À propos de la sourate La table servie
Numéro
5
Nom arabe
المائدة
Versets
120
Révélation
Médinoise
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13
حُرِّمَتْ عَلَيْكُمُ ٱلْمَيْتَةُ وَٱلدَّمُ وَلَحْمُ ٱلْخِنزِيرِ وَمَآ أُهِلَّ لِغَيْرِ ٱللَّهِ بِهِۦ وَٱلْمُنْخَنِقَةُ وَٱلْمَوْقُوذَةُ وَٱلْمُتَرَدِّيَةُ وَٱلنَّطِيحَةُ وَمَآ أَكَلَ ٱلسَّبُعُ إِلَّا مَا ذَكَّيْتُمْ وَمَا ذُبِحَ عَلَى ٱلنُّصُبِ وَأَن تَسْتَقْسِمُوا۟ بِٱلْأَزْلَـٰمِ ۚ ذَٰلِكُمْ فِسْقٌ ۗ ٱلْيَوْمَ يَئِسَ ٱلَّذِينَ كَفَرُوا۟ مِن دِينِكُمْ فَلَا تَخْشَوْهُمْ وَٱخْشَوْنِ ۚ ٱلْيَوْمَ أَكْمَلْتُ لَكُمْ دِينَكُمْ وَأَتْمَمْتُ عَلَيْكُمْ نِعْمَتِى وَرَضِيتُ لَكُمُ ٱلْإِسْلَـٰمَ دِينًا ۚ فَمَنِ ٱضْطُرَّ فِى مَخْمَصَةٍ غَيْرَ مُتَجَانِفٍ لِّإِثْمٍ ۙ فَإِنَّ ٱللَّهَ غَفُورٌ رَّحِيمٌ
ḥurrimat ʿalaykumu l-maytatu wal-damu walaḥmu l-khinzīri wamā uhilla lighayri l-lahi bihi wal-mun'khaniqatu wal-mawqūdhatu wal-mutaradiyatu wal-naṭīḥatu wamā akala l-sabuʿu illā mā dhakkaytum wamā dhubiḥa ʿalā l-nuṣubi wa-an tastaqsimū bil-azlāmi dhālikum fis'qun l-yawma ya-isa alladhīna kafarū min dīnikum falā takhshawhum wa-ikh'shawni l-yawma akmaltu lakum dīnakum wa-atmamtu ʿalaykum niʿ'matī waraḍītu lakumu l-is'lāma dīnan famani uḍ'ṭurra fī makhmaṣatin ghayra mutajānifin li-ith'min fa-inna l-laha ghafūrun raḥīmun
Muhammad Hamidullah
Vous sont interdits la bête trouvée morte, le sang, la chair de porc, ce sur quoi on a invoqué un autre nom que celui d'Allah, la bête étouffée, la bête assommée ou morte d'une chute ou morte d'un coup de corne, et celle qu'une bête féroce a dévorée - sauf celle que vous égorgez avant qu'elle ne soit morte -. (Vous sont interdits aussi la bête) qu'on a immolée sur les pierres dressées, ainsi que de procéder au partage par tirage au sort au moyen de flèches. Car cela est perversité. Aujourd'hui, les mécréants désespèrent (de vous détourner) de votre religion: ne les craignez donc pas et craignez-Moi. Aujourd'hui, J'ai parachevé pour vous votre religion, et accompli sur vous Mon bienfait. Et J'agrée l'Islam comme religion pour vous. Si quelqu'un est contraint par la faim, sans inclination vers le péché... alors, Allah est Pardonneur et Miséricordieux.
Rachid Maach
Vous sont défendus la bête morte, le sang, la viande de porc, la bête sacrifiée aux fausses divinités, celle morte par étouffement ou strangulation, celle frappée à mort, celle qui succombe à une chute ou à un coup de corne, celle partiellement dévorée par une bête féroce - excepté celle que vous avez pu égorger alors qu’elle était vivante - mais aussi les bêtes immolées sur les autels païens. Il vous est également interdit de consulter le sort au moyen de flèches. Transgresser l’un de ces interdits constitue une grave désobéissance. Les mécréants ont perdu tout espoir de vous voir renier la foi. Ne les craignez donc pas, mais craignez-Moi. Aujourd’hui, J’ai parachevé votre religion, Je vous ai comblés de Mes bienfaits et J’agrée pour vous l’islam comme religion. Quiconque cependant, poussé par la faim, sans intention de transgresser, serait contraint de consommer la viande de ces bêtes ne commet aucun péché. Allah, en vérité, est Très Clément et Très Miséricordieux.
