À propos de la sourate La caverne
Numéro
18
Nom arabe
الكهف
Versets
110
Révélation
Médinoise
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54
وَكَانَ لَهُۥ ثَمَرٌ فَقَالَ لِصَـٰحِبِهِۦ وَهُوَ يُحَاوِرُهُۥٓ أَنَا۠ أَكْثَرُ مِنكَ مَالًا وَأَعَزُّ نَفَرًا
wakāna lahu thamarun faqāla liṣāḥibihi wahuwa yuḥāwiruhu anā aktharu minka mālan wa-aʿazzu nafaran
Muhammad Hamidullah
Et il avait des fruits et dit alors à son compagnon avec qui il conversait: «Je possède plus de biens que toi, et je suis plus puissant que toi grâce à mon clan».
Rachid Maach
Disposant de fruits à profusion, il dit à son compagnon au cours d’une discussion : « Je suis plus riche que toi et plus puissant par mon clan. »
Centre International Nur
Comme il avait (beaucoup de) fruits, (le propriétaire des deux jardins) dit à son compagnon lors d’une conversation avec lui : « Je possède bien plus de richesses que toi et te surpasse en puissance grâce à mon clan. »
Analyse mot-à-mot
wakāna
et était
Analyse linguistique :
et
Autres traductions possibles :
lahu
pour lui
Analyse linguistique :
lui
Autres traductions possibles :
thamarun
fruit
Autres traductions possibles :
faqāla
alors il dit
Analyse linguistique :
dit
Autres traductions possibles :
liṣāḥibihi
pour son compagnon
Analyse linguistique :
compagnon
Autres traductions possibles :
wahuwa
et il
Analyse linguistique :
il
Autres traductions possibles :
yuḥāwiruhu
dialogue
Autres traductions possibles :
anā
je
Autres traductions possibles :
aktharu
plus
Autres traductions possibles :
minka
de toi
Autres traductions possibles :
mālan
richesse
Autres traductions possibles :
wa-aʿazzu
et plus fort
Analyse linguistique :
plus puissant
Autres traductions possibles :
nafaran
groupe
Autres traductions possibles :
Articles citant ce verset (2)

Ce verset est cité pour peindre, au cœur de la parabole des deux jardins, la voix de l’homme qui, aveuglé par son confort, proclame sa supériorité — « Je possède plus de biens que toi, et je suis plus puissant... » — et affirme l’éternité de son jardin et la négation de l’Heure. Placé précisément dans le passage décrivant les deux visages de l’homme, il sert de révélation intime de la séduction et de l’orgueil qui accompagnent toute civilisation qui s’élève sans reconnaître Allah. Il est cité afin de rendre tangible cette illusion d’un paradis humain, pour que l’auditeur reconnaisse la même tentation en lui-même et voie comment la parole de l’homme peut le perdre. Spirituellement, le verset joue ici le rôle d’avertissement et de miroir : il dévoile la vanité, appelle au souvenir de l’origine et prépare la leçon salvatrice du compagnon, rappelant que seule la reconnaissance d’Allah garantit la vérité et la sauvegarde.

Ce verset est cité pour ancrer, dans la leçon de la Sourate 18, La Caverne, verset 34, le piège ouvrant après une grâce reçue : ici, au cœur de la section « Le Piège des Deux Jardins », il surgit juste après la phase de rupture et de découverte pour montrer comment, dès qu’on goûte à une science, un signe ou une inspiration, l’âme peut glisser vers l’orgueil en croyant posséder ce qu’elle a reçu; il est cité pour réveiller la vigilance intérieure face à cette tentation de supériorité qui construit des murs d’injustice entre les êtres; spirituellement, il joue le rôle d’un avertissement pédagogique dans l’initiation, rappelant que la vraie posture est la reconnaissance humble, que tout vient de Dieu et peut être repris, et que garder la sincérité du cœur permet de poursuivre la quête sans se perdre dans l’arrogance qui détruit le don reçu.
