« JE NE VOUS DEMANDE AUCUN SALAIRE … »

11 octobre 2025
Par Cheikh Jamel
Exégèse Coranique
Spiritualité Islamique
Abraham
Patience
Khalifa
Création
Amour Divin

Versets Cités (9)

يَـٰٓأَيُّهَا ٱلَّذِينَ ءَامَنُوا۟ ٱسْتَعِينُوا۟ بِٱلصَّبْرِ وَٱلصَّلَوٰةِ ۚ إِنَّ ٱللَّهَ مَعَ ٱلصَّـٰبِرِينَ

yāayyuhā alladhīna āmanū is'taʿīnū bil-ṣabri wal-ṣalati inna l-laha maʿa l-ṣābirīna

Traduction :
Muhammad Hamidullah
Rachid Maach
Centre International Nur

O les croyants! Cherchez secours dans l'endurance et la Salât. Car Allah est avec ceux qui sont endurants.

ٱلَّذِينَ يُؤْمِنُونَ بِٱلْغَيْبِ وَيُقِيمُونَ ٱلصَّلَوٰةَ وَمِمَّا رَزَقْنَـٰهُمْ يُنفِقُونَ

alladhīna yu'minūna bil-ghaybi wayuqīmūna l-ṣalata wamimmā razaqnāhum yunfiqūna

Traduction :
Muhammad Hamidullah
Rachid Maach
Centre International Nur

qui croient à l'invisible et accomplissent la Salât et dépensent (dans l'obéissance à Allah), de ce que Nous leur avons attribué,

وَإِذْ قَالَ إِبْرَٰهِـۧمُ رَبِّ أَرِنِى كَيْفَ تُحْىِ ٱلْمَوْتَىٰ ۖ قَالَ أَوَلَمْ تُؤْمِن ۖ قَالَ بَلَىٰ وَلَـٰكِن لِّيَطْمَئِنَّ قَلْبِى ۖ قَالَ فَخُذْ أَرْبَعَةً مِّنَ ٱلطَّيْرِ فَصُرْهُنَّ إِلَيْكَ ثُمَّ ٱجْعَلْ عَلَىٰ كُلِّ جَبَلٍ مِّنْهُنَّ جُزْءًا ثُمَّ ٱدْعُهُنَّ يَأْتِينَكَ سَعْيًا ۚ وَٱعْلَمْ أَنَّ ٱللَّهَ عَزِيزٌ حَكِيمٌ

wa-idh qāla ib'rāhīmu rabbi arinī kayfa tuḥ'yī l-mawtā qāla awalam tu'min qāla balā walākin liyaṭma-inna qalbī qāla fakhudh arbaʿatan mina l-ṭayri faṣur'hunna ilayka thumma ij'ʿal ʿalā kulli jabalin min'hunna juz'an thumma ud'ʿuhunna yatīnaka saʿyan wa-iʿ'lam anna l-laha ʿazīzun ḥakīmun

Traduction :
Muhammad Hamidullah
Rachid Maach
Centre International Nur

Et quand Abraham dit: «Seigneur! Montre-moi comment Tu ressuscites les morts», Allah dit: «Ne crois-tu pas encore?» «Si! dit Abraham; mais que mon cœur soit rassuré». «Prends donc, dit Allah, quatre oiseaux, apprivoise-les (et coupe-les) puis, sur des monts séparés, mets-en un fragment ensuite appelle-les: ils viendront à toi en toute hâte. Et sache qu'Allah est Puissant et sage.»

فَإِذَا سَوَّيْتُهُۥ وَنَفَخْتُ فِيهِ مِن رُّوحِى فَقَعُوا۟ لَهُۥ سَـٰجِدِينَ

fa-idhā sawwaytuhu wanafakhtu fīhi min rūḥī faqaʿū lahu sājidīna

Traduction :
Muhammad Hamidullah
Rachid Maach
Centre International Nur

Quand Je l'aurai bien formé et lui aurai insufflé de Mon Esprit, jetez-vous devant lui, prosternés».

