LA FOI EN L'INVISIBLE

11 octobre 2025
Par Seyyed Fouzi
Exégèse Coranique
Spiritualité Islamique
Laylat Al-Qadr
Coran
Foi
Al-Ghayb
Taqwa

Versets Cités (5)

ذَٰلِكَ ٱلْكِتَـٰبُ لَا رَيْبَ ۛ فِيهِ ۛ هُدًى لِّلْمُتَّقِينَ

dhālika l-kitābu lā rayba fīhi hudan lil'muttaqīna

Traduction :
Muhammad Hamidullah
Rachid Maach
Centre International Nur

C'est le Livre au sujet duquel il n'y a aucun doute, c'est un guide pour les pieux,

ٱلَّذِينَ يُؤْمِنُونَ بِٱلْغَيْبِ وَيُقِيمُونَ ٱلصَّلَوٰةَ وَمِمَّا رَزَقْنَـٰهُمْ يُنفِقُونَ

alladhīna yu'minūna bil-ghaybi wayuqīmūna l-ṣalata wamimmā razaqnāhum yunfiqūna

Traduction :
Muhammad Hamidullah
Rachid Maach
Centre International Nur

qui croient à l'invisible et accomplissent la Salât et dépensent (dans l'obéissance à Allah), de ce que Nous leur avons attribué,

قَالَ عِفْرِيتٌ مِّنَ ٱلْجِنِّ أَنَا۠ ءَاتِيكَ بِهِۦ قَبْلَ أَن تَقُومَ مِن مَّقَامِكَ ۖ وَإِنِّى عَلَيْهِ لَقَوِىٌّ أَمِينٌ

qāla ʿif'rītun mina l-jini anā ātīka bihi qabla an taqūma min maqāmika wa-innī ʿalayhi laqawiyyun amīnun

Traduction :
Muhammad Hamidullah
Rachid Maach
Centre International Nur

Un djinn redoutable dit: «Je te l'apporterai avant que tu ne te lèves de ta place: pour cela, je suis fort et digne de confiance».

قَالَ ٱلَّذِى عِندَهُۥ عِلْمٌ مِّنَ ٱلْكِتَـٰبِ أَنَا۠ ءَاتِيكَ بِهِۦ قَبْلَ أَن يَرْتَدَّ إِلَيْكَ طَرْفُكَ ۚ فَلَمَّا رَءَاهُ مُسْتَقِرًّا عِندَهُۥ قَالَ هَـٰذَا مِن فَضْلِ رَبِّى لِيَبْلُوَنِىٓ ءَأَشْكُرُ أَمْ أَكْفُرُ ۖ وَمَن شَكَرَ فَإِنَّمَا يَشْكُرُ لِنَفْسِهِۦ ۖ وَمَن كَفَرَ فَإِنَّ رَبِّى غَنِىٌّ كَرِيمٌ

qāla alladhī ʿindahu ʿil'mun mina l-kitābi anā ātīka bihi qabla an yartadda ilayka ṭarfuka falammā raāhu mus'taqirran ʿindahu qāla hādhā min faḍli rabbī liyabluwanī a-ashkuru am akfuru waman shakara fa-innamā yashkuru linafsihi waman kafara fa-inna rabbī ghaniyyun karīmun

Traduction :
Muhammad Hamidullah
Rachid Maach
Centre International Nur

Quelqu'un qui avait une connaissance du Livre dit: «Je te l'apporterai avant que tu n'aies cligné de l'œil». Quand ensuite, Salomon a vu le trône installé auprès de lui, il dit: «Cela est de la grâce de mon Seigneur, pour m'éprouver si je suis reconnaissant ou si je suis ingrat. Quiconque est reconnaissant c'est dans son propre intérêt qu'il le fait, et quiconque est ingrat... alors mon Seigneur Se suffit à Lui-même et Il est Généreux».

لَيْلَةُ ٱلْقَدْرِ خَيْرٌ مِّنْ أَلْفِ شَهْرٍ

laylatu l-qadri khayrun min alfi shahrin

Traduction :
Muhammad Hamidullah
Rachid Maach
Centre International Nur

La nuit d'Al-Qadr est meilleure que mille mois.

