La Deuxième Décade de Ramadan : Semer la Parole de Dieu
Introduction
« Mes frères et mes sœurs, à aucun moment il n'est question, dans la bonne direction, de réfléchir avec ça. Il est question uniquement de cœur. Parce que Dieu parle au cœur. »
Dieu guide par le cœur, pas par l'intelligence ou le cerveau. C'est là que se montrent ses signes. Et c'est ainsi que la foi s'exprime vraiment.
La Foi du Cœur et l'Ouverture Universelle
La louange à Dieu, Seigneur des mondes, et la prière sur son Messager, la plus noble des créatures, et sur sa famille, les Ahl el-Beit.
Le message de l'islam est universel, une miséricorde pour tous les mondes, comme le Coran l'enseigne : « rahma lil alamin ». Il ouvre les portes à tous, à travers les différentes religions qui ne sont qu'une seule et même foi.
Pendant ce mois de Ramadan, il nous plaît de partager ce message avec nos frères et sœurs, musulmans, chrétiens, juifs, et tous ceux qui ont une démarche spirituelle. Malheureusement, une partie d'entre nous est devenue communautaire et sectaire, emprisonnant la foi dans un contexte qui nous renferme.
La foi doit être partagée avec tous, pas restreinte. « Les prophètes n'ont pas restreint le message qu'ils ont reçu à une particularité des gens, à une couleur, à une race, et toutes les différences que l'on pourrait faire entre les hommes. Non, c'était pour tous, pour tout le monde. »
À nos frères et sœurs avec des responsabilités religieuses, quelle que soit leur foi : soyez cléments, miséricordieux, à l'image des prophètes. Partagez le message, ne le renfermez pas. C'est l'esprit de la foi, ouvert à tous.
Les Épreuves sur le Chemin de la Foi
Ce préambule rappelle les bases de la foi. Dieu dit dans son Saint Livre : « Les gens pensent-ils que nous allons les laisser dire ? Nous croyons sans que nous les éprouvions. »
Celui qui pense que le chemin de la foi sera sans épreuves fait fausse route. Notre guide, Sayyid Ali al-Khameneï, s'adresse aux étudiants : « Soyez fermes, soyez courageux dans vos démarches et ne soyez pas arrêtés en cours de chemin parce qu'il y a eu tel ou tel obstacle sur ce chemin. »
Si nous sommes sincères, nous serons éprouvés. Mais le croyant vit dans la joie, le bonheur, avec un visage souriant et de la sérénité. Accepter l'épreuve comme partie intégrante de la foi nous permet de la voir comme une construction, une élévation.
L'épreuve devient une saveur sucrée pour les croyants, comme dans la munâjât des amoureux de l'Imam Ali Zayn al-Abidin : « ô celui qui m'a fait goûter la saveur sucrée de son amour. » Même dedans, on a le sourire, la paix.
C'est un prérequis de la foi, rappelé par ce verset du Coran.
La Structure du Mois de Ramadan
Comme Dieu l'enseigne, rappelle, car le rappel profite. Le mois de Ramadan est composé de trois décades, trois phases ou étapes.
Dieu structure son livre et sa création en trois degrés : trois tawhîds, trois histoires. Le Ramadan suit ce cadre.
Première Décade : Purification
C'est l'étape de la purification, de défricher le cœur et l'âme. La foi quotidienne est une démarche de purification, mais ces dix jours terminent le boulot, enlèvent ce qui reste.
L'Imam Ali, dans son récit à Kumayl, enseigne à enlever les attachements : l'amour pour les enfants pour soi-même, pas pour Dieu. Préparer le jardin du cœur pour semer.
Si on a bien travaillé cette première décade, nos cœurs sont prêts pour la deuxième.
Deuxième Décade : Semer
Nous sommes dans cette seconde décade. Notre frère sayyid Fawzi en a parlé dans sa vidéo : semer la paix, l'amour et la parole.
La première décade est importante pour pratiquer la purification. Pour semer, il faut vivre. Pas réfléchir intellectuellement : « qu'est-ce que je vais pouvoir faire comme acte pour semer la paix ? »
Non, vivre la paix pour qu'elle se manifeste à travers moi et se répande. Vivre l'amour pour en être témoin. Vivre la parole pour la partager.
- Vivre la paix pour semer la paix.
- Vivre l'amour pour semer l'amour.
- Vivre la parole pour semer la parole.
Ça devient naturel, une malaka, partie de notre structure. Le Coran se vit. Si on ne vit pas la parole, comment en être témoins ? On sera des témoins apparents, sans influence profonde.
Vivre pour témoigner. L'Imam Ali parle de trois catégories de gens ; la crème de la crème a reçu dans son cœur et plante dans le cœur des semblables prédisposés, purifiés.
Vivre pour Témoigner et Devenir Signes de Dieu
Dieu a fait descendre le plus beau des récits, un livre dont les versets se ressemblent et se répètent à travers les temps : « les peaux de ceux qui redoutent leur Seigneur frissonnent. Puis, leur peau et leur cœur s'apaisent au souvenir de Dieu. Voilà le guide de Dieu. »
Redouter, c'est reconnaître la grandeur de Dieu, pas la peur. Frissonner d'amour et de soumission.
Dieu n'omet rien dans son livre, ni superflu. Les détails ont leur place. Comme la pluie qui frappe la terre, la faisant frémir et germer : ça ressemble à nos cœurs qui frémissent aux signes de Dieu.
Pour être témoins, devenir Ayatollah, signes de Dieu. Les prophètes l'étaient : leur être manifestait les signes. Ils entendent, vivent, obéissent : « Samihna wa Ata'na. »
Leur cœur s'apaise au souvenir de Dieu. C'est le signe qu'on a compris. À la lumière de ce verset, semons les signes en chacun : que chacun soit pour l'autre un signe manifeste du Livre.
On sème pour récolter plus : science, lumière incommensurables. Comme pour les gens de la caverne : « wazidna lahum hudâ », on ajoute de la direction.
La science n'est pas pour l'ego, mais pour partager. L'Imam Ali dit : l'argent diminue quand dépensé, mais la science augmente. Pour donner plus, semer plus.
Semer, c'est goûter le signe dans le cœur et le partager vécu, pas citer mécaniquement. Ça converge vers la même réalité, la puissance de la foi, du Dieu unique. Ne rien lui associer, pour que son trône soit dans nos cœurs.
Conclusion
La foi guide par le cœur, universelle et ouverte. Les épreuves construisent, comme une saveur sucrée. Ramadan en trois décades : purifier pour semer paix, amour, parole, en vivant pour témoigner et devenir signes de Dieu. Semer pour récolter plus de lumière, à partager.
Vivre pleinement cette seconde décade pour la nuit bénie, comme les prophètes. Le jeûne est prescrit comme pour ceux d'avant : « kutiba alaykumu siyâm kama kutiba alalladina min qablikum la allakoum tattaqoun. »
« Je le souhaite pour chacun d'entre vous. »