قَالَ يَـٰٓإِبْلِيسُ مَا مَنَعَكَ أَن تَسْجُدَ لِمَا خَلَقْتُ بِيَدَىَّ ۖ أَسْتَكْبَرْتَ أَمْ كُنتَ مِنَ ٱلْعَالِينَ

qāla yāib'līsu mā manaʿaka an tasjuda limā khalaqtu biyadayya astakbarta am kunta mina l-ʿālīna

Traduction :
Muhammad Hamidullah
Rachid Maach
Centre International Nur

(Allah) lui dit: «O Iblîs, qui t'a empêché de te prosterner devant ce que J'ai créé de Mes mains? T'enfles-tu d'orgueil ou te considères-tu parmi les hauts placés?»

قَالَ أَنَا۠ خَيْرٌ مِّنْهُ ۖ خَلَقْتَنِى مِن نَّارٍ وَخَلَقْتَهُۥ مِن طِينٍ

qāla anā khayrun min'hu khalaqtanī min nārin wakhalaqtahu min ṭīnin

Traduction :
Muhammad Hamidullah
Rachid Maach
Centre International Nur

«Je suis meilleur que lui, dit [Iblîs,] Tu m'as créé de feu et tu l'as créé d'argile».

إِلَّا ٱلَّذِينَ ءَامَنُوا۟ وَعَمِلُوا۟ ٱلصَّـٰلِحَـٰتِ وَتَوَاصَوْا۟ بِٱلْحَقِّ وَتَوَاصَوْا۟ بِٱلصَّبْرِ

illā alladhīna āmanū waʿamilū l-ṣāliḥāti watawāṣaw bil-ḥaqi watawāṣaw bil-ṣabri

Traduction :
Muhammad Hamidullah
Rachid Maach
Centre International Nur

sauf ceux qui croient et accomplissent les bonnes œuvres, s'enjoignent mutuellement la vérité et s'enjoignent mutuellement l'endurance.

إِنَّ ٱلْإِنسَـٰنَ لَفِى خُسْرٍ

inna l-insāna lafī khus'rin

Traduction :
Muhammad Hamidullah
Rachid Maach
Centre International Nur

L'homme est certes, en perdition,

وَٱلْعَصْرِ

wal-ʿaṣri

Traduction :
Muhammad Hamidullah
Rachid Maach
Centre International Nur

Par le Temps!

L'Amour Divin et la Générosité de l'Homme

Introduction

« Je cherche refuge en Dieu contre Satan le lapidé, au nom de Dieu clément, miséricordieux, prière, paix, bénédiction sur le messager de Dieu, sa sainte famille, les Ahl al-Bayt, les Asbat dont il est question dans le livre de Dieu, et la louange à Dieu, Seigneur des mondes. »

Mes chers frères et sœurs, quel plaisir de vous retrouver et de partager une nouvelle fois avec vous notre foi, notre amour de l'humanité, notre amour pour la création. Cet amour avec lequel Dieu a façonné les créatures, avec laquelle il a façonné l'homme. Il dit dans un récit, « j'étais un trésor caché, j'ai aimé être connu, alors j'ai créé la création afin qu'il me connaisse ». Cette production, cette création est une histoire d'amour.

L'Esprit Divin en Nous

Et les hommes, avec la faiblesse qu'ils ont nourrie à travers une histoire que vous connaissez, qui est celle de la Genèse, ils ont brisé ce bien, ils ont brisé ce pacte d'amour. Et ceux qui recherchent sincèrement à être de bons hommes retrouvent la voie et retrouvent surtout leur nature, la nature avec laquelle Dieu les a façonnés.

N'oubliez pas, mes frères et mes sœurs, que Dieu dit dans son Saint-Livre pour la création de l'homme « wa nafahtou fihih min rouhina » et nous avons insufflé en lui de notre esprit. C'est Dieu qui parle. C'est quoi cet esprit ? C'est quoi cette partie divine qui est en nous et par laquelle Dieu a honoré l'homme ? Parce que n'oubliez pas, c'est lorsque Dieu a insufflé cet esprit à l'homme qu'il a demandé aux anges de se prosterner.

Je partage avec vous cet amour avec lequel Dieu a façonné la création. Et vous savez, quotidiennement, nous avons tous une vie et nous avons tous des événements qui surviennent dans la vie et qui est le cycle du temps de l'homme sur cette terre. Il est fait pour vivre des événements, des tragédies, des événements de bonheur et heureux, etc. Un certain nombre de choses.

