INTELLIGENCE : ANGE, DJINN ET HOMME

11 octobre 2025
Par Seyyed Fouzi
Exégèse Coranique
Spiritualité Islamique
Eschatologie Islamique
Mahdi
Adam
Salomon
Création
Intelligence

Versets Cités (11)

إِنَّ مَثَلَ عِيسَىٰ عِندَ ٱللَّهِ كَمَثَلِ ءَادَمَ ۖ خَلَقَهُۥ مِن تُرَابٍ ثُمَّ قَالَ لَهُۥ كُن فَيَكُونُ

inna mathala ʿīsā ʿinda l-lahi kamathali ādama khalaqahu min turābin thumma qāla lahu kun fayakūnu

Traduction :
Muhammad Hamidullah
Rachid Maach
Centre International Nur

Pour Allah, Jésus est comme Adam qu'Il créa de poussière, puis Il lui dit: «Sois»: et il fut.

قَالَ مَا مَنَعَكَ أَلَّا تَسْجُدَ إِذْ أَمَرْتُكَ ۖ قَالَ أَنَا۠ خَيْرٌ مِّنْهُ خَلَقْتَنِى مِن نَّارٍ وَخَلَقْتَهُۥ مِن طِينٍ

qāla mā manaʿaka allā tasjuda idh amartuka qāla anā khayrun min'hu khalaqtanī min nārin wakhalaqtahu min ṭīnin

Traduction :
Muhammad Hamidullah
Rachid Maach
Centre International Nur

[Allah] dit: «Qu'est-ce qui t'empêche de te prosterner quand Je te l'ai commandé?» Il répondit: «Je suis meilleur que lui: Tu m'as créé de feu, alors que Tu l'as créé d'argile».

وَيَسْتَعْجِلُونَكَ بِٱلْعَذَابِ وَلَن يُخْلِفَ ٱللَّهُ وَعْدَهُۥ ۚ وَإِنَّ يَوْمًا عِندَ رَبِّكَ كَأَلْفِ سَنَةٍ مِّمَّا تَعُدُّونَ

wayastaʿjilūnaka bil-ʿadhābi walan yukh'lifa l-lahu waʿdahu wa-inna yawman ʿinda rabbika ka-alfi sanatin mimmā taʿuddūna

Traduction :
Muhammad Hamidullah
Rachid Maach
Centre International Nur

Et ils te demandent de hâter [l'arrivée] du châtiment. Jamais Allah ne manquera à Sa promesse. Cependant, un jour auprès de ton Seigneur, équivaut à mille ans de ce que vous comptez.

إِنِّى وَجَدتُّ ٱمْرَأَةً تَمْلِكُهُمْ وَأُوتِيَتْ مِن كُلِّ شَىْءٍ وَلَهَا عَرْشٌ عَظِيمٌ

innī wajadttu im'ra-atan tamlikuhum waūtiyat min kulli shayin walahā ʿarshun ʿaẓīmun

Traduction :
Muhammad Hamidullah
Rachid Maach
Centre International Nur

J'ai trouvé qu'une femme est leur reine, que de toute chose elle a été comblée et qu'elle a un trône magnifique.

قَالَ يَـٰٓأَيُّهَا ٱلْمَلَؤُا۟ أَيُّكُمْ يَأْتِينِى بِعَرْشِهَا قَبْلَ أَن يَأْتُونِى مُسْلِمِينَ

qāla yāayyuhā l-mala-u ayyukum yatīnī biʿarshihā qabla an yatūnī mus'limīna

Traduction :
Muhammad Hamidullah
Rachid Maach
Centre International Nur

Il dit: «O notables! Qui de vous m'apportera son trône avant qu'ils ne viennent à moi soumis?»

قَالَ عِفْرِيتٌ مِّنَ ٱلْجِنِّ أَنَا۠ ءَاتِيكَ بِهِۦ قَبْلَ أَن تَقُومَ مِن مَّقَامِكَ ۖ وَإِنِّى عَلَيْهِ لَقَوِىٌّ أَمِينٌ

qāla ʿif'rītun mina l-jini anā ātīka bihi qabla an taqūma min maqāmika wa-innī ʿalayhi laqawiyyun amīnun

Traduction :
Muhammad Hamidullah
Rachid Maach
Centre International Nur

Un djinn redoutable dit: «Je te l'apporterai avant que tu ne te lèves de ta place: pour cela, je suis fort et digne de confiance».