La foi en l’invisible (al-ghayb) et la vision intérieure

Introduction

« La foi en l’imân et la Taqwa (crainte révérencielle et conscience divine), c’est une force de vision intérieure de l’âme. »

L’âme se nourrit de cette vision et elle la rend présente à cette vision. C’est donc une histoire de temps, d’une âme, d’un parcours, d’un rêve et d’une révélation qui est le Livre. Et la clé de tout cela, c’est que la connaissance du Livre rend présent le rêve.

Mes frères, le sujet que je voudrais développer avec vous, c’est l’histoire du ghayb (l’invisible absolu, le mystère divin). Le ghayb, c’est ce qui est invisible, c’est le monde futur que nous ignorons, c’est le monde des choses dont nous n’étions pas présents lorsque elles se passaient, des choses éloignées, mais dont Dieu témoigne.

La Nuit du Destin (Laylat Al-Qadr)

Prenons l’exemple de la Nuit du Destin (Laylat Al-Qadr). La Laylat Al-Qadr, quelle puissance présente elle possède ! Dieu a créé, comme première de Ses créatures après l’univers – comme le dit notre Imam –, la Laylat Al-Qadr. Avant tout commencement, c’était un décret de Dieu, accompagné par les anges et l’Esprit (Rûh), intemporel, en dehors du temps, et contenant tous les temps.

Donc, en dehors du temps et contenant tous les temps : nous vivons dans tous les temps que Dieu a décrétés lors de cet événement qu’on appelle la Laylat Al-Qadr.

Le premier homme, Adam, l’a vécue. Après qu’Iblis (Satan) l’eut détourné et qu’Adam se lamentait, Dieu est revenu vers lui dans cette nuit bénie, dans ce mois béni, et Il lui a accordé une particularité des karâmât (dons spirituels extraordinaires) pour qu’il revienne à Lui. Retenez bien : les karâmât.

Tous les prophètes, sans exception, ont à leur Ṭūr vécu la Laylat Al-Qadr comme révélation, comme communication pour aller vers leur peuple. Aucun prophète n’est sorti de cette réalité de la Laylat Al-Qadr, qui lui révèle la mission qu’il doit accomplir. Tout cela est mentionné dans le Coran pour que nous y croyions fermement. Le Coran en parle, et c’est la parole de Dieu : il n’y a aucun doute là-dessus.

Aujourd’hui, nous avons vécu ensemble la Laylat Al-Qadr. Elle rassemble tous les temps. Dans notre propre schéma et parcours, nous pensons qu’elle unit les temps passés, mais elle ne s’arrête pas aux années présentes. Pour les hommes de cette nuit bénie, les anges et l’Esprit descendent pour l’Amr (l’Ordre divin) et pour toute chose, décrétant sur toute chose.

Le temps en dehors de tous les temps

Aujourd’hui, beaucoup peuvent avoir l’impression que la Laylat Al-Qadr est une histoire qui a commencé avant la nuit des temps, après la création de l’univers, avec Adam et tous les prophètes, jusqu’à notre époque. Mais ce que nous ignorons – ou ce que nous feignons de ne pas saisir –, c’est que ce temps, en dehors de tous les temps, n’est pas seulement un temps du passé : il est à la fois passé et futur.

Ce temps futur, maîtrisé par Dieu et imposé par décret, est en dehors de tous les temps. Si nous saisissons cela, nous comprenons qu’il est essentiel de s’intéresser au temps. Et le temps dont nous disposons pour atteindre, dans notre temps, l’islam.

Mais atteindre l’islam qui descend avec un décret sur toute chose, c’est une vision, un caractère, un moule, une construction. Tout est basé sur cela.

La foi en l’invisible (al-ghayb) et le Livre

Qu’est-ce que je veux dire par là ? Je veux dire qu’il y a une notion accompagnée dans le Coran par « ‘âlam al-ghayb » (le monde de l’invisible). La foi en le ghayb (l’inconnaissable, l’absolu divin) : nous n’étions pas apparemment présents dans toutes les nuits de l’islam, mais nous y croyons.

Donc, nous n’étions pas dans le ghayb pour en être témoins, mais quand Dieu nous en fait don et que nous avons la foi, Il nous rend présents à ce ghayb.

Prenons l’exemple de la Sourate Al-Baqara : « Allah dit que ce Livre contient tout pour les musulmans. » Qui sont les musulmans ? « Ceux qui croient au ghayb. » Donc, « ceux qui croient au ghayb » signifie, en français, « ceux qui croient en l’invisible » : en des temps passés, en des temps futurs, en ce qui a été révélé – le Paradis, les anges, l’histoire d’Adam, etc.

