MORT OU VIVANT

11 octobre 2025
Par Cheikh Jamel
Exégèse Coranique
Spiritualité Islamique
Eschatologie Islamique
Mahdi
Tawhid
Âme
Khalifa
Prophètes

Versets Cités (5)

أَوَمَن كَانَ مَيْتًا فَأَحْيَيْنَـٰهُ وَجَعَلْنَا لَهُۥ نُورًا يَمْشِى بِهِۦ فِى ٱلنَّاسِ كَمَن مَّثَلُهُۥ فِى ٱلظُّلُمَـٰتِ لَيْسَ بِخَارِجٍ مِّنْهَا ۚ كَذَٰلِكَ زُيِّنَ لِلْكَـٰفِرِينَ مَا كَانُوا۟ يَعْمَلُونَ

awaman kāna maytan fa-aḥyaynāhu wajaʿalnā lahu nūran yamshī bihi fī l-nāsi kaman mathaluhu fī l-ẓulumāti laysa bikhārijin min'hā kadhālika zuyyina lil'kāfirīna mā kānū yaʿmalūna

Traduction :
Muhammad Hamidullah
Rachid Maach
Centre International Nur

Est-ce que celui qui était mort et que Nous avons ramené à la vie et à qui Nous avons assigné une lumière grâce à laquelle il marche parmi les gens, est pareil à celui qui est dans les ténèbres sans pouvoir en sortir? Ainsi on a enjolivé aux mécréants ce qu'ils œuvrent.

قَالُوا۟ يَـٰذَا ٱلْقَرْنَيْنِ إِنَّ يَأْجُوجَ وَمَأْجُوجَ مُفْسِدُونَ فِى ٱلْأَرْضِ فَهَلْ نَجْعَلُ لَكَ خَرْجًا عَلَىٰٓ أَن تَجْعَلَ بَيْنَنَا وَبَيْنَهُمْ سَدًّا

qālū yādhā l-qarnayni inna yajūja wamajūja muf'sidūna fī l-arḍi fahal najʿalu laka kharjan ʿalā an tajʿala baynanā wabaynahum saddan

Traduction :
Muhammad Hamidullah
Rachid Maach
Centre International Nur

Ils dirent: «O Dûl-Qarnayn, les Yâ jûj et les Mâ jûj commettent du désordre sur terre. Est-ce que nous pourrons t'accorder un tribut pour construire une barrière entre eux et nous?»

قَالَ مَا مَكَّنِّى فِيهِ رَبِّى خَيْرٌ فَأَعِينُونِى بِقُوَّةٍ أَجْعَلْ بَيْنَكُمْ وَبَيْنَهُمْ رَدْمًا

qāla mā makkannī fīhi rabbī khayrun fa-aʿīnūnī biquwwatin ajʿal baynakum wabaynahum radman

Traduction :
Muhammad Hamidullah
Rachid Maach
Centre International Nur

Il dit: «Ce que Mon Seigneur m'a conféré vaut mieux (que vos dons). Aidez-moi donc avec votre force et je construirai un remblai entre vous et eux.

وَٱلسَّلَـٰمُ عَلَىَّ يَوْمَ وُلِدتُّ وَيَوْمَ أَمُوتُ وَيَوْمَ أُبْعَثُ حَيًّا

wal-salāmu ʿalayya yawma wulidttu wayawma amūtu wayawma ub'ʿathu ḥayyan

Traduction :
Muhammad Hamidullah
Rachid Maach
Centre International Nur

Et que la paix soit sur moi le jour où je naquis, le jour où je mourrai, et le jour où je serai ressuscité vivant.»

إِنَّ ٱلْإِنسَـٰنَ لَفِى خُسْرٍ

inna l-insāna lafī khus'rin

Traduction :
Muhammad Hamidullah
Rachid Maach
Centre International Nur

L'homme est certes, en perdition,

La Vie Éternelle : L'Appel des Prophètes à Ressusciter Avant la Mort

Introduction

« C'est cette vie dont Dieu parle dans son livre et c'est à cette vie que Dieu nous invite parce que c'est une vie de l'éternité. »

Mes chers frères et sœurs, quel plaisir de vous retrouver en ces jours entre Noël et la nouvelle année. Nous avions présenté nos vœux pour le 25 décembre, la naissance de Jésus, fils de Marie. Dieu dit dans son saint livre, et c'est Jésus qui parle : « paix sur moi le jour où je naquis, le jour où je trépasserai, le jour où je mourrai et le jour où je serai ressuscité. »

La Paix sur Jésus et les Prophètes

Paix de Dieu sur Jésus, fils de Marie, un prophète extraordinaire. Tous les prophètes ont une particularité, et comme vous le savez, Jésus va revenir à la fin des temps aux côtés du Mahdi, fils de Fatima.