قَالَ ٱلَّذِى عِندَهُۥ عِلْمٌ مِّنَ ٱلْكِتَـٰبِ أَنَا۠ ءَاتِيكَ بِهِۦ قَبْلَ أَن يَرْتَدَّ إِلَيْكَ طَرْفُكَ ۚ فَلَمَّا رَءَاهُ مُسْتَقِرًّا عِندَهُۥ قَالَ هَـٰذَا مِن فَضْلِ رَبِّى لِيَبْلُوَنِىٓ ءَأَشْكُرُ أَمْ أَكْفُرُ ۖ وَمَن شَكَرَ فَإِنَّمَا يَشْكُرُ لِنَفْسِهِۦ ۖ وَمَن كَفَرَ فَإِنَّ رَبِّى غَنِىٌّ كَرِيمٌ

qāla alladhī ʿindahu ʿil'mun mina l-kitābi anā ātīka bihi qabla an yartadda ilayka ṭarfuka falammā raāhu mus'taqirran ʿindahu qāla hādhā min faḍli rabbī liyabluwanī a-ashkuru am akfuru waman shakara fa-innamā yashkuru linafsihi waman kafara fa-inna rabbī ghaniyyun karīmun

Traduction :
Muhammad Hamidullah
Rachid Maach
Centre International Nur

Quelqu'un qui avait une connaissance du Livre dit: «Je te l'apporterai avant que tu n'aies cligné de l'œil». Quand ensuite, Salomon a vu le trône installé auprès de lui, il dit: «Cela est de la grâce de mon Seigneur, pour m'éprouver si je suis reconnaissant ou si je suis ingrat. Quiconque est reconnaissant c'est dans son propre intérêt qu'il le fait, et quiconque est ingrat... alors mon Seigneur Se suffit à Lui-même et Il est Généreux».

وَجَدتُّهَا وَقَوْمَهَا يَسْجُدُونَ لِلشَّمْسِ مِن دُونِ ٱللَّهِ وَزَيَّنَ لَهُمُ ٱلشَّيْطَـٰنُ أَعْمَـٰلَهُمْ فَصَدَّهُمْ عَنِ ٱلسَّبِيلِ فَهُمْ لَا يَهْتَدُونَ

wajadttuhā waqawmahā yasjudūna lilshamsi min dūni l-lahi wazayyana lahumu l-shayṭānu aʿmālahum faṣaddahum ʿani l-sabīli fahum lā yahtadūna

Traduction :
Muhammad Hamidullah
Rachid Maach
Centre International Nur

Je l'ai trouvée, elle et son peuple, se prosternant devant le soleil au lieu d'Allah. Le Diable leur a embelli leurs actions, et les a détournés du droit chemin, et ils ne sont pas bien guidés.

حَتَّىٰٓ إِذَآ أَتَوْا۟ عَلَىٰ وَادِ ٱلنَّمْلِ قَالَتْ نَمْلَةٌ يَـٰٓأَيُّهَا ٱلنَّمْلُ ٱدْخُلُوا۟ مَسَـٰكِنَكُمْ لَا يَحْطِمَنَّكُمْ سُلَيْمَـٰنُ وَجُنُودُهُۥ وَهُمْ لَا يَشْعُرُونَ

ḥattā idhā ataw ʿalā wādi l-namli qālat namlatun yāayyuhā l-namlu ud'khulū masākinakum lā yaḥṭimannakum sulaymānu wajunūduhu wahum lā yashʿurūna

Traduction :
Muhammad Hamidullah
Rachid Maach
Centre International Nur

Quand ils arrivèrent à la Vallée des Fourmis, une fourmi dit: «O fourmis, entrez dans vos demeures, [de peur] que Salomon et ses armées ne vous écrasent [sous leurs pieds] sans s'en rendre compte».