Et puis, nous nous questionnons, nous nous interrogeons quand nous essayons d'être les meilleurs hommes, nous nous remettons en question et nous essayons toujours de réagir, d'agir le plus sainement possible, le mieux que l'on puisse faire. Il y en a certains, c'est vrai, beaucoup d'hommes qui n'ont pas de conscience et qui ne se posent pas ces questions-là. Ils font que ça fasse du mal, que ça blesse, que ça leur importe peu.

Mais il y a une partie des créatures, une partie des hommes qui se soucient des autres, qui se soucient et qui sont tristes lorsqu'ils pensent qu'ils ont pu faire un mal ou qu'ils ont pu toucher quelqu'un. C'est terrible, je vous assure, mes frères et mes sœurs.

Outils Spirituels pour les Difficultés

Et d'ailleurs, peut-être que je vous expliquerai, je vous rapporterai un récit du messager de Dieu, ce qu'il a fait à la fin de sa vie avant de quitter ce monde. Mais je vous dis ça parce qu'on a besoin d'outils, des outils spirituels qui nous permettent de nous assister au moment les plus difficiles. Et nous avons énormément de choses.

Le livre de Dieu est un Dhikr, le livre de Dieu est un souvenir qui nous rappelle, il est un rappel. Et il y a beaucoup de prières qui sont évoquées, qui sont les prières des prophètes, des prières qu'ils ont fait à des moments et à des situations particulières. Je pense par exemple au prophète Jonas lorsqu'il était dans le fameux poisson ou la baleine et qu'il a appelé Dieu dans les ténèbres de cette baleine et cette prière qu'il fait.

Bref, on a un certain nombre de choses qui nous ont été enseignées à travers le livre de Dieu. Et nous avons les récits qui nous viennent du messager de Dieu et des Asbat, sa sainte famille, les Ahl al-Bayt, les imams, les douze héritiers de la maison de la prophétie, qui nous apportent aussi certains outils.

Et puis les grands savants de la communauté de l'islam, ils apprécient à travers les hadiths, à travers les récits, ces outils que Dieu nous a donnés d'une certaine manière. Et puis ils les exposent aux fidèles afin qu'ils puissent trouver à travers ces outils une utilité pour leur foi et les événements difficiles qui peuvent arriver dans leur vie.

Alors on peut vanter les mérites de beaucoup de Dhikr qui existent, de beaucoup de tasbîh qui existent. Mais ce que j'aimerais partager avec vous, c'est une parole, un récit, une histoire qui s'est passée entre, que je vais abréger rapidement, qui s'est passée entre le messager de Dieu et sa fille Fatima az-Zahra, alayha salam, et que la paix de Dieu soit sur Fatima ainsi que sur son défunt père et sur elle aussi défunte.

Le tasbîh az-Zahra : Un Cadeau pour les Épreuves

Et dans les difficultés, le messager de Dieu voyant sa fille, il lui a donné un cadeau, il lui a fait un cadeau. Et ce cadeau il s'appelle tasbîh az-Zahra. tasbîh az-Zahra c'est dire avec la conscience, avec le cœur, l'amour et la conscience de ce dans quoi nous sommes et la prière que nous faisons à Dieu lorsque nous le faisons, de dire 34 fois Allahu akbar, Dieu est le plus grand.

Ensuite dire 33 fois alhamdoulillah, louange à Dieu. Et puis enfin dire 33 fois Subhanallah, gloire à Dieu. C'est ce tasbîh que le messager de Dieu a enseigné à sa fille Fatima lorsqu'elle est dans les difficultés.

Et c'est un tasbîh qui est très très très connu chez nous les musulmans de toutes les écoles et que nous faisons pour la plupart après la prière et qu'il est recommandé de le faire après la prière. Mais c'est ça le problème de l'homme, c'est le conformisme et le traditionnalisme. Nous le faisons tous par traditionnalisme et par conformisme.

Mais nous ne le faisons pas avec la conscience de ce qu'il est, de ce qu'il représente et de la force qu'il y a dans ce tasbîh pour que lorsqu'il y a un événement difficile ou une difficulté dans ma vie, j'utilise ce tasbîh et que ce tasbîh vient faire descendre dans mon cœur une paix intérieure et me faire passer cette épreuve et cette difficulté avec une facilité.

