Les Enjeux Spirituels de la Création : De la Lumière Angélique à l'Homme Khalifa
Introduction
« Il y a choc spirituel, il y a panique, parce que tous les raisonnements qui nous ont accompagnés dans notre vie doivent mourir et disparaître. »
Ce choc nous ramène à l'essentiel, à la parole divine qui agit. C'est ce que Dieu a annoncé en premier : « Je vais créer l’homme, Khalifa sur cette terre ». Tout cet ensemble revient aujourd'hui dans la conscience universelle et dans la conscience de la justice, Sa parole que vous êtes en train de partager.
Les Enjeux de l'Univers et de la Création des Anges
Il y a des enjeux dans cet univers, dans la création de cet univers. Des raisonnements, des implications, des logiques, des lois définies pour soutenir, stabiliser, harmoniser cette création.
Dieu a créé la lumière des anges. Et les enjeux de cette lumière des anges, c’est la science de maîtriser, de comprendre, de voir dans leur réalité la réalité des objets, la réalité des choses de la créature.
Les anges concordent dans leur réflexion, dans leur lumière, stabilisés par des raisonnements. Ce sont des créatures qui font cet univers, cet environnement, et leur identité à observer, à découvrir, à apprendre et à louer Dieu dans la science de cette lumière – de faire le tasbîh et le hamd, de rendre hommage à Dieu dans Sa glorification.
Un pas de plus dans la lumière de la glorification, de la science, de la lumière et de Sa vision, Sa perception, Son étendue, Sa vitesse et tout ce qu’elle comporte comme élément premier de la nature, d’une nature appelée ange.
Dieu a donné des lumières et des espaces pour certains d’entre eux. Dieu dit : « Nous donnons deux ailes, ou trois ailes, ou quatre ailes, ou plus à différents anges. » Tout cet espace nécessite de cerner les différences et les mesures par lesquelles Dieu a imposé Ses lois – des mesures qu’Il a établies dans ces lois, qui sont une découverte intelligible nous permettant d’évoluer, pour certains comme pour tous, jusqu’à aujourd’hui, de Lui rendre gloire et de L’adorer.
De ce fait, Il a créé en premier quelque chose qui donne un raisonnement et une découverte, et qui donne une séparation par la réflexion, une analogie, une mise en scène d’une observation – et cela permet de dire que, dans cette observation, on adore Dieu, on évolue, on Lui rend grâce, gloire, et on Le reconnaît comme le Dieu.
L'Intelligence comme Première Créature
Tout cela, ce sont les enjeux. Et Il a fait de ces enjeux, à leur tête, une intelligence.
Il est dit par nos hadiths que la première créature à exister, que Dieu a créée, était l’intelligence. À cette intelligence, Dieu lui dit : « Bouge », elle bouge ; « Viens », elle vient ; « Approche », elle approche ; « Recule », elle recule.
Donc, dans le mouvement « approche » et « recule », il y a caché l’intelligence, l’inertie et le mouvement. Tout cela appartient à un monde d’éveil, des créatures et des premières entités. Elles s’animent, elles avancent, elles découvrent, elles s’élèvent et elles adorent.
Les règles étaient ainsi faites : tout était dans la perfection du mouvement, de la recherche, de l’analogie, de la réflexion et de la découverte de ce Dieu qui nous créait pour apprendre, pour découvrir et pour Le louer.
L'Arrivée de l'Homme : Une Nouvelle Théorie et un Choc
Et là, toute cette réalité, toute cette mesure de réflexion et d’élévation – ce que peut être une créature – une nouvelle théorie arrive et fait abstraction, obstacle à tout ce qui a été, à toutes les mesures de la réflexion, de l’intelligence et de l’élévation par les anges de la lumière.
Et nous voilà devant une nouvelle théorie, et cette nouvelle théorie s’appelle l’homme.
L’homme, Dieu l’a créé de terre, et de cette terre, Il l’a fait sur terre. Il a dit aux anges : « Je vais faire un Khalifa. »
Le Khalifa était une surprise pour les anges, parce qu’ils se mouvaient, ils bougeaient, ils comprenaient leur vitesse. La lumière ne pouvait comprendre les choses que si elles allaient dans l’esprit de cette élévation, de cette découverte de la science et de ce progrès qu’elle donnait dans l’adoration.
De ce fait, les enjeux étaient le raisonnement et l’intelligence.
Et là, l’homme, sans aucun raisonnement a priori, ni un passé, ni apparemment un futur que seul Dieu connaît, recevait le destin et la destinée de modifier les choses et la représentation du Créateur.
Un Créateur qui crée, et nous sommes devant la présence de cet homme qui devient le représentant du Créateur – représentant du Créateur, ayant dominance sur les créatures. Toutes les créatures étaient dans la possibilité d’être maintenues par ce Khalifa, d’être représentées et soumises à ce Khalifa.
Le Refus d'Iblis et la Transformation des Enjeux
Et Iblis n’a pas accepté de se soumettre. Les anges se sont prosternés, Iblis non.