فَمَكَثَ غَيْرَ بَعِيدٍ فَقَالَ أَحَطتُ بِمَا لَمْ تُحِطْ بِهِۦ وَجِئْتُكَ مِن سَبَإٍۭ بِنَبَإٍ يَقِينٍ

famakatha ghayra baʿīdin faqāla aḥaṭtu bimā lam tuḥiṭ bihi waji'tuka min saba-in binaba-in yaqīnin

Traduction :
Muhammad Hamidullah
Rachid Maach
Centre International Nur

Mais elle n'était restée (absente) que peu de temps et dit: «J'ai appris ce que tu n'as point appris; et je te rapporte de Saba' une nouvelle sûre:

L'Intelligence : Enjeu Central de la Création Divine

Introduction

« Bismillah ar-ar-Raḥman ar-ar-Raḥim. Alhamdulillah Rabb al-‘Alamin. »

De l’étranger, encore une fois, je dis salamu ‘alaykum à tous nos internautes, à tous les frères, à toutes les sœurs, et au-delà, à tous ceux qui nous suivent et nous soutiennent par leur présence.

J’ai évoqué dernièrement différents sujets : la politique, le Covid, les relations au Maghrib, l’espoir d’un Maghrib uni, et j’ai encouragé les citoyens face aux épreuves qu’ils traversent, avec une politique austère et répressive. Qu’ils soient patients. Nous espérons des jours meilleurs pour tous, pour toute la famille humaine, en particulier pour ceux qui nous écoutent et nous suivent.

Je transmets mes salutations et mes prières à tous, et plus particulièrement, avec amour et chaleur, à notre guide bien-aimé, Sayyid ‘Ali al-Khameneï, que Dieu le protège, lui accorde une santé solide pour maintenir le cap de la révolution et réaliser les aspirations du peuple. Que Dieu l’assiste et le prenne sous Sa protection.

Une pensée particulière va au Messie et au Mahdi (‘ajjal Allah farajah), à qui je suis profondément attaché. Pour cet événement eschatologique, la conscience et l’intelligence, le développement spirituel feront que la Terre sera animée par un esprit, par des découvertes et des éveils de plus en plus grands vers la conscience spirituelle.

Ouverture aux Questions Spirituelles

Aujourd’hui, je suis avec certains frères qui souhaiteraient poser des questions, mais nous mettrons de côté la politique, même s’il y aurait beaucoup à dire face à certains événements. Je laisse la parole aux frères.

Quelles sont les priorités de la réflexion sur la spiritualité ? Des questions sur l’islam, sur tout ce qui est spirituel : Moise (Moise), Haroun (Aaron), le Messie, peut-être les apôtres, Rasûl Allah (le Messager) et notre Imam ? La continuité de la maison de la prophétie, à laquelle je suis profondément attaché, celle des Ahl al-Bayt (les Gens de la Maison [du Prophète]).

Bien entendu, les compagnons – grâce à eux et au travail qu’ils ont accompli –, nos prières leur sont adressées pour avoir soutenu, élevé et transmis la parole jusqu’à nous, quels que nous soyons parmi les musulmans. Ou encore, par les apôtres et les disciples du Messie, le courage d’affronter les arènes, les persécutions comme les fosses de Lyon, la souffrance et le message qu’ils ont porté.

Les juifs aussi ont leur part : ils ont été choisis par Dieu pour porter ce message, et leur souffrance a été une source de solidarité. Certains juifs maintiennent encore aujourd’hui la tradition prophétique.

Dieu nous a créés en différentes races, en différentes couleurs. Il nous a créés et a permis que nous ayons différentes religions. Un verset du Coran dit que, dans Sa multiplicité et Ses révélations, un jour, nous comprendrons les raisons et les circonstances qui ont fait apparaître ces différences. Nous devons nous respecter mutuellement.

Particularités des Religions et Perfection Collective

Face à ces différences, pour former un homme complet, il y a des particularités dans le judaïsme, des particularités dans le christianisme, et des particularités dans l’islam. Cet ensemble, si Dieu nous permet un jour de le comprendre, montre que ces différences, une fois réunies, forment une perfection.

