Les Récits du Coran : Trois Degrés pour Atteindre la Certitude
Introduction
« Nous avons assurément fait descendre vers vous un livre où se trouve votre rappel. »
Le Coran, ce livre révélé descendu sur le cœur du messager de Dieu, nous parle de récits et d'histoires des prophètes et des peuples du passé. Ces histoires ne sont pas là par hasard. Dieu nous les raconte pour une raison précise. Aujourd'hui, on va explorer leur utilité, en revenant à des axes comme dans la Sourate la Caverne, avec ses trois histoires imbriquées. L'idée, c'est de voir comment ces récits nous interpellent, étape par étape, pour qu'on atteigne un niveau plus profond.
Les Axes du Coran et l'Utilité des Récits
Le Coran a plusieurs axes. Il y a l'axe juridique, bien sûr, mais il y en a un autre très présent : les histoires des prophètes, des peuples du passé, de leurs actions et de leurs chemins.
Ces récits, Dieu les utilise pour nous interpeller. Comme dans la Sourate la Caverne, où on trouve trois histoires, et à l'intérieur, encore trois voyages ou degrés. « Cette méthodologie avec laquelle Dieu a façonné son livre, sa création, avec ces trois degrés qui sont toujours présents dans toutes les histoires et dans tous les récits. »
On commence par une interpellation extérieure, puis on tire une leçon personnelle, et enfin, on devient partie de l'histoire. C'est ce cheminement qui nous prépare à un niveau supérieur de compréhension.
Les Trois Degrés de Lecture des Récits
Pour bien apprécier ces histoires, il faut les aborder en trois degrés. C'est comme la certitude, le yaqîn, que le Coran décrit en trois formes.
Premier Degré : L'Interpellation Extérieure
Au premier niveau, on lit l'histoire du passé comme un avertissement. On se dit, voilà ce qui s'est passé avec un prophète et son peuple. Le prophète a fait le bien, guidé les gens, tandis que le peuple s'égarait, loin des valeurs pour lesquelles Dieu nous a créés.
« Il est en train de nous dire, bon, ben voilà, je vous raconte une histoire du passé, et nous on se dit, bon, ben il me raconte cette histoire parce qu'en fait, il ne faut pas que je fasse les mêmes erreurs, tout simplement. »
C'est utile, on analyse, on suit la voie des guidés comme les prophètes, et on évite celle des égarés. Mais c'est encore extérieur à nous.
Pour illustrer, prenons l'exemple de la certitude. Imaginez une pièce avec un mur chaud. Vous supposez une source de chaleur derrière, par logique. C'est la science de la certitude, ‘‘ilm al-Yaqin. Une hypothèse raisonnable, mais pas plus.
Deuxième Degré : L'Actualisation dans la Vie Quotidienne
Ce niveau s'adresse à ceux qui ont de l'expérience en foi, qui cherchent à comprendre pour leur vie concrète. On actualise l'histoire du passé dans notre présent. On se met à la place des bons acteurs, on vit comme eux dans notre temps et notre lieu.
« J'essaie d'être à l'image de ceux qui étaient dans cette histoire et de vivre tel que ceux qui étaient dans cette histoire. »
Au lieu d'être extérieur, on intègre la leçon. On chemine comme les grands hommes, on tire un profit concret. C'est supérieur au premier degré.
Avec l'exemple de la chaleur, c'est l'œil de la certitude. Une petite fenêtre dans le mur vous laisse voir la source, de loin. Vous en êtes témoin, mais avec une distance.
Pareil pour le Tawhid. Premier degré : refuser l'idolâtrie, ne pas adorer une statue. Deuxième : adorer Dieu à travers ses noms, sa générosité, pour mieux le connaître. Un Tawhid plus élevé.
Troisième Degré : L'Intégration Totale et la Présence
C'est le degré le plus beau, une inspiration pour nous tous. Ici, on lit le Coran différemment. On intègre le verset à la lettre : « Je suis une partie intégrante de l'histoire que Dieu me raconte. »
Dieu dit, « Nous avons assurément fait descendre vers vous un livre où se trouve votre rappel », et conclut, « Ne comprenez-vous donc pas ? » C'est pour ceux qui réfléchissent, qui font du Tadabbur, qui cherchent toujours plus. Comme ceux à qui Dieu ajoute de la foi à leur foi.
Au troisième degré, on se retrouve dans l'histoire. Ce n'est plus étranger, c'est notre propre histoire, déjà vécue. On devient le témoin authentique, présent dedans.
L'Imam Ali, dans un récit, sentait même l'odeur du pain des peuples anciens. Il n'était pas extérieur. « Nous devons nous retrouver dans ses histoires. Si nous retrouvons notre présence dans ses histoires, alors aujourd'hui nous sommes présents à notre histoire. »
Avec la certitude, c'est haqq al-Yaqin : plus de mur, plus de fenêtre, vous êtes en présence de la source de chaleur. Pour le Tawhid, c'est le Tawhid el-Dati : abstraction des noms de Dieu, plus de dualité, juste Lui, et vous n'êtes plus.
Ce rappel, le Dhikr, transcende le temps. C'est passé, présent, futur. Comme dans la Sourate la Caverne, où l'histoire de Dhol Qarnayn est un Dhikr pour le présent et le futur, avec Gog et Magog à la fin des temps.
Et ce verset clé : « Quand ton Seigneur tira une descendance des reins des fils d'Adam, et les fit témoigner sur eux-mêmes, ne suis-je pas votre Seigneur ? Ils répondirent : Oui ! Nous en attestons. » On a tous répondu balā. C'est notre histoire, pas du virtuel. On ne pourra pas dire qu'on était inattentifs au Jour de la Résurrection.
Aujourd'hui, on existe dans une autre dimension, notre jumeau céleste, dans le Tawhid pur. La physique quantique parle d'intrication : deux particules liées, comme une seule, malgré la distance. « Est-ce que nous ne devons pas atteindre le niveau de l'intrication pour retrouver notre histoire dans les histoires ? »
Conclusion
Les récits du Coran nous mènent par trois degrés : de l'avertissement extérieur à l'actualisation personnelle, jusqu'à l'intégration totale où on est partie de l'histoire divine. C'est le chemin pour la certitude haute, le Tawhid ultime, et pour témoigner authentiquement. On ne se limite pas au premier niveau ; on aspire au sommet, à retrouver notre présence dans ces histoires qui sont les nôtres.
« Ne comprenez-vous donc pas ? »
