alamin.
Wa salatu wa salam ‘ala Muhammad wa ‘ala Ali Muhammad.
Salam ‘ala Muhammad.
Conclusion
Le discours explore la science du Livre comme âme et esprit descendu d’un coup, le temps au-delà des mesures, la quête spirituelle dans le désert ou la grotte, l’âme universelle et son retour à Dieu, les maîtres du temps comme le Khalifa et les élus qui voyagent par miséricorde, le temps préexistentiel avant la création, la connaissance prophétique hors des époques, et l’union de l’âme à Dieu sans la sonder, par action et amour mutuel dans la foi.
« La foi sans action n’est pas la foi. Donc, c’est l’action qui construit la foi. »