Centre International Nur
Il vous est défendu (de consommer la chair de) la bête morte, le sang, la viande de porc, et tout ce qui a été (égorgé) sous l’invocation d’un autre nom que celui d’Allah ; la bête étranglée ou étouffée, frappée à mort, morte d’une chute ou d’un coup de corne ; la bête dévorée par un fauve, à moins que celle-ci n’ait déjà été égorgée. (Il vous est également défendu de consommer) la chair de la bête immolée sur les autels (des idolâtres), et de consulter le sort au moyen de flèches (divinatoires). Voilà qui est vraiment pervers. Aujourd’hui, ceux qui ont mécru désespèrent de (vous voir abjurer) votre religion. Ne les craignez donc pas, et craignez-Moi. Aujourd’hui, J’ai mené votre religion à son point d’accomplissement, Je vous ai comblés de Ma grâce tout entière, et J’ai agréé pour vous l’Islam comme religion. Quiconque, cependant, se trouve contraint, en temps de famine et sans l’intention de pécher, de consommer de ces aliments défendus, (doit savoir qu’) Allah est Absoluteur et Tout Miséricordieux.
Analyse mot-à-mot
ḥurrimat
interdit
Autres traductions possibles :
ʿalaykumu
sur vous
Autres traductions possibles :
l-maytatu
la carcasse
Analyse linguistique :
cadavre
Autres traductions possibles :
wal-damu
le sang
Analyse linguistique :
sang
Autres traductions possibles :
walaḥmu
la chair
Analyse linguistique :
viande
Autres traductions possibles :
l-khinzīri
le porc
Analyse linguistique :
porc
Autres traductions possibles :
wamā
et ce que
Analyse linguistique :
et
Autres traductions possibles :
uhilla
permis
Analyse linguistique :
sacrifié
Autres traductions possibles :
lighayri
autre
Autres traductions possibles :
l-lahi
Allah
Autres traductions possibles :
bihi
par lui
Analyse linguistique :
par
Autres traductions possibles :
wal-mun'khaniqatu
la suffocation
Analyse linguistique :
suffocante
Autres traductions possibles :
wal-mawqūdhatu
la blessure
Analyse linguistique :
frappée
Autres traductions possibles :
wal-mutaradiyatu
la chute
Analyse linguistique :
les chutes
Autres traductions possibles :
wal-naṭīḥatu
la collision
Analyse linguistique :
coup
Autres traductions possibles :
wamā
et ce que
Analyse linguistique :
et
Autres traductions possibles :
akala
manger
Analyse linguistique :
a mangé
Autres traductions possibles :
l-sabuʿu
le prédateur
Analyse linguistique :
prédateur
Autres traductions possibles :
illā
sauf
Autres traductions possibles :
mā
quoi
Autres traductions possibles :
dhakkaytum
vous avez immolé
Analyse linguistique :
égorgé
Autres traductions possibles :
wamā
et ce que
Analyse linguistique :
et
Autres traductions possibles :
dhubiḥa
a été sacrifié
Analyse linguistique :
égorgé
Autres traductions possibles :
ʿalā
sur
Autres traductions possibles :
l-nuṣubi
les idoles
Analyse linguistique :
pierres
Autres traductions possibles :
wa-an
et
Analyse linguistique :
et que
Autres traductions possibles :
tastaqsimū
tirer au sort
Analyse linguistique :
interroger
Autres traductions possibles :
bil-azlāmi
avec les flèches
Analyse linguistique :
flèches
Autres traductions possibles :
dhālikum
cela
Autres traductions possibles :
fis'qun
péché
Analyse linguistique :
transgression
Autres traductions possibles :
l-yawma
le jour
Analyse linguistique :
aujourd'hui
Autres traductions possibles :
ya-isa
a désespéré
Analyse linguistique :
désespéré
Autres traductions possibles :
alladhīna
ceux
Autres traductions possibles :
kafarū
ils ont mécru
Analyse linguistique :
ont renié
Autres traductions possibles :
min
de
Autres traductions possibles :
dīnikum
votre religion
Analyse linguistique :
religion
Autres traductions possibles :
falā
donc ne
Analyse linguistique :
donc
Autres traductions possibles :
takhshawhum
les craignez
Analyse linguistique :
eux
Autres traductions possibles :
wa-ikh'shawni
et craignez-moi
Analyse linguistique :
craignez
Autres traductions possibles :
l-yawma
le jour
Analyse linguistique :
aujourd'hui
Autres traductions possibles :
akmaltu
j'ai complété
Autres traductions possibles :