Nous croyons au retour de Jésus en islam, tout comme une grande partie de nos frères et sœurs chrétiens croient au retour de Jésus. Et tout comme nos frères et sœurs juifs croient au retour du Messie. Bien sûr, avec des appréciations différentes, des visions différentes. Mais le but ultime, c'est de se rapprocher de Dieu à travers notre foi au Dieu créateur.

Dieu nous a appelés les hommes parce que nous avons une particularité qu'il a spécifiée dans son saint livre. Dieu a façonné la création d'une certaine manière et a créé trois créatures spécifiques :

  • L'espèce Djiin, représentée par Iblis.
  • L'espèce malā'ika, c'est-à-dire les anges.
  • L'espèce homme.

L'homme a une particularité : Dieu a fait de lui son Khalifa. Lorsqu'il présente ce Khalifa aux anges et à Iblis, il y a une réaction des anges et d'Iblis. Dieu ordonne la prosternation, mais Iblis ne suit pas cet ordre.

L'homme est le représentant de Dieu, le lieutenant de Dieu. À travers l'homme, Dieu apporte un message à toute la création. L'homme devient le messager de Dieu, la créature par laquelle Dieu s'exprime et agit. Ça veut dire que l'homme n'est pas une créature anodine.

Iblis avait sa spécificité, les anges ont la leur, mais l'homme a une spécificité supérieure. Nous devons l'appréhender pour comprendre le défi coranique et biblique, de la Genèse à la fin des temps. Sinon, nous avançons comme des ivres qui ne savent pas où aller.

Dieu nous a donné toutes les données pour retrouver le chemin de la droiture, as-Sirât al-mustaqim, la voie de ceux qu'il a comblés de bienfaits : les prophètes, les élus. Si nous les suivons, nous sommes aussi ceux sur qui Dieu répand ses bénédictions.

Le Temps Relatif et la Nature de l'Âme

Nous vivons dans un temps relatif par rapport à notre perception. Les physiciens, Einstein en tête, sont d'accord : le temps est relatif. Nous qui sommes croyants, nous pensons que nous avons une nature immatérielle, au-dessus de la matière, une âme pacifiée qui retourne vers Dieu.

Si le temps est relatif, et que je pense comme un homme de chair, alors le temps que je vis n'est que celui de la matière. Je n'ai pas toutes les données pour comprendre le défi. Mais si j'ai conscience que je ne suis pas cet être de matière, qui disparaîtra, mais une âme pacifiée, à quoi correspond ce temps pour l'âme ?

C'est une question importante, sur laquelle je reviendrai sûrement. Derrière ce temps se cache tout le défi. Le Coran a des histoires liées au temps : Uzayr, les gens de la caverne, l'ascension du Prophète.

Gardez-le en mémoire, méditez-le. Posez-vous la question : est-ce que j'appartiens à ce temps du corps, ou à un autre ? Si c'est le temps du corps, Dieu a dit par le temps, l'homme court à sa perdition. Pour l'âme pacifiée, le temps s'apprécie différemment.

La Formulation de la Parole chez Dhûl-Qarnayn

La semaine dernière, nous avons développé l'histoire de la parole. Rien que Dieu veut que nous formulions la parole. Il va vers trois peuples. Allons directement au troisième, celui de Dhûl-Qarnayn, où il est question du qul, du qul et de la parole.

Ce peuple est défini comme ne connaissant presque pas la parole. Ils s'adressent à Dhûl-Qarnayn : « certes les Gog et les Magog sont en train de corrompre partout sur la terre, est-ce qu'on pourrait te donner un tribut pour que tu construises une barrière pour nous ? »

Dhûl-Qarnayn répond : « A'inouni biquwa, aidez-moi avec force. » Qui est Dhûl-Qarnayn ? Dieu lui a donné une stabilité et un pouvoir de comprendre la chose telle qu'elle est, son essence et son devenir. Il a des capacités extraordinaires. Dieu lui délègue les pleins pouvoirs : châtie ou fais miséricorde.

Cet homme avec des capacités pareilles dit à ce peuple qui ne connaît pas la parole : aidez-moi. Il leur donne la solution pour formuler la parole. La parole ne se formule pas toute seule. Ce n'est pas le je qui formule, c'est Dieu à travers moi.

La solution : être un groupe, un nous, pour atteindre le Tawhid al-dhati, le plus haut niveau du Tawhid. Nos imams disent : « lui c'est nous et nous c'est lui, mais lui c'est lui et nous c'est nous. »

Pour formuler la parole, trois états :

  1. Un je exclu de tout groupe : impossible de formuler.
  2. Un je dans un nous, mais resté je : impossible.
  3. Un je devenu nous : seule solution.