Et lorsque nous le faisons avec cette conscience-là, mes frères et mes sœurs, le tasbîh az-Zahra, vous ne pourrez plus vous en passer. Je voulais partager ça avec vous parce que, comme je le disais, il y a énormément de tasbîh. Il y a énormément de dikhr qui existe et je vous les recommande tous.

Mais aujourd'hui, je vous recommande en particulier un tasbîh qui est connu de tous, connu, c'est-à-dire de manière extérieure, mais combien le maîtrise, combien on la maîtrise de ce tasbîh az-Zahra. C'est ça que j'aimerais partager avec vous. Nous avons un trésor entre les mains qui a été enseigné, donné comme cadeau du messager de Dieu à sa fille Fatima az-Zahra et qui nous est parvenu aujourd'hui.

Mes frères et mes sœurs que j'aime tant à partager avec vous, je vous recommande dans les difficultés de faire ce tasbîh az-Zahra avec cette conscience-là et vous verrez que tout ce qui apparaît comme une difficulté va se transformer et devenir une facilité sous vos yeux. Je vous assure, c'est une réalité, faites-en l'expérience et vous verrez, vous ne pourrez plus vous en passer.

Notre Dimension Invisible et les Histoires du Coran

J'espère que c'est quelque chose de concret que je vous ai apporté aujourd'hui et qui pourra vraiment être utile quotidiennement dans votre vie. Et bien sûr, comme vous le savez, on a toujours des sujets à évoquer avec vous qui nous rappellent tout d'abord et qui nous interpellent ensuite et qui nous nourrissent encore après.

Interpellée, nourriture, tout ça, ce sont des choses qui sont concrètes dans notre vie et la semaine dernière, nous avions abordé deux sujets qu et douniaoui, c'est-à-dire éphémère, et qui appartiennent à la vie de ce monde. Ça c'était l'un des sujets. J'espère qu'il a été clair et qu'il va vous aider, moi comme vous, à identifier quelles sont vos aspirations réelles. En tant que musulman ou croyant de manière générale.

Et le second sujet, là qui nous plongeait dans une dimension un peu particulière, qui est notre dimension en réalité, qui est la dimension de l'homme, mais que nous méconnaissons cette dimension. C'est une dimension qui apparaît absente. Comme Dieu le dit dans son Saint-Livre quand il décrit des croyants, les éveillés, les muttaqîn dans la Sourate la Vache, il dit c'est ceux qui croient en ce qui est absent, ce qui est invisible ou ce qui est absent.

Et c'est cette réalité qui apparemment est absente, à laquelle nous appartenons réellement et vers laquelle nous devons retourner. Et que toutes les histoires du Coran, elles le sont là en définitive pour nous rappeler qui nous sommes. Et c'est difficile à croire qui nous sommes. C'est difficile à croire à tel point que même les prophètes, dans leur cheminement spirituel, lorsqu'ils découvraient la réalité de l'homme et ce que Dieu a fait d'eux et ce que Dieu a fait de l'homme, c'est tellement extraordinaire que c'est difficile à croire.

L'Histoire d'Abraham : Un Signe pour Notre Réalité

A tel point, c'est pour ça que j'évoque cette histoire avec vous, je pense que c'est une histoire qui est un peu récurrente et que j'aime à rappeler, c'est l'histoire d'Abraham dans le Coran. Une histoire extraordinaire parce qu'on ne l'apprécie pas de la manière, dans sa réalité, dans ce qu'elle est réellement.

Et que tout le monde pense qu'à travers cette histoire, qu'Abraham avait des doutes sur son seigneur. Puisqu'il dit, il demande à Dieu comment il pourrait ressusciter, puis il lui dit de prendre un oiseau, il lui dit d'éparpiller les oiseaux, etc. Et il lui dit d'appeler-les, ils vont revenir à toi. Et donc quand il demande à Dieu, Abraham, Abraham, et il dit que mon cœur soit raffermi, alors on a l'impression, c'est comme l'histoire, parce que c'était cette histoire que nous avons abordée la semaine dernière, c'était l'histoire de Hoseir, mais je ne vous ai pas parlé d'Abraham, parce qu'il y a lui, une histoire avec Abraham et aussi la résurrection.

