Les Dons de Dieu : Témoigner et Partager sans Arrogance
Introduction
« Ce que Dieu vous a donné, il est là pour que vous en soyez des témoins. Et pas pour que vous fassiez de cette chose une supériorité. »
C'est un plaisir pour moi de vous retrouver après quelques jours d'absence, mais revenant avec toujours de la matière et ce que nous vivons en famille, à la lumière de notre foi, pour partager et témoigner pour nos frères et nos sœurs. Nous sommes tous frères et sœurs dans la foi, et quelle que soit notre religion, notre race, notre couleur, notre philosophie, notre politique, nous sommes frères en l'humanité. C'est de cette humanité dont il est question, et c'est cette humanité qui est mise à l'honneur dans la religion de l'islam, dans le saint Coran et dans le message de tous les prophètes.
L'Humanité au Cœur de la Foi
En réalité, il est question de l'homme, l'homme dans ce qu'il est, dans sa nature et dans son essence, au-delà de la matière. C'est de ça qu'il est toujours question, mais que les gens sont inconscients, ils ne veulent pas rechercher l'éveil.
Les prophètes sont venus apporter la réalité de ce qu'est l'homme : comment il a été créé, pourquoi il a été créé, son rôle dans toute la création. « C'est de ça dont il est question en définitive et c'est ça que les gens ne veulent pas intégrer. » Ils pensent qu'ils vont vivre un certain temps et qu'après tout va disparaître, alors que nous sommes au-delà de cette terre, au-delà de ce temps que nous vivons aujourd'hui.
Pour être les hommes de Dieu, il faut que nous soyons de ceux qui restent humains et qui défendent les valeurs de l'humanité, les valeurs spirituelles, les hautes valeurs morales, l'éthique. Tout ce qui grandit l'homme, qui l'éloigne des turpitudes, des plaisirs matériels et temporels qui ne font que le rabaisser au plus bas.
Nos sociétés aujourd'hui cultivent l'esprit d'assouvir des désirs et des plaisirs qui ne sont que matériels, qui font de vous des êtres matériels, des gens qui vont disparaître. « La terre n'est qu'un passage mes frères et mes sœurs et nous devons avoir conscience de cela. »
L'Inconscience, l'Ennemi Terrible
Il me plaît de vous citer un petit exemple qui nous est cité dans le livre : l'inconscience est un ennemi terrible. Lorsque Dieu interdit aux croyants, aux musulmans, de consommer des boissons enivrantes, ce n'est pas pour faire beau. « C'est parce que ceci enlève l'éveil, enlève la conscience dans le cerveau de l'homme. »
Un homme éveillé ne peut pas être comparé à un homme qui n'est pas éveillé, tout comme Dieu dit dans son saint livre : on ne peut pas comparer les ténèbres et la lumière, lā yastawī, c'est pas pareil.
- L'inconscience nous empêche de voir la réalité.
- Elle nous maintient dans la matière, loin de l'essence spirituelle.
- C'est ce qui nous fait oublier notre rôle de témoins.
Le Coran : Une Langue qui se Goûte
Le Coran est magnifique parce qu'il a été révélé en langue arabe, mais lorsque Dieu dit langue arabe, il n'a pas employé le terme lughah, il a employé le terme lisān. Lisān, c'est la langue que j'ai dans ma bouche et qui me permet de goûter les choses.
Dieu a fait de cette langue le réceptacle de sa révélation. « Par la langue arabe, la langue qui se goûte, je peux goûter à la spiritualité et à ce qu'il y a d'élevé et de céleste. » Si vous l'entendez en tant que langage, vous limitez le message de Dieu, car le message s'adresse à tous.
Pour goûter à l'islam, à la foi, au message des prophètes, il faut vivre ce message. Vivre ce message, c'est s'interroger sur qui nous sommes, où nous sommes et où nous devons aller. Ce sont des questions existentielles.
La philosophie joue un beau rôle là-dedans : la philosophie, c'est l'étude de la sagesse, et la sagesse, c'est ça l'islam. C'est la recherche de ce que nous sommes dans notre essence, et c'est ça la foi que sont venus nous rappeler les prophètes.
