La Conscience de l'Ignorance et le Retour de l'Âme vers Dieu
Introduction
« Et lorsque vous êtes sur la voie de ceux qui recherchent à être des sâliḥ et qui essaient d'accomplir ces actions réparatrices, alors mes frères et mes sœurs, vous avez l'opportunité, c'est Dieu qui vous le dit, ça n'est pas une invention, c'est Dieu qui s'adresse à nous à travers ce signe et qui nous dit vous avez l'opportunité aujourd'hui d'être avec les prophètes, avec les véridiques et avec les martyrs. »
Quelques versets du Coran ferment la Sourate de l'Aube, où Dieu dit : « Ô âme pacifiée, retourne vers ton Seigneur satisfaite ou agréante et agréée, marḍiyya, et entre parmi mes serviteurs, entre dans mon paradis. »
Avant d'entrer dans ces versets, revenons un instant sur le rappel de la dernière fois à propos de l'ignorance, pour un complément clair pour chacun.
Le Fléau de l'Ignorance
L'ignorance est un fléau dans les sciences, dans la foi, dans la religion de manière générale, dans toutes les religions et dans le fait religieux.
« L'ignorance est un fléau parce que c'est l'ignorance qui fait que l'homme a des préjugés. »
C'est l'ignorance qui fait que l'homme pense connaître les autres mais il ne les connaît pas.
C'est l'ignorance qui nous fait faire des choses parce que nous en avons une certaine définition, une certaine vision, et qu'en réalité ça n'est pas la vraie vision.
Et parce que je n'ai pas recherché, je n'ai pas cherché à m'enquérir de la vérité.
Le principe de base, c'est que chacun doit avoir conscience qu'il est ignorant de plein de choses.
« Il y a plein de choses que j'ignore et c'est cette conscience de l'ignorance qui me permet d'aspirer à en savoir plus et à m'enquérir de la vérité et à rechercher et bien à donner des réponses à cette ignorance. »
Celui qui pense qu'il connaît, qu'il maîtrise et qu'il est arrivé à une réponse définitive pour tel ou tel sujet, celui-là se prive de se donner les moyens d'aller plus loin.
Cela vaut dans tous les domaines, scientifiques ou religieux.
Un savant, un scientifique, un chercheur, s'il pense avoir trouvé une réponse définitive, il ne se donne plus les moyens d'avancer – il réfute la physique quantique, il ne l'accepte pas, ou ne la comprend pas.
Dans les sciences religieuses, c'est pareil.
Pour l'interprétation du Coran, je reste critique : l'interprétation est dangereuse, elle s'adresse à ceux qui ont fait des études, qui ont étudié l'histoire des prophètes, du Messager de Dieu et de son entourage.
Quelqu'un sans études ne peut pas interpréter.
Mais tout le monde peut recevoir de Dieu l'exégèse, une compréhension intime à la lumière de la foi, pour évoluer spirituellement et élever son âme.
« Ceci est important et ceci s'adresse à tous les hommes, pas forcément à des gens qui font des études, mais à des gens qui ont pris le chemin, la voie de l'initiation, la voie spirituelle, la voie de la recherche et qui sont en quête de Dieu. »
Ces gens-là, s'ils sont sincères, savent que ce que Dieu leur donne à un instant est dépassé l'instant d'après – il y a toujours plus.
C'est ce qui permet l'évolution et l'ouverture d'esprit.
Ce qui emprisonne la foi et les sciences, c'est de penser avoir la solution définitive.
« C'est pour ça que nous, nous disons, et vous le remarquerez, notre maître Sedi Gihalol le fait souvent, nous le faisons ici souvent, nous disons lorsque nous effectuons une analyse, lorsque nous apportons une certaine réponse, que je dis entre guillemets, à un sujet, nous disons ce n'est qu'un préambule, ce n'est qu'une introduction, ce n'est que quelque chose qui va nous permettre d'aller encore plus loin dans la pensée et d'évoluer encore plus. »
Chacun doit intégrer qu'il y a une grande part d'ignorance dans ce qu'il sait, pense savoir, ou a développé par son expérience.
Ceci est lié à l'âme.
Dans notre société, tout est fait pour ignorer l'âme, pour faire croire qu'elle n'existe pas, qu'elle n'a aucune réalité.
« Et ceci empêche aux hommes, à tous les hommes, je me parle de manière générale, pas uniquement dans un cadre religieux, mais ceci empêche les hommes de pouvoir s'épanouir. »
Sans les outils de la foi en Dieu unique – pour tous les hommes, pas une catégorie – nous sommes déstabilisés, perdus, et ça devient un danger pour nous et la société.
Après ce rappel, bannissons l'ignorance en acceptant que nous sommes les premiers ignorants.
Nos corps physiques disparaîtront, illusion de ce monde, mais l'âme est éternelle, plus réelle que réelle.