Vivre dans un nous demande un entraînement : vivre les épreuves en nous, pour que Dieu extirpe l'ego. Comme la figue, constituée de mille grains, mais qui est la figue. Nous devons être ces grains dans le groupe qui formule la parole, le fruit.

Dieu compare sa parole à un arbre dont les racines sont ancrées et les branches vers le ciel. Dans l'histoire de Dhûl-Qarnayn, nous comprenons la méthodologie pour être un nous dans la parole.

À cette condition, unis derrière l'Imam ou un prophète, la parole devient une arme et une protection. Les vrais croyants n'ont pas besoin d'arme : la parole est la plus puissante.

Aujourd'hui, ceux qui dirigent la planète volent la parole via la communication. Ils brouillent et divisent les hommes pour qu'on ne retrouve pas cette parole unie. Les systèmes de communication divisent : ils vous mettent un comme ça, un autre comme ça, disent ça et son contraire.

La Vie et la Mort dans le Coran

Dieu nous parle de la vie et de la mort. Verset 122 de la Sourate Al-An‘âm : « Est-ce que celui qui était mort et que nous avons ramené à la vie et à qui nous avons assigné une lumière grâce à laquelle il marche parmi les gens est pareille à celui qui est dans les ténèbres sans pouvoir en sortir ? Ainsi, on a enjolivé aux mécréants ce qu'ils œuvrent. »

Le concept de vie et de mort dans le Coran n'a rien à voir avec ce qu'on comprend comme humains. Ce verset parle de la lumière et de la vie. Un autre verset dit : tu es là pour avertir celui qui est vivant.

Le Coran s'adresse aux vivants de chair, mais parmi eux, il y a des morts et des vivants. Ceux qui pensent que la vie est un accident, un assemblage aléatoire comme chez Darwin. Nous les croyants, nous savons que la vie n'est pas un hasard.

Mais parmi les croyants, on agit comme si les événements étaient des accidents. Soit la vie est un accident, et on agit d'une manière. Soit c'est Dieu qui l'a donnée, et elle ne se limite pas à la chair.

Dieu dit qu'il y a parmi nous des vivants qui sont morts. Être vivant, c'est retrouver la conscience de l'âme pacifiée. Nous sommes cette âme à l'image de Dieu, mais descendus à la bassesse.

Le plus grand bluff : penser qu'être vivant c'est être sur terre. Être vivant, c'est appartenir au monde de l'âme pacifiée, de l'éternité où la mort n'existe pas.

Beaucoup croient qu'il n'y a que ce monde. Les croyants ont la foi en l'au-delà, mais agissent comme s'ils allaient mourir et oublier l'éternité. L'Imam Ali a dit : « vis dans cette vie comme si tu allais mourir demain et vis dans l'au-delà comme si tu allais vivre éternellement. »

La civilisation mondiale construit la mort : tout en fonction d'une mort certaine. Ils prolongent la vie avec médecine, puces, car pour eux, il n'y a que cette vie.

Les prophètes rappellent qui nous sommes et nous donnent les outils pour construire l'éternité, la vraie vie. L'histoire de Jésus : un apôtre, percepteur d'impôts, invite Jésus. Un disciple s'étonne, mais Jésus dit : ton frère était mort et il est revenu à la vie.

C'est cette vie que nous devons partager. Celui qui ressuscite ici ne passe pas par la mort. Les prophètes, comme Jésus, sont venus appeler à la vie. Jésus disait : ne remonte au ciel que celui qui appartient aux cieux.

Ceux qui prétendent apporter paix détruisent la planète, promettent vie éternelle mais mènent à la mort. Les prophètes appellent à la vie éternelle.

Le Prophète a dit : « Mouto qabla antamouto », mourez avant de mourir. Ressuscitez ici, retrouvez la vie. Si vous savez à quelle vie vous appartenez, la mort est finie.

Conclusion

Mes frères et sœurs, nous avons toutes les clés : la particularité de l'homme comme Khalifa, le temps de l'âme, la formulation de la parole en nous, la vraie vie comme résurrection spirituelle. Les prophètes nous invitent à construire l'éternité, pas la mort.

Soyons de ceux qui ressuscitent ici, porteurs de lumière. Il y a des signes pour reconnaître qui porte la vraie vie :

  • Il a beaucoup le sourire.
  • Il porte beaucoup de paix.
  • Il porte beaucoup de sérénité.
  • Il porte beaucoup de joie et de bonheur.
  • Il redonne de l'espoir aux autres.

Celui qui porte la mort fait paniquer, montre le négatif, l'angoisse. Accrochez-vous à ceux qui apportent espoir et paix, et ensemble, retrouvons le chemin de l'éternité.

« Mouto qabla antamouto. »

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