Et Dieu nous dit : « Voici le Livre : il contient une direction, une voie pour ceux qui croient, ceux qui sont éveillés et ceux qui croient au ghayb. »

Retenez bien cela, francophones : le mot ghayb signifie « ne pas être présent, témoin de quelque chose ». Nous devons croire en ce Livre, et nous devons croire en le ghayb. Si on interroge nos savants, la majorité diront que le ghayb, c’est un futur que nous ignorons – un futur dont nous devons avoir foi. C’est juste.

Mais il y a un dilemme : quand on dit « futur », on pense à « demain », que nous ignorons. Et nous devons avoir foi que demain, les circonstances de demain sont contrôlées par le Créateur. Cela est acceptable.

Le Livre comme ghayb

Mais la vision de « demain » concerne un Livre : « Celui qui contient la voie pour les musulmans, ceux qui croient au ghayb. » Donc, l’Imam al-ghayb revient à dire : « Sortir de toutes les dimensions du temps et croire au Livre. »

C’est le Livre qui contient le ghayb, pas le temps. Ce n’est pas demain, ni l’année prochaine, ni le futur qui contient le ghayb. Le ghayb est présenté pour être compris comme suit : le ghayb, c’est le Livre. C’est le Livre qui contient le ghayb, et nous devons avoir foi dans le Livre de le ghayb. Le Livre lui-même est le ghayb : le ghayb est le Livre.

Si vous saisissez cela, vous plongez dans une réflexion encore plus profonde, qui signifie qu’il n’y a pas d’autre solution, pas d’autre ghayb. C’est simple, frères et sœurs : prenez tous les mots employés par Dieu à propos de le ghayb dans le Coran – il y en a environ trente-deux ou trente-quatre. Dans ces versets, vous devez lire comment Dieu nous explique le ghayb.

Donc, frères et sœurs, croire en le ghayb, c’est croire au Livre de Dieu. Et croire au Livre de Dieu, c’est croire en la parole de Dieu – cette parole qui est en dehors de tous les temps, qui est le ghayb, qu’Il a révélée, détaillée et démontrée par le Coran. Donc, je dois croire au Coran, qui est le Livre de le ghayb.

L’exemple de Salomon (Salomon) et la science du Livre

Nous avons dans le ghayb une histoire extraordinaire citée dans le Coran : celle de Salomon (Salomon, ‘alayhi al-salâm). Lorsqu’il demanda à son entourage de lui ramener le trône de la reine Bilqis, l’un d’eux, Ifrît [génie], dit : « Je puis te le ramener avant que tu ne te lèves. »

C’est une question de mouvement, de déplacement, de propulsion – une énergie qui rend présent le trône en une heure après le souhait de Salomon.

Un autre intervint : « Moi, je puis te le ramener avant que ton œil ne cligne. » Et le Coran précise de lui : « Parce qu’il avait la science du Livre. »

Ah ! Qu’est-ce que cette « science du Livre » qui permet de rendre présent tout ce qui est ghayb (invisible) ? Qu’est-ce que cette connaissance ? Puisque le Livre, c’est le al-ghayb. Donc, il ramène présent le al-ghayb : peu importe où il se situe, il le rend présent.

La présence du al-ghayb – ce qui est invisible et devient présent – a besoin d’une science. Cette science se trouve dans le Livre du al-ghayb. Et c’est là la touche finale pour comprendre que le al-ghayb est entre nos mains, et que nous devons avoir foi en ce al-ghayb.

Le Prophète (ﷺ) et la présence dans tous les temps

Dieu dit à Son messager (ﷺ) à propos de Cho‘ayb (‘alayhi al-salâm) : « Tu n’étais pas présent, témoin, quand il faisait la lecture [ou : l’exhortation] à son peuple. »

Mais quand Il dit « tu n’étais pas présent », c’est le secret le plus profond dans la science du ghayb : physiquement, le Prophète (ﷺ) n’était pas là, mais la présence de Dieu sur notre messager revient à ce que ce ghayb, dont Dieu témoigne, rend présent le messager à ce témoignage. Dieu lui dit : « Tu n’y étais pas, mais J’y étais pour toi. »

Cela vise à lui faire unir, dans la séparation, l’unité – dans la séparation, la foi du ghayb et le témoignage que Dieu adresse à notre bien-aimé (ﷺ), que ce soit avec Moise (Moise) ou avec Cho‘ayb.