Et donc cela apparaît comme si Abraham, en fait, il a besoin que Dieu lui prouve que vraiment il est capable de ressusciter. Alors que ceci n'a rien à voir avec cela. Et ça bien sûr, cela nous a été enseigné par les traditions des Ahl al-Bayt, des Asbat, et de la demeure, des gens de la demeure prophétique concernant ce verset, et qu'on a posé la question à ses héritiers de la maison de la prophétie, qu'ils ont explicité ça en disant que Moise avait découvert en fait qu'il était Wali Allah, qu'il était l'héritier et qu'il était l'ami, l'intime de Dieu, pour le dire ainsi.

Wali Allah, c'est un statut particulier. Mais il ne pouvait y croire ce Abraham, tellement il est modeste, tellement il est humble, tellement il est sincère dans sa démarche. Alors sur ce cheminement où il découvre qu'il est peut-être Wali Allah, un choisi, un aimé de Dieu, je me dis attendez, non, ce n'est pas possible. Donc il a besoin que Dieu lui montre un signe, et ça n'a rien à voir avec des doutes, parce que regardez, le livre de Dieu, il est composé de quoi ? De versets, on dit, mais c'est de signes.

Des signes qui précipitent l'homme vers sa réalité première, qui amènent l'homme, qui fait cheminer l'homme vers sa réalité première. Et les signes qui s'ajoutent à des signes et qui s'ajoutent à des signes font que l'homme se rapproche de plus en plus de ce qu'il est réellement. Et c'est cette histoire d'Abraham.

Alors il dit à Dieu qu'il lui montre comment il ressuscite. Et Dieu lui fait vivre cette expérience de la résurrection à travers ses oiseaux, et que pour le raffermir, mais quand on dit raffermir, c'est pour lui dire, Abraham, tu ne fais pas fausse route. Oui, tu es l'élu. Oui, tu es un choisi. Oui, tu es Wali Allah. Et ça, c'est notre histoire. C'est notre histoire parce que nous nous méconnaissons, parce que nous ne savons pas qui nous sommes.

Lire le Coran comme Notre Propre Histoire

Parce que nous étudions. Ou plutôt, je ne vais pas dire étudier parce qu'il n'y a pas beaucoup malheureusement, il n'y a plus beaucoup d'hommes qui étudient le Coran. Mais nous lisons, tout le monde le lit. Nous lisons le livre de Dieu. Mais comment lisons-nous le livre de Dieu? C'est ça le problème. Comment lisons-nous le Coran?

Soit, j'aime pas trop dire c'est soit ça, soit ça, mais bon, je vais le dire ainsi pour que l'image soit claire. Soit je le lis en étant quelqu'un qui a une certaine foi et un certain conformisme, traditionalisme dans sa pensée, dans sa manière de faire les choses. Donc il vit dans cette vie et puis il s'accommode de la religion parce qu'elle lui a été léguée par son père ou par sa mère ou parce qu'il a découvert à travers l'islam un bien-être, quelque chose qui le rassure, qui lui fait du bien.

Et donc cette personne-là, elle lit le livre de Dieu, je dis pas qu'elle est pas sincère, mais elle lit le livre et le livre de Dieu, il est composé d'un certain nombre d'histoires. L'histoire la plus présente, c'est celle de Moise et l'histoire de Moise et de Pharaon et puis bien sûr du frère de Moise. Mais il y a d'autres histoires, il y a Jonas, il y a David, il y a Salomon, il y a, il y a, etc. Toutes les histoires que vous connaissez dans le livre de Dieu.

Et puis surtout l'histoire d'Adam et de la Genèse aussi qui est très présente et très importante. Mais lorsque nous lisons avec cet état d'esprit-là, ce traditionnisme-là, ce conformisme-là, eh bien nous lisons des histoires qui sont pour nous des histoires qui sont un peu, je dirais, et peut-être même beaucoup éloignées de nous. Des histoires.

Vous savez, le Coran il dit, lorsque les mécréants, ceux qui ne veulent pas croire, etc. et qu'on leur expose une certaine vérité, il dit, ouais mais ça c'est ce que les anciens ils racontaient, c'est des histoires. C'est-à-dire, je crois en ces histoires comme en des histoires qu'on nous raconte. Ça c'est une attitude.