Vers la Sourate de la Caverne : Un Préambule Nécessaire
Tout ceci n'est qu'un préambule pour vous parler d'une histoire qui se trouve dans la Sourate de la Caverne, sur laquelle j'aimerais revenir avec vous. Dieu veut nous élever, veut que nous soyons près de lui.
Pour être auprès de lui, nous ne pouvons pas y aller avec l'outil du raisonnement. Dieu nous a doté d'un cerveau, d'un intellect, mais nous ne sommes pas tous égaux dans ces compétences intellectuelles. Cela ne fait pas de nous des gens plus ou moins réceptifs au message de Dieu.
« C'est pas notre intellectualité ou notre intellect qui va faire que je vais être plus réceptif au message de Dieu, parce que Dieu s'adresse au cœur de l'homme. » Il y a un verset du Coran qui dit : n'ont-ils pas des cœurs avec lesquels ils réfléchissent ? L'outil de la réflexion, ce n'est pas le cerveau.
Tant que nous pensons avec notre intellect, c'est nous qui pensons, c'est mon intellect qui pense. Comment puis-je me rapprocher du Seigneur si c'est le fruit de mon intelligence ? La seule méthode, c'est de suivre la révélation pour que ce soit Lui qui nous rapproche de Lui.
L'Histoire des Gens de la Caverne et la Parabole des Jardins
Bien sûr, avant ça, il y a l'histoire des gens de la caverne. Leur retrait, l'amour qu'ils avaient pour Dieu, ils s'éloignaient de l'idolâtrie. Lorsque nous vivons cette conscience qui a été vécue par les gens de la caverne, nous découvrons une réalité qui dépasse l'entendement.
Comme intercalaire entre l'histoire de Moise avec l'‘abd saliḥ et l'histoire des gens de la caverne, Dieu nous met une parabole, il dit « mathal ». L'histoire de deux hommes et d'un jardin : l'un a un jardin magnifique que Dieu lui a donné, l'autre en a moins, pas autant d'enfants, pas autant de choses.
Celui qui a pense que c'est le fruit de ses efforts, et en pensant cela, il oublie Dieu. En oubliant Dieu, il oublie qu'il y a un terme à ce qu'il vit, et que si Dieu veut, il peut rendre son jardin aride et que tout disparaisse.
« Ceci est une parabole terrible pour nous, mes frères et mes sœurs. » Parce que si nous recherchons la proximité de Dieu, et qu'Il nous accorde des biens spirituels, une inspiration, une lumière, un don qui vient de Lui, nous l'avons vécu, nous le ressentons, nous en sommes heureux.
Les gratitudes spirituelles sont les plus belles choses qui peuvent nous arriver. Recevoir un clin d'œil de Dieu, c'est extraordinaire, c'est un bonheur. Mais attention : on peut penser que ce bienfait est le fruit de mon effort, et en m'appropriant ce bienfait, je deviens arrogant, je cultive une supériorité.
Si on a la grâce d'avoir un frère ou une sœur qui nous rappelle : attention, ne t'approprie pas ce que Dieu t'a donné, ça ne t'appartient pas, sinon demain tout peut disparaître.
Partager les Dons : La Vraie Reconnaissance
Chacun de nous a la potentialité de recevoir des dons de Dieu, surtout les dons spirituels. Si vous avez reçu de Dieu, remerciez-le. Rendez à César ce qui appartient à César.
« Ce que Dieu vous a donné, il est là pour que vous en soyez des témoins. Et pas pour que vous fassiez de cette chose une supériorité. Vous avez la supériorité parce que vous avez reçu et l'autre n'a pas reçu. Non. Donnez la possibilité à l'autre de recevoir comme vous avez reçu. »
Il faut que ce que nous recevons soit un prétexte pour amener les autres à recevoir. Lorsque nous agissons ainsi, c'est remercier Dieu. Il y a un verset du Coran qui dit : « Si vous remerciez Dieu, il va vous rajouter. » Remercier Dieu, c'est reconnaître que tout bienfait vient de Lui, et alors Il va t'ajouter. Mais si tu ne le reconnais pas, tu risques de le perdre.
Cette parabole des deux jardins est une condition sine qua non pour poursuivre le chemin et devenir les modèles, comme l'‘abd saliḥ. C'est un piège dans lequel nous ne devons pas tomber : Dieu nous dit, attention ici, il y a un piège, méfiez-vous pour aller plus loin.