En développant les versets cités, on verra ce qu'est cette âme.
Obéir à Dieu pour Être avec les Prophètes
Le message des prophètes et des saints est important : ils appellent à la conscience, à la foi en Dieu, pour tous les hommes.
On peut ne pas être religieux, mais ne pas réfuter leur message.
« Enlevez le facteur religion et regardez ces hommes et regardez ce à quoi ils ont appelé et vous verrez que les principes et tout ce à quoi ils ont appelé sont des principes universels qui appellent tous les hommes au bien, à la justice, à la conscience, à ce qu'il y a de plus beau et de plus noble. »
La semaine dernière, nous avons évoqué le verset 69 de la Sourate An-Nisa (Les Femmes) : « Quiconque obéit à Dieu et aux messagers, ceux-là seront avec ceux que Dieu a comblés de ses bienfaits, les prophètes, les véridiques, les martyrs et les vertueux, et quels bons compagnons que ceux-là. »
Pour être parmi les prophètes et véridiques, il faut être un saliḥ, accomplir des œuvres réparatrices, transformer le monde en apportant du bien concret.
« La seule manière pour nous d'être en compagnie des prophètes, des héritiers, des gens les plus nobles, pour être dans leur entourage, pour être dans leur proximité, pour être, allez, je vais aller plus loin, pour être dans leur giron, il faut, nous n'avons pas d'autre choix que de prendre la voie des Salihîn et de rechercher à être un saliḥ. »
Le verset ne parle pas seulement de l'au-delà futur ; il s'adresse à nous maintenant.
« Si vous voulez être à cet instant, à ce moment-là, pas demain, pas après la mort, si vous voulez être à cet instant-là, dans l'entourage des prophètes, du messager de Dieu et des vertueux, eh bien vous devez obéir à Dieu, au messager de Dieu et tout faire pour être un acteur de votre foi en participant aux œuvres réparatrices et en devenant un saliḥ. »
C'est concret, pas virtuel.
« Sommes-nous prêts à prendre cette voie et à être avec eux, à être dans leur entourage, dans leur proximité et dans leur giron parce que c'est ce que Dieu nous invite aujourd'hui. »
Au niveau de l'âme, cela donne des opportunités au-delà de l'entendement.
L'Âme Pacifiée et le Retour vers le Seigneur
« Ô âme pacifiée, retourne vers ton Seigneur agréante et agréée et entre parmi mes serviteurs et entre dans mon paradis. »
Ce verset est souvent cité, avec une connotation de mort : l'âme retourne à Dieu après la mort.
Mais rien ne dit que c'est seulement après la mort.
« Ce que je suis en train de vous dire mes frères et mes sœurs, c'est ce que Dieu n'est pas en train de nous dire, que cette âme aujourd'hui, nous avons la possibilité de la faire retourner de là où elle vient. »
Il y a une notion de retour – pas pour le corps, illusion, mais pour l'âme, réalité plus réelle.
« Le retour s'effectue par l'âme. Ça veut dire que nous devons être sur cette terre vivant de la vie de ceux qui ont la conscience à travers le regard et la vision de l'âme pour que nous puissions retourner véritablement de là où nous venons. »
Sinon, nous serons ressuscités comme des aveugles.
C'est ici que l'âme doit s'épanouir, se nourrir, produire du bon et du beau.
Nous ne devons pas l'étouffer.
Dans la société, nous étouffons l'âme, ne lui donnons pas la permission de s'exprimer.
Quand un éclair de conscience apparaît, sans outils, on est déstabilisé.
« Eh bien, tu es là pour découvrir qui tu es réellement. Et lorsque tu découvres qui tu es réellement, tu sais d'où tu viens et tu peux faire tous les efforts, pratiquer les œuvres réparatrices, la foi, l'amour et tout ce qu'il y a de meilleur pour espérer retrouver le chemin de ce que Dieu a comblé de ses bienfaits et pouvoir emprunter le chemin du retour vers Dieu, le chemin qui mène dans la proximité et dans l'entourage des prophètes, des véridiques et des martyrs. »
Conclusion
L'ignorance nous enferme, mais sa conscience ouvre à la recherche et à l'évolution spirituelle. Obéir à Dieu et devenir un saliḥ nous place dès maintenant avec les prophètes. L'âme pacifiée peut retourner vers le Seigneur ici-bas, en vivant avec conscience, loin des illusions sociétales qui l'étouffent. Élevons nos âmes pour recevoir les dons de Dieu, en quête sincère de vérité universelle.
« Dieu n'aspire qu'à donner à l'homme. Dieu n'aspire qu'à nous révéler des choses. Dieu n'aspire qu'à nous illuminer les cœurs. C'est nous qui ne nous donnons pas les moyens de recevoir cela. »