lakum
à vous
Analyse linguistique :
vous
Autres traductions possibles :
dīnakum
votre foi
Analyse linguistique :
votre religion
Autres traductions possibles :
wa-atmamtu
et j'ai achevé
Analyse linguistique :
achevé
Autres traductions possibles :
ʿalaykum
sur vous
Autres traductions possibles :
niʿ'matī
ma grâce
Analyse linguistique :
grâce
Autres traductions possibles :
waraḍītu
et j'ai agréé
Autres traductions possibles :
lakumu
pour vous
Analyse linguistique :
à vous
Autres traductions possibles :
l-is'lāma
l'islam
Autres traductions possibles :
dīnan
religion
Autres traductions possibles :
famani
donc
Analyse linguistique :
donc qui
Autres traductions possibles :
uḍ'ṭurra
contraint
Autres traductions possibles :
fī
dans
Autres traductions possibles :
makhmaṣatin
situation
Autres traductions possibles :
ghayra
autre
Autres traductions possibles :
mutajānifin
déviant
Analyse linguistique :
incliné
Autres traductions possibles :
li-ith'min
pour un péché
Analyse linguistique :
péché
Autres traductions possibles :
fa-inna
car
Analyse linguistique :
donc
Autres traductions possibles :
l-laha
Allah
Autres traductions possibles :
ghafūrun
pardonneur
Autres traductions possibles :
raḥīmun
miséricordieux
Autres traductions possibles :
Articles citant ce verset (3)

Ce verset est cité pour rappeler, au moment précis où le Prophète a levé la main de l’Imam Ali à Ghadir Khumm, que la révélation a atteint son point d’achèvement et que Dieu a agréé l’islam comme voie complète; il surgit au terme du pèlerinage, lorsque tous sont réunis et que la parole finale doit être proclamée, et il donne à cet acte de désignation la dimension d’un sceau divin sur l’histoire des religions. Il est convoqué ici pour légitimer le choix de Dieu, pour montrer que la bay‘a n’est pas une simple préférence humaine mais l’accomplissement voulu par Celui qui parachevait la religion, et pour étendre ce geste au plan universel — Judaïsme, Christianisme, Islam — en fondant l’appel à l’allégeance au Mahdi et au Messie. Spirituellement, il transforme la proclamation en obligation sacrée, incite à l’unité eschatologique et place la servitude active, non seulement verbale mais agissante, au cœur de la foi.

Ce verset est cité pour… sceller la pensée qui parcourt la troisième décade, placé au cœur du développement où l’homme atteint sa raison d’être : après le façonnage du corps et l’insufflation de l’Esprit, voici la parole divine qui affirme que la religion a été parachevée. Dans le texte il arrive comme une clé, une parole-liminaire qui légitime à la fois la lecture islamique — l’annonce de la succession de l’Imam Ali et des Ahl al-Bayt — et la lecture universelle — l’achèvement de la religion dans l’histoire humaine — reliant la figure du Khalifa à la fin des temps, au Messie et à al-Mahdi. Il est cité pour donner une assise théologique et eschatologique au propos pédagogique du mois : le cheminement initiatique depuis le bas vers l’esprit trouve ainsi son terme divin, une promesse qui transforme la mémoire en mission, une consolation et un appel à la responsabilité spirituelle, inch’Allah.

Ce verset est cité pour faire entendre, au milieu des prescriptions sur le Halal et les interdits, la présence d’un point culminant : la religion est parachevée et l'islam agréé, posé comme une nourriture qui vient d’en haut, non des hommes. Dans le texte, il survient après les règles alimentaires et se relie directement à l’événement de Ghadir Khumm où le Prophète proclame l’Imâmat d’Ali, comme si la loi du manger et du vivre devait aboutir à une garantie humaine de continuité spirituelle ; on le cite pour verrouiller l’idée que la révélation a besoin d’héritiers vivants pour demeurer vivante. Spirituellement, son rôle est d’unir la table corporelle et la table spirituelle : ce qui nous nourrit en âme ne peut être que ce qui complète la religion, approuve la guidance et empêche la foi de devenir un simple savoir mort, car la complétude divine exige des guides pour maintenir la vie.