Le Maître du Temps (Sâhib az-Zamân), le Messie, les hommes parfaits – si nous parvenons à comprendre ensemble cette perfection, avec le respect que nous nous devons –, alors apparaîtra le résultat de cette vision : la parousie, le Mahdi, les apôtres, les Gens de la Caverne (As-hâb Al-Kahf), et bien d’autres.

Nous aurons la surprise de découvrir qu’il existe des hommes et des femmes millénaires. Bien sûr, certains diront : « Comment peut-il y avoir des hommes et des femmes âgés de plusieurs milliers d’années, encore présents parmi nous ? » Pourtant, Dieu a préservé certains êtres, comme l’histoire des Gens de la Caverne nous l’enseigne. Ils étaient à une époque, ils sont à cette époque, et ils seront encore là.

Dans la vie que nous menons, avec toutes ces épreuves planétaires qui, par le mondialisme, font de notre monde un seul pays, nous ressentons les secousses de n’importe quel conflit, où que ce soit sur la planète. Dans cette solidarité et ce sentiment partagé, je salue tous ceux qui nous suivent.

L'Intelligence comme Enjeu Central

Passons maintenant aux questions. Un frère demande : « Est-ce qu’il y a un sujet qui vous tient à cœur, un enjeu de la période actuelle et de la période eschatologique ? C’est le thème de l’intelligence. Pourriez-vous développer ce thème, son lien avec la révélation, et votre vision spirituelle ? Qu’est-ce que l’intelligence pour vous ? Quels sont ses enjeux ? »

D’accord. Il n’est pas innocent de dire que l’intelligence englobe une recherche, un savoir et une passion. Si nous mettons de la recherche, de la passion et de l’amour dans notre quête – comprendre ce qui nous anime, pourquoi nous faisons certains choix, pourquoi telle réflexion nous vivifie –, alors, à travers elle, nous nous élevons vers des thèmes comme celui de la création et de l’univers.

Traces de l'Univers et Perception

Cela signifie que si nous étions « normaux » – et je crois que l’humanité tend vers cette normalité –, il y aurait parmi nous des chercheurs, des penseurs, des philosophes qui animeraient la réflexion sur l’intelligence. Lorsqu’une personne observe l’univers avec passion – les étoiles, le soleil, la lune, les planètes, les galaxies –, cela évoque en elle le mystère de cet univers. Et dans ce mystère, elle perçoit un ordre, des enjeux, une genèse préparée pour que nous nous éduquions à travers ces signes.

En tant que musulman, Dieu nous dit dans le Coran, à l’attention de ceux qui sont doués de sens et d’intelligence : « C’est le langage de cet univers qui leur parle et qui les élève. » Ainsi, une forme d’intelligence nous rapproche de la compréhension que l’univers est un ordre établi par Celui qui a décidé de nous instruire à travers Ses signes, dans cette création.

Quand nous regardons, nous voyons des traces. Prenons une comparaison : en hiver, s’il y a de la neige et que j’y vois des empreintes, la forme de ces traces me permet de réfléchir à ce qui les a laissées. Si c’est un lion, un ours ou un tigre, je saurai que je suis en danger. Si c’est une gazelle, je serai en paix. C’est une forme de distinction dans notre environnement.

Tout ce qui existe autour de nous, dans cet univers, suscite en nous une réflexion sur cet ordre. Derrière cette réflexion se cache un langage. Mais il n’est pas facile de maîtriser le langage de l’intelligence.

Ordre Divin et Signes

Différentes personnes se sont exprimées en donnant leur propre compréhension de l’intelligence. Ce qui semble vérifié, c’est que l’ordre est établi par un « Horloger » – si je peux employer ce terme. Il a instauré un ordre qui ne peut être le fruit du hasard. Et c’est dans cet ordre, dans cette intelligence, qu’Il nous laisse des signes et des traces à suivre pour découvrir ensemble qui nous sommes, ce que nous représentons, et comment nous appartenons à cet ordre.

