À propos de la sourate Al-A'raf
Numéro
7
Nom arabe
الأعراف
Versets
206
Révélation
Médinoise
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32
قَالَ مَا مَنَعَكَ أَلَّا تَسْجُدَ إِذْ أَمَرْتُكَ ۖ قَالَ أَنَا۠ خَيْرٌ مِّنْهُ خَلَقْتَنِى مِن نَّارٍ وَخَلَقْتَهُۥ مِن طِينٍ
qāla mā manaʿaka allā tasjuda idh amartuka qāla anā khayrun min'hu khalaqtanī min nārin wakhalaqtahu min ṭīnin
Muhammad Hamidullah
[Allah] dit: «Qu'est-ce qui t'empêche de te prosterner quand Je te l'ai commandé?» Il répondit: «Je suis meilleur que lui: Tu m'as créé de feu, alors que Tu l'as créé d'argile».
Rachid Maach
Le Seigneur dit : « Qu’est-ce qui t’a empêché de te prosterner comme Je te l’ai ordonné ? » « Je suis supérieur à lui, Tu m’as créé de feu et lui d’argile », répondit Satan.
Centre International Nur
Il (Allah) dit : « Qu’est-ce qui t’a empêché de te prosterner alors que Je te l’ai ordonné ? » Il répondit : « Je suis meilleur que lui. Tu m’as créé de feu et lui, Tu l’as créé d’argile ! »
Analyse mot-à-mot
qāla
dit
Autres traductions possibles :
mā
quoi
Autres traductions possibles :
manaʿaka
t'a empêché
Analyse linguistique :
empêché
Autres traductions possibles :
allā
que
Autres traductions possibles :
tasjuda
se prosterner
Analyse linguistique :
prosterner
Autres traductions possibles :
idh
quand
Analyse linguistique :
lorsque
Autres traductions possibles :
amartuka
je t'ai ordonné
Analyse linguistique :
ordonné
Autres traductions possibles :
qāla
dit
Autres traductions possibles :
anā
je
Autres traductions possibles :
khayrun
bien
Analyse linguistique :
meilleur
Autres traductions possibles :
min'hu
de lui
Autres traductions possibles :
khalaqtanī
tu m'as créé
Analyse linguistique :
tu as créé
Autres traductions possibles :
min
de
Autres traductions possibles :
nārin
feu
Autres traductions possibles :
wakhalaqtahu
et tu l'as créé
Analyse linguistique :
et j'ai créé
Autres traductions possibles :
min
de
Autres traductions possibles :
ṭīnin
argile
Analyse linguistique :
terre
Autres traductions possibles :

Ce verset est cité pour rappeler, au cœur du dialogue divin évoqué, l’orgueil d’Iblis face à la venue d’Adam et la singularité de la nature humaine : la phrase « Je vaux mieux que lui, je suis de feu et lui de terre » surgit juste après l’annonce de la création, dans le contexte où anges et créatures cherchent à comprendre pourquoi Dieu institue un Khalifa différent d’eux; il est porté ici pour incarner la logique du mouvement (haraka) contre la logique de la stabilité (sukûn), révélant que l’opposition ne vient pas d’un simple dédain mais d’une incompréhension ontologique, Iblis ne voyant que rivalité et domination alors que l’homme incarne l’istikhlâf et la parole créatrice; spirituellement, ce verset ancre l’argument du texte : la supériorité du Khalifa tient à sa capacité d’être commandement et présence immobile, non agitation, et met en garde contre la tentation d’élever l’effort au-dessus de la sagesse.

Ce verset est cité pour ancrer, avec douceur et gravité, la scène fondatrice où se dessine la différence ontologique entre Iblis et l’homme, placé dans le chapitre qui parle de la rivalité et des « maisons » de l’intelligence ; ici le texte convoque la parole divine « Lui (l’homme), Je l’ai créé de terre, tandis que toi, tu es de feu » pour expliquer pourquoi les trajectoires spirituelles diffèrent : l’homme, natif de la terre, est destiné à une mission incarnée, dépositaire d’un dépôt intérieur et d’un wahy qui le rend Khalifa, tandis qu’Iblis, né du feu, développe une intelligence de hauteur et d’orgueil qui le conduit à l’analyse et à la révolte; ce verset est cité parce qu’il donne la clef symbolique qui structure tout l’argument — répartir les « maisons » de la connaissance — et son rôle spirituel est d’établir l’origine morale de l’épreuve, la possibilité de l’obéissance et la voie de retour vers la maison de la lumière.
Articles citant ce verset (5)

Ce verset est cité pour éclairer le moment précis où la parole divine confronte Iblis à son refus de la prosternation, posé dans le passage comme l’éclair qui révèle son orgueil : on le place au cœur de la narration pour montrer la réponse même d’Iblis — « Je suis meilleur… » — née de sa nature de feu et de son ascension par la science et l’effort. Il est invoqué pour soutenir l’argument central du texte : Iblis regarde l’homme avec le prisme de son expérience et de son mérite, et refuse l’élection divine parce qu’il confond l’effort avec la grâce. Spirituellement, le verset joue ici le rôle d’un miroir qui dévoile la véritable source de l’élévation — le choix de Dieu — et prépare la réflexion sur la destinée humaine face à la séduction d’Iblis, montrant que l’élévation ne se gagne pas par la seule science mais par la volonté souveraine de Dieu.

Ce verset est cité pour (Sourate 7, Les Hauteurs, verset 12) rappeler l'épisode où Iblis refuse de se prosterner, proclamant sa supériorité parce qu'il fut créé de feu et l'homme de terre; dans le texte il sert de miroir à la leçon principale: l'orgueil qui enferme dans le mouvement et la logique au lieu d'ouvrir au silence de l'inertie créaturelle. Placé au cœur du passage sur les anges, les Djinns et l'homme, il offre le contraste dramatique entre la désobéissance motivée par l'ego et la vocation humaine à recevoir la révélation au-delà du temps; il explique pourquoi l'oubli de notre essence nous arrache à notre demeure et pourquoi il faut revenir au cœur qui réfléchit par inspiration plutôt qu'à l'intelligence qui tourne en rond. Spirituellement, ce verset alerte, humilie l'orgueil et réoriente vers l'abandon sincère à l'enseignement divin, chemin pour retrouver notre place.

Ce verset est cité pour éclairer le moment où la parole divine rencontre l’orgueil d’Iblis et la grâce d’Adam, placé dans le passage au cœur du dilemme : les anges s’interrogent, Iblis se rebelle, et Dieu répond en faisant apparaître la dignité singulière du **Khalifa**. Il est invoqué précisément quand on parle de l’enseignement immédiat des noms à Adam et de la mise à l’épreuve de l’orgueil ; la citation sert de pivot pour contraster la méthode de l’effort d’Iblis et la méthode de l’inspiration divine reçue par Adam. Spirituellement, ce verset fonctionne comme une loupe qui révèle le sens profond du don sans parcours, il met en lumière la source de l’autorité divine, dénonce la parole orgueilleuse et légitime la supériorité de l’âme inspirée — al-Mutma’inna — protégée des pièges parce qu’elle ne revendique pas sa parole, elle reçoit et demeure samhî, éloignée du narcissisme de la nafs.