Quand Dieu raconte cette histoire à notre bien-aimé (ﷺ) par la foi du ghayb, Il le rend présent par le Livre du ghayb, car c’est une histoire du Livre. Avez-vous saisi ? Il le rend présent par le Livre du ghayb, puisque c’est une histoire du Livre. Inchâ’Allah, j’espère que cela sera compris.

Le Prophète (ﷺ) était dans tous les temps. Mais pourquoi était-il dans tous les temps ? Et pourquoi nous a-t-il expliqué tous les temps – passé, présent et futur ? Parce qu’il est la clé du Livre du ghayb. C’est à sa personnalité qu’a été révélé le ghayb, qui est le Livre du ghayb.

Et c’est pour cela que le Prophète (ﷺ) a cette grandeur dans la vision qu’il a du ghayb et de la présence qu’il y a. Cette présence est si intense que le voyage qu’il a accompli dans la proximité [l’Ascension, al-Isrâ’ wa-l-Mi‘râj], le Sidrat al-Muntahâ (le Lotier de la Limite) qu’il a atteint… Il n’y a pas d’autre ghayb que celui-là. Il l’a rendu présent dans le ghayb, et Dieu lui a révélé intimement ce qu’Il lui a révélé. Et son cœur (fu’âd) n’a pas démenti ce qu’il a vu.

L’ignorance et la parole divine

Mes frères et sœurs, l’ignorance, c’est ne pas comprendre le Livre du ghayb. Et le Livre du ghayb, quand il nous parle, quand nous le lisons, veut nous entraîner à ne pas nous accrocher à la vie de l’instant, mais à une vie du ghayb, de l’éternité – construite sur une genèse, une présence et un futur qui se trouvent dans le ghayb du Livre.

La foi en le ghayb, c’est la foi en la parole de Dieu, le Livre de Dieu.

La Taqwa et la vision du ghayb

Est-ce que le mot Taqwa est lié à cette Taqwa dans le ghayb ? Le terme Taqwa est avec le ghayb. Nous devons avoir une révision exacte de ce qu’est la Taqwa. On peut dire que c’est un éveil, une vision, une certitude du témoin.

Le témoin de cela rend présent le ghayb par la foi de la vision. C’est-à-dire que quand Dieu nous décrit – qu’Il nous décrive le Paradis, Adam, Abraham, tous les prophètes, le Messie (Jésus) –, qu’Il nous décrive la parole, c’est pour rendre présente une vision. Cette vision n’existe que dans le Livre de Dieu.

Quand Dieu te détaille [les choses], Il veut t’emmener dans un voyage de vision, dans le détail du ghayb – de ce que tu ne vois pas, mais en quoi tu crois. La foi en le ghayb, la Taqwa, c’est une force de vision intérieure de l’âme. L’âme se nourrit de cette vision et la rend présente.

C’est une histoire de temps, d’une âme, d’un parcours, d’un ghayb et d’une révélation qui est le Livre. La clé de tout cela, c’est que la connaissance du Livre rend présent le ghayb.

Si vous saisissez cela, vous êtes partis pour avoir un avenir dans vos recherches et vos réflexions, pour atteindre le stade des ulû l-albâb (ceux qui sont doués d’intelligence profonde), c’est-à-dire que vous avez franchi la frontière de l’ignorance. Que Dieu nous assiste et nous donne la victoire sur nous-mêmes, pour être présents dans tout ce qu’Il dit et se révèle dans le ghayb – ce ghayb en lequel nous avons foi.

La parole divine et le ghayb

Prenons l’exemple d’Adam (‘alayhi al-salâm) : il était perdu dans un monde obscur, ayant oublié un instant ce que Dieu lui avait inspiré, sous l’influence du malin (Iblis) qui voulait le faire parcourir le temps, alors que nous étions dans le ghayb – dans l’ordonnance de Dieu et sa mise en pratique par notre père Adam.

Là, l’enjeu, le défi est entré avec le temps. Mais pour stopper l’élan du malin, il faut revenir aux paroles du ghayb – ces paroles par lesquelles Dieu, en les donnant, absout, efface [les péchés] et redonne vie. La parole est la vie de l’homme : la créature humaine ne vit que par la parole.