Toutes les créatures, la planète entière, l’univers tout entier sont au service d’une créature en particulier. Je veux dire par là que le soleil, par sa lumière, fait fructifier la terre et ce qui nous nourrit ; l’eau qui descend, les graines qui poussent – tout cela fait que nous sommes imprégnés d’un ordre. Mais cet arbre qui donne des fruits, cet animal à notre service, cette terre, ce soleil qui nous est utile… Il est curieux de comprendre l’ordre de l’intelligence établi, et dans quel ordre nous nous inscrivons.

En somme, je dis que rien n’existe sans une conscience qui nous éveille à l’intelligence. Dieu a laissé des traces dans cet univers pour que nous les découvrions à travers Ses signes. Mais Il nous dit aussi que ces signes ne sont accessibles qu’à ceux qui sont doués de perception et d’intelligence. Ainsi, cette perception intelligente est le but même de la création de l’univers.

Les Dimensions de l'Intelligence : Anges, Djinns et Humains

Si je m’interroge, je me dis que nous sommes dans cet univers pour apprendre ses signes, dans un environnement où l’intelligence que Dieu a placée nous permet de Le découvrir. Quand Il nous demande, sous une certaine forme, de L’adorer, c’est quelque chose que nous ne comprenons pas encore pleinement, mais que nous comprendrons dans les temps eschatologiques.

L’adoration, c’est d’utiliser les moyens que Dieu veut dans cette adoration pour que nous devenions les Ahl al-Bâb (les Gens de la Porte [de la connaissance]), des êtres doués de sens et d’intelligence. La meilleure adoration atteint un niveau d’intelligence par la connaissance et la pratique.

Par exemple, quand on dit « faire une aumône (Sadaqa) dans la prière, avant ou après la prière », et que cette aumône permet de recevoir en retour, vous comprenez que la Sadaqa devient une rencontre avec l’intelligence. Cette rencontre ne doit pas se faire sans que nous puissions mettre cette intelligence au service de la Zakât (aumône légale). Les deux sont liés : la Zakât, c’est aborder l’intelligence et entrer en contact avec elle.

Dans le Coran, tous les versets qui parlent de cela montrent que c’est un langage de l’intelligence. La servitude, c’est participer à élever les gens au niveau où ils doivent être pour pouvoir se rapprocher de la réflexion sur l’univers, la création, et l’intelligence.

Rivalité entre Iblis et l'Homme

Les enjeux concernent donc les anges, l’intelligence, Iblis et al-‘Aqîq (un Djiin mentionnée dans certains récits), et le développement par les actions, la connaissance et la science – c’est-à-dire l’intelligence. C’est ce niveau qu’Iblis a atteint auprès des anges.

L’homme est une créature nouvelle, une nouveauté dans l’espace, un signe pour les anges. Mettez-vous à leur place : « Pourquoi cette créature, l’homme, doit-elle commettre des crimes pour atteindre l’intelligence ? Pourquoi doit-elle répandre le sang, semer le désordre, s’accaparer ce qui ne lui appartient pas, refuser de partager ? » Alors qu’eux, les anges, sont là pour célébrer la science des louanges et de l’intelligence.

Il y a eu un choc, mais ce choc a été apaisé lorsque Dieu a pris Adam et lui a enseigné les noms, tous les noms, puis les a révélés aux anges, les laissant stupéfaits. Eux, les anges, avaient besoin de temps et d’extension pour acquérir la science, alors qu’ils sont faits de lumière – et la lumière apprend vite.

Le déplacement de la science et de la connaissance, pour eux, se fait en une seconde. Tandis qu’Iblis, selon nos hadiths, a mis 6 000 ou 60 000 ans à acquérir cette science. Et soudain, voici une créature, l’homme, qui en un instant, sans mesure du temps, sans interrogation, sans avoir à mettre en pratique l’adoration de l’intelligence, devient dépositaire de cette science.

Il est créé, il s’appelle « homme », et il devient le représentant de Dieu, porteur de l’intelligence que Dieu a placée en lui.