Les enjeux vont alors se transformer : le duel devient celui du raisonnement et de l’apport de l’intelligence, ou bien l’apport de l’acquis par Dieu en tant qu’Omniscient de toutes les sciences, de toutes les capacités, de pouvoir être dans Son intimité et de Le représenter.
Les enjeux deviennent beaucoup plus clairs. Mais une fois qu’Adam a succombé à la désobéissance – « Ne t’approche pas de cet arbre » –, on entre dans les enjeux de l’intelligence.
Iblis se trouvait donc dans un dilemme. Les enjeux étaient l’intelligence et l’adoration de Dieu par la science de la lumière, celle des anges, et par lui, par le raisonnement, par l’intelligence.
Et Iblis a dit : « Parce que Tu m’as séduit » – lui, porteur de lumière, à un niveau assez dominant de la vision qu’il avait par la lumière qu’il portait.
Le raisonnement s’exerçait alors bien davantage. Il a pratiqué un raisonnement, et de ce raisonnement, il s’est élevé. Mais attendez : tout ce parcours, avec l’équilibre et le maintien de l’intelligence pour monter, du raisonnement et de l’analogie, l’a mené à s’élever. Mais alors, que signifie cela ?
On a devant nous quelqu’un debout, fait de terre, qui a tout. Mais alors, moi, j’ai choisi ; lui, il n’a pas choisi. Donc choisir est une erreur, puisque cela fait de toi celui qui choisit.
On n’a pas choisi pour toi ; lui, on a choisi pour lui, comme Yahyâ ‘alayhi s-salâm. On a choisi pour lui, on ne lui a pas donné la liberté de choisir. Il est né comme Dieu le veut, par Zacharie – alors que sa femme ne pouvait pas enfanter. Dieu a voulu qu’il naisse, cet enfant. Donc c’est la volonté de Dieu.
Mais Iblis, lui, a pratiqué la méthode connue. Avant Adam, il n’y avait pas d’autre méthode que celle-là. Il a pris cette méthode. Donc il faut qu’il séduise de la même manière qu’il est tombé dans le piège ; il faut qu’Adam tombe dans le piège.
Le Piège de l'Arbre et le Raisonnement Interdit
Et il va le voir. Il va le voir parce que cet arbre de l’intelligence, il faut qu’il en mange ; cet arbre du raisonnement, il faut qu’Adam en mange. Autrement, Iblis ne pourra jamais mettre au défi la créature de terre.
Alors il vient le voir. Et que lui dit-il ? C’est le premier piège qu’il va tendre. Il va le voir et lui dit : « Écoute, on t’a interdit cela. Tu sais pourquoi ? C’est uniquement par angélisme. Tu n’auras pas de rapport de proximité avec la lumière des anges. »
Est-ce qu’il dit : « On t’a interdit cet arbre pour que tu ne sois pas éternel ? » – « L’éternel » ! On parle à quelqu’un qui n’a aucun raisonnement. Vous devez vous imaginer quelqu’un sans aucune représentation de raisonnement et d’intelligence. Rien. Rien. Rien.
Adam, lui et sa femme, ils écoutent un raisonnement pour la première fois : « On vous a interdit cet arbre, pour que vous ne soyez pas [dotés d’]intelligence et d’angélisme. Mangez, goûtez [à l’intelligence]. »
Ils mettent leur raisonnement en route. Alors qu’ils n’avaient pas à mettre le raisonnement en route – l’intelligence, la réflexion, le fait de voir et d’avoir un choix. Eux, un choix. Mon choix. « C’est moi qui ai choisi. »
Iblis a pu les induire en erreur en leur faisant croire à un choix qui devient leur choix, et que c’est eux qui prennent librement cette décision. Et ils mangent, et ils tombent dans le raisonnement.
Là, le raisonnement, c’est quoi ? C’est d’avoir l’expérience de la nudité et de protéger ce qu’ils ont à protéger. Parce qu’ils réfléchissaient. Vous saisissez ? Parce qu’ils tombaient dans le raisonnement de la réflexion : « Elle et moi. » Alors qu’il n’y avait pas « elle et moi ». Il y avait un couple uni, sans aucun raisonnement. Ils pouvaient se balader tout nus.
Conclusion
De toute chose, Il rétablit l’équilibre et l’équation de l’esprit entre les mains de celui qu’Il veut. Dans cette Laylat Al-Qadr, le décret qui est l’esprit agit sur toute chose, provoquant ce choc spirituel où les raisonnements doivent mourir pour laisser place à la parole divine. L'homme comme Khalifa représente une mission immense : communiquer, partager, agir dans la vérité et la justice pour tous les hommes.
Vous ne vous rendez même pas compte de l’étendue de cette mission que vous avez prise librement. Inchâ’Allah, d’autres développements avec vos interrogations nous amèneront encore davantage de réflexion et de partage, si nous avons la possibilité d’aller plus loin, si Dieu nous le permet.