Le Piège du Raisonnement et l'Imagination du Bien
De ce verset-là, j'aimerais vous amener un peu plus loin dans la Sourate. Ceux dont l'effort dans la vie présente s'est égaré alors qu'ils s'imaginent faire le bien. S'imaginer, c'est yaḥsabūn, avec un raisonnement.
Tant que nous regardons les choses avec un ḥisāb, un calcul, nous ne voyons pas les choses clairement, nous les voyons brouillées. Ça nous renvoie à l'histoire de Dhûl-Qarnayn et des trois voyages, du premier peuple qui vit auprès d'une eau brouillée, bouillante : ils ne peuvent pas distinguer les choses.
« C'est un très grand piège pour nous, pour les croyants. » Si je suis piégé par mon raisonnement, je peux croire que ce que je fais va m'amener vers Dieu, alors qu'en fait, non. Nous devons demander à Dieu d'être inspiré par Lui pour ne pas tomber dans ce piège.
Le bien, ce n'est pas moi qui dois penser le faire, mais m'abandonner à Dieu pour qu'Il m'inspire le bien. C'est complètement différent.
Leur rétribution sera l'enfer pour avoir mécru et pris en raillerie mes signes et mes messagers. Si nous n'avons pas la conscience de ce que représentent les messagers, nous n'avons pas reconnu les prophètes.
Reconnaître les Prophètes par le Cœur
Verbalement, croire que Noé a fait un bateau, Abraham a fait ça, c'est de l'histoire. Mais y croire avec le raisonnement ne suffit pas. Pour reconnaître les prophètes, il faut avoir reçu de leur lumière, de l'inspiration et de la révélation.
Comment reconnaître Jésus aujourd'hui ? Comment reconnaître l'Imam al-Mahdi ? Que Dieu nous permette, par sa grâce, d'être au moins les compagnons de leurs compagnons. Nous ne pouvons les reconnaître par un raisonnement, mais avec le langage de l'amour et du cœur.
Le cœur qui vibre, et que les poils de la peau se hérissent lorsque je lis les signes et qu'ils deviennent une manifestation vivante dans ma vie. Ainsi, je deviens un être libéré du raisonnement.
Lorsque tu t'es libéré et que tu vois que tu risques de tomber dans une forme d'égoïsme, rappelle-toi : « La quwwata illa billah », il n'y a de force qu'en Dieu. C'est Lui qui t'a donné, qui te parle, qui t'a fait une grâce. Nul autre que Lui.
Le Futur : L'Inspiration contre l'Intelligence Artificielle
Si nous sommes ainsi, ce dont nous témoignons en famille pour vous, parce que le futur c'est ça, vous allez pouvoir tenir le cap. Être inspiré et tenir le cap, ce n'est pas facile, il n'y a que les grands hommes qui peuvent le faire.
C'est ça le futur de l'homme : les hommes inspirés par Dieu, avec le Brahmānīn, avec Jésus ibn Maryam, avec al-Mahdi, fils de Fatima. À la fin des temps, un combat ultime entre une intelligence artificielle puissante et la puissance de l'inspiration.
Ce combat est perdu d'avance pour l'intelligence artificielle. Nous sommes des hommes amenés à régner sur les créatures, non pas comme dictateurs, mais en propageant l'amour, la foi, le bien, pour que l'humanité soit dans l'harmonie, l'équilibre, la fraternité et la paix.
Conclusion
En résumé, les dons de Dieu, qu'ils soient matériels ou spirituels, sont pour témoigner et partager, sans arrogance ni appropriation. L'inconscience et le raisonnement piègent, mais le cœur et l'inspiration nous élèvent vers la vraie reconnaissance des prophètes et un futur d'harmonie. Méfions-nous des pièges pour vivre les signes du Coran et devenir des serviteurs humbles.
« Et cette paix, c'est ce que nous recherchons tous ensemble. Elle est notre force. Si nous vivons cette paix, c'est que nous avons déjà un pied au paradis. Parce qu'au paradis, nous n'entendrons rien d'autre que « salâm ». Que la paix soit sur vous, mes frères et sœurs. »