L'Homme comme Contenant de l'Intelligence Divine

Donc, il est le représentant de quoi ? Du dépôt que Dieu a voulu placer en l’homme, afin que celui-ci n’ait pas besoin d’apprendre : toute la création est là pour développer son intelligence. Mais ici, nous avons une forme nouvelle : l’intelligence innée. Cette intelligence innée devient l’‘aqîda (la croyance fondamentale). Elle devient le contenant et le contenu.

Mais vous ne pouvez pas comprendre ce que cela signifie. Comment, d’un seul coup, devient-on le contenant et le contenu ? C’est cela, l’homme. Il contient, et il est le contenu. Il représente Dieu. Et là, représenter Dieu comme Il le veut nous donne une nouvelle vision, car quand on Le représente, on n’a pas besoin d’apprendre : il suffit d’exécuter, d’ordonner.

C’est cela, David (David), c’est cela, Salomon (Salomon). Il demande, il est le maître et le contrôleur des intelligences. Il n’a pas besoin d’une intelligence livresque pour agir. Il donne l’ordre à l’intelligence du Livre, et l’homme qui était là agit en conséquence. C’est une nuance que nous ne pouvons pas encore saisir.

Expérience des Particules et Conscience Universelle

Comment se fait-il que les enjeux soient l’intelligence, l’univers, les atomes, les particules, les consciences ? Prenons l’expérience des « fentes de Young » (expérience en physique quantique). Les particules, lorsqu’elles traversent une fente, n’agissent pas de la même manière selon qu’elles sont observées ou non. Cela signifie que, dans l’infiniment petit, il y a une conscience, une intelligence à un niveau qui dépasse notre raisonnement.

Aujourd’hui encore, les chercheurs, y compris la NASA, proposent des récompenses pour expliquer ce phénomène. Je vais même aller plus loin : les anges appartiennent à un mouvement plus rapide que la lumière. Dieu ordonne par un décret, et « un jour, selon Son compte, équivaut à mille ans des vôtres » (Coran 22:47).

Certains frères ont fait des calculs pour déterminer à quelle vitesse cela correspond, et ils sont arrivés à des résultats plus précis que ceux de la NASA. Cette simple équation coranique démontre, preuves à l’appui, la vitesse exacte de la lumière.

Les anges, à ce niveau-là – à la vitesse de la lumière, puisqu’ils sont créés de lumière –, ont une capacité qui dépasse notre raisonnement. Ils sont là pour apprendre, et ils se développent. Iblis, avec les capacités qu’il a eues, a abordé son adoration et vécu cette station qu’il a pu atteindre.

Les Trois Maisons de l'Intelligence

Nous avons donc trois entités :

  1. Les anges : ils exécutent l’ordre de Dieu sans hésitation.
  2. Iblis : il analyse avant d’exécuter. S’il est satisfait de son analyse, il obéit. Il développe ce qu’il veut dans l’exécution, selon sa nature.
  3. L’homme : sa façon d’exister est terrestre. Quand Dieu dit à Iblis : « Lui (l’homme), Je l’ai créé de terre, tandis que toi, tu es de feu. » (Coran 7:12), le feu appelle à la hauteur, à une vision plus élevée.

Cette intelligence particulière dérange. Quelles en sont les particularités ? Elles sont invisibles, rapides : « Je peux te le ramener avant même que tu ne te lèves » (Coran 27:39, à propos de al-Ifrît, un Djiin). L’homme, lui, possède la « science du Livre » (Coran 27:40), qu’il peut apporter.

Les Trois Dimensions de la Connaissance

Écoutez bien, car voici la réponse concernant la connaissance des particules, de l’intelligence et de son développement. Comment comprendre l’intelligence, qui opère en différents modes ?

  1. Une intelligence stable : il faut des moyens pour qu’elle soit là où elle doit être.

    • Quand vous lisez la Sourate an-Naml (Les Fourmis) avec Salomon, vous voyez la hudhud (la huppe) lui dire : « J’ai une connaissance que tu n’as pas. » (Coran 27:22).
    • C’est étrange : une huppe qui parle à Salomon ! C’est un déplacement qu’elle a observé. Elle était là pour surveiller, d’en haut, le voyage vers l’eau et les stations dans le désert. Elle a rapporté ces informations.
  2. La maison des anges : leur environnement n’a rien à voir avec celui des Djinns. Les Djinns doivent faire des efforts pour atteindre la station des anges. Leur maison est ailleurs, et leur développement intellectuel se fait dans une autre dimension.