Dieu a donc appris [ces paroles] à Adam. Et quand Dieu est revenu [vers Adam], c’est comme le Coran : c’est le verset qui va avec Adam. Pour un retour vers Dieu, il faut revenir à Sa parole (kalima), à ce qu’Il dit. Et ce qu’Il dit, c’est le ghayb – c’est le Livre.

Prenons aussi l’exemple de Marie (Maryam) : Dieu a envoyé un Esprit (Rûh), et dans cet Esprit, Il lui a dit : « Dieu t’a envoyé une parole. » Pour qu’elle puisse, par cette parole, concevoir Jésus (Jésus). Les anges sont venus pour annoncer [sa grossesse], mais c’est l’Esprit qui a annoncé à Marie qu’elle aurait un fils. Puis les anges lui ont dit : « Ton fils sera… » – comme le précise le verset.

Cette parole révélatrice a aussi été transmise à Zacharie (Zacharie). La parole se transmet toujours par ce qu’il y a dans le Livre : une parole du futur, du passé et du présent, qui englobe tout – miséricorde, destin, Taqwa, science.

Cette parole, nous devons la chercher, et elle se trouve pour nous dans les versets du Coran. Elle n’y est pas citée pour rien : elle y est pour que nous renaissions, que nous redécouvrions cette parole qui est Laylat Al-Qadr pour chaque créature.

C’est la parole de Dieu qui est la vie. En dehors de la parole de Dieu, il n’y a pas de vie. La parole de Dieu, c’est le ghayb : elle est en dehors de tous les temps, non limitée à un temps déterminé. C’est la Laylat Al-Qadr, qui « vaut plus de mille mois » [Coran 97:3] – un milliard de mois, ou un temps indéfini.

Nous sommes à la recherche de la vision pour nous-mêmes dans la parole du ghayb, qui est le Coran. C’est la parole citée, toujours une miséricorde préalable pour faire entrer la dimension de la miséricorde et de l’âme dans le ghayb, qui en est la clé. Mais où trouver cette science ? Où la trouver ? Elle se trouve dans Sa parole, dans le Livre – la parole qu’Il a dite à Jésus, à Zacharie, à notre Prophète (ﷺ). Où est-elle, pour que nous la prononçions ? Elle est dans le Livre de Dieu.

La parole sans temps

Prenons l’exemple de la personne qui était avec Salomon (Salomon). Elle lui dit : « Je te le ramènerai avant que ton œil ne cligne. » C’est la « science du Livre », frères. Cherchons les termes : si nous voulons comprendre, qu’a-t-il pu dire ? Par exemple, si la parole était « Viens ! », « Viens ! » est une parole prononçable, mais elle a un temps – le temps de sa prononciation.

Alors, quelle est la parole sans temps ? La parole qui est en dehors des lettres, car une parole composée de lettres et de mots appartient au temps. La parole de Dieu, quand Il la prononce, est la prononciation divine qui est en dehors du temps.

C’est pour cela qu’Il dit qu’Adam a « effacé le temps » : Dieu lui a donné la plus grande dignité par cette parole qui n’est pas une parole comme nous l’entendons, mais qui contient le secret et le mystère du Livre du al-ghayb. Le al-ghayb ne se construit pas par une kalima (parole) comme nous l’entendons – avec des lettres et des mots. Il est en dehors des lettres et des mots.

Que pouvons-nous faire ? Que pouvons-nous comprendre des paroles en dehors des mots ? Je le redis autrement, mais c’est clair, je crois, dans ce que je suis en train de dire.

Conclusion

La foi en l’invisible (al-ghayb) nous invite à une vision intérieure nourrie par le Livre, qui rend présent le ghayb à travers les temps passés, présents et futurs. De la Laylat Al-Qadr aux exemples des prophètes comme Adam, Salomon et le Prophète (ﷺ), tout converge vers la parole divine comme clé de la Taqwa et de la présence éternelle. Croire au ghayb, c’est embrasser le Coran comme le mystère divin lui-même, transcendant le temps et guidant l’âme vers l’éveil.

« La clé de tout cela, c’est que la connaissance du Livre rend présent le ghayb. »

salâm ‘alaykum, mes frères. Bon ‘Îd à tous les musulmans et à tous les croyants. À bientôt, inchâ’Allah. « salâm ‘alaykum wa rahmatu-Llâhi wa barakâtuh » (Que la paix, la miséricorde et les bénédictions de Dieu soient sur vous).

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