  3. L’homme : il n’a pas de « maison » fixe comme les anges ou les Djinns. Il a la terre et l’univers. À partir de là, un processus lui parvient par le wahy (la révélation) pour qu’il devienne le « contrôleur ». Mais son habitacle, c’est la terre.

Iblis dit : « Lui (l’homme), il est de terre. Tandis que moi… » (Coran 7:12). « Et moi, qu’est-ce que je suis ? » Il est de feu. « Où habites-tu ? » Le Coran nous dit que c’est le ciel. Ce sont les « extraterrestres », comme on dit.

Retour vers la Maison de la Lumière

Nous avons un travail à accomplir pour revenir à la « maison de la lumière », celle de la prophétie et de l’intelligence. Les Ahl al-Bayt (les Gens de la Maison [du Prophète]) appartiennent à cette maison. Les autres – ceux à qui Dieu n’a pas donné cette grâce, ou qui subissent l’épreuve de ne pas l’avoir – ont un parcours, un chemin.

Dans ce parcours, nous ne pouvons réussir qu’en obéissant au commandement de Dieu. Si tu obéis, si tu suis, si tu obéis, tu entres dans un niveau qui n’est pas celui où tu te trouves actuellement en désobéissant, même un peu. Est-ce clair ?

Cela signifie que la clé que Dieu nous donne, en Se révélant à nous comme à Moise et à tous les prophètes, est une « clé d’obéissance » pour ouvrir la « porte de la science », celle de la « maison de la lumière ». Cette clé, nous l’avons. Elle est entre nos mains. Il faut avancer pour revenir chez nous, ouvrir cette porte et entrer dans cette maison.

Science des Anges versus Science Humaine

Cette maison appartient aux anges, qui sont de lumière. Elle est au-dessus de ce que peut être la science des Djinns, leur développement et leur adoration. C’est une science où « Dieu agit ». Il n’y a plus besoin de « science » au sens humain. Ce n’est pas une question d’intelligence à développer : « Sois intelligent pour évoluer. » Non. Dieu dit : « Les Gens de la Porte (Ahl al-Bâb). » Quelle porte ? Quelle clé ? Quelle maison ?

Est-ce clair, mes frères ?

L'Exemple de Salomon et l'Intelligence des Créatures

Question d’un frère : « J’ai une question concernant al-Bâb (la Porte). On parle souvent d’un Hadith où le Messager aurait dit : « Ana madînat al-‘ilm wa Ali bâbuhâ » (« Je suis la cité du savoir et ‘Ali en est la porte »). Est-ce la maison ? La ville ? Comme dans le Hadith que vous citez. Elle a une porte, al-Bâb, qui ne peut s’ouvrir que si lui (‘Ali) le veut, et que nous devons nous fondre en lui ou suivre ses traces, ainsi que le Messager de Dieu et les Ahl al-Bayt. »

Réponse : Frères et sœurs, je ne fais aucun prosélytisme. Je ne demande rien. Je ne veux pas que vous soyez ce que vous ne pouvez pas être ou ce qui vous serait difficile. Mais mon devoir, alors qu’il me reste encore un peu de temps avant d’aller rencontrer Monseigneur (Dieu), est de vous dire que les enjeux, c’est l’intelligence.

Le ciel comporte trois « maisons » dans la création de l’intelligence :

  1. La maison des anges et de la lumière : une demeure.
  2. La maison d’Iblis : il a besoin de temps, de réflexion, d’analogie pour se développer et adorer. Et il a réussi.
  3. La maison de l’homme : il n’a besoin ni d’un endroit fixe comme Iblis, ni de faire des efforts pour monter là-haut. Il n’a que la terre.

Une maison appartient aux anges et à la lumière. Une autre appartient aux Djinns dans le ciel. Le Djiin, sa maison est le ciel. Et si vous voulez qu’il habite très loin, « pourquoi pas ? » – à Barbès ou à Bab El-Oued, c’est à vous de décider.

Intelligence des Fourmis et de la Huppe

Pour comprendre les enjeux de l’intelligence, prenons l’exemple de Salomon (Salomon). C’est l’expérience sur Terre des « maisons de l’intelligence ». Le Khalifa (vice-gérant) de Dieu, Salomon – avec David –, nous fait entrer immédiatement dans une histoire passionnante : l’intelligence des fourmis.

Une fourmi avertit les autres : « Rentrez dans vos demeures, sinon l’armée de Salomon va vous piétiner sans le savoir ! » (Coran 27:18). Elle rend hommage à la justice et à la grandeur [de Salomon]. C’est ainsi que le Coran nous dit que même les petites entités ont une « demeure dans la science », un savoir.

Nous avons la hudhud (huppe) que Salomon réunit dans son assemblée pour des décrets, et elle est en retard. Déjà, la notion de temps avec la huppe est curieuse. Quand j’étais jeune, j’étudiais cela : « Pourquoi la huppe n’est-elle pas là ? – Je ne sais pas, le vent était contraire. » Salomon dit : « Si elle ne me rapporte pas une raison valable pour son retard, je la châtierai. »

Frères et sœurs, soyons à l’heure ! Il nous apprend que le temps est impartial, et notre temps est précieux. Nous devons respecter les moments où Dieu nous recommande d’être présents dans Sa révélation.

La huppe arrive et lui dit : « J’ai vu un peuple qui reçoit de Dieu un grand confort. Ils ont un trône magnifique et se prosternent devant le soleil. » (Coran 27:23-24). Salomon demande alors : « Qui pourra me ramener ce trône ? » Mais la huppe répond : « Mon retard est dû à ce que j’ai appris et que tu ne sais pas. » (Coran 27:22).

C’est extraordinaire : une huppe dit à son Khalifa : « Tu ne sais pas ce que je sais ! » Voici les enjeux pour nous :

  • Le Khalifa n’a pas besoin d’apprendre.
  • Il n’a pas besoin de voler pour voir ou ramener [le trône].
  • Il n’a pas besoin de cette science.

Il possède une science que Salomon n’a pas. « J’ai une connaissance que tu n’as pas. » Quand je commence à en parler, je suis ému, présent, vivant ce sentiment de ce que peut être cette révélation dont Dieu nous a comblés.

En somme, Salomon, en entendant cela, dit : « Qui me ramènera leur trône ? » (Coran 27:38). S’il avait eu cette capacité, il n’aurait pas posé la question. Il n’en avait pas besoin. La science du Khalifa est d’un autre ordre. La science est là, mais l’exécution d’un Khalifa ne nécessite pas de la posséder.

Dieu ne construit pas un bâtiment. Même l’univers est un « décret », un « ordre ». « Il dit à une chose : « Sois », et elle est. » (Coran 3:59). Les décrets sont au-dessus de la capacité du savoir et de la construction humaine.

La science appartient à « celui qui possède la science du Livre » (Coran 27:40) – un homme. Cela n’a rien à voir avec la « maison du décret » de Salomon et de ce que Dieu veut faire de lui, le Khalifa.

Si vous avez bien compris, vous saurez que tous les enjeux résident dans l’intelligence.

Conclusion

L'intelligence émerge comme le fil conducteur de la création divine, reliant les anges, les Djinns et les humains dans un ordre cosmique où l'adoration, la révélation et l'eschatologie convergent. Elle est innée chez l'homme, un dépôt de Dieu qui transcende le temps et les efforts, comme vu chez Adam, Salomon ou les prophètes. Les différences religieuses et les épreuves planétaires appellent à un respect mutuel pour atteindre cette perfection collective, guidés par les signes de l'univers et l'obéissance.

« Est-ce que l’ignorance dépasse l’intelligence ? » C’est là la vraie question. Alhamdulillah Rabb al-‘Alamin.

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