Mais il y a une autre attitude. C'est de lire le livre et les histoires avec la foi que ces histoires, elles sont ma propre histoire. J'y crois à 2000%, à 4000%, à 6000%. J'y crois mais dur comme fer. Donc lorsque je lis le livre et que je lis la Genèse, j'essaie de comprendre pourquoi Dieu me parle de la Genèse alors qu'elle me paraît si loin de moi.

À plusieurs, si on l'évalue en temps terrestre, à quelques milliers d'années. Où est-ce que Dieu il veut m'emmener ? Et là, les histoires me touchent personnellement. Et quand je suis touché par les histoires, alors j'essaie d'en tirer ce qu'elles ont de plus pur.

Il y a un terme que j'aime, j'aime l'employer parce que je l'avais étudié quand j'étais à l'école, je me souviens en terminal dans la littérature. Mais parce qu'il exprime vraiment ce que je veux vous exprimer. C'est un terme, après je vais vous l'expliquer, c'est un terme qui est, on dit, la substantifique moelle. C'est l'essence d'une chose, son caractère originel et profond, ce qu'il est dans son essence. Et c'est ça dont il est question.

Et lorsque je retrouve dans cette histoire mon essence, ce que je suis dans le plus profond de moi-même, alors l'histoire, elle a un rapport avec moi, elle me parle et elle est en train de faire un témoignage. Et là, c'est totalement différent de ce que j'aurais pu imaginer.

Alors, cette histoire de la Genèse, Dieu nous la compte et nous l'acceptons, mais nous n'acceptons pas l'idée que cette histoire a pu se passer dans un temps qui est en dehors du temps dans lequel je suis aujourd'hui, le temps terrestre. Et pourtant, c'est le temps pour lequel Dieu a créé l'homme.

Parce que n'oubliez pas une chose, cela nous échappe souvent, mais le temps que nous connaissons aujourd'hui, il n'est que la demande qu'a faite Iblis à Dieu, ni plus ni moins. Il a dit, accorde-moi un temps, parce que Dieu, il l'a maudit. Dieu l'a maudit et suite à cette malédiction, il lui a dit, ma malédiction jusqu'au jour du dîn.

La Création de l'Homme et le Refus d'Iblis

Pour ne pas dire le jour de la résurrection parce que. Une seule et même vérité et une seule et même réalité. De là mes frères et mes sœurs, et c'est là le sujet essentiel pour cette analyse d'aujourd'hui, je vais vous citer d'abord un verset du Coran, je viens de vous parler un peu de... j'ai exposé un peu, je vous ai dit ce que Iblis disait et ce qu'il avait dit le temps qu'il avait demandé à Dieu.

Écoutez bien ce verset. Dieu dit à Iblis, ô Iblis, donc ça c'est suite à son refus de se prosterner. Dieu dit, « ô Iblis, qui t'a empêché de te prosterner devant ce que j'ai créé de ma main, bi yadih, ou de mes mains. T'enfle-tu d'orgueil ou te considères-tu parmi al-âliyīn, c'est-à-dire ceux qui sont les hauts, l'élite, ceux qui sont en haut, les meilleurs ».

Et le verset qui suit, c'est la réponse d'Iblis, et lui que dit-il ? Il atteste, il dit, « je suis meilleur que lui. Tu m'as créé de feu et tu l'as créé de terre ». Écoutez bien, mesdames et messieurs. Écoutez bien ce verset. Dieu a façonné la créature avec ses mains, avec ses propres mains, si je peux le dire ainsi, puisque Dieu n'a pas de main, n'a pas d'oreille, n'a pas d'yeux, etc.

Ça n'est qu'une image, mais une image qui nous montre toute la puissance qu'il y a dans la créature qui est l'homme. Et bien sûr, Dieu ne va pas demander à tous les anges, et Iblis parmi eux, de se prosterner devant l'homme s'il n'a pas derrière un objectif et un dessein particulier. Dieu dit, je ne fais pas les choses en vain. Il ne fait pas les choses par hasard et en vain.

Donc s'il demande de se prosterner devant l'homme, c'est que l'homme, il a quelque chose de particulier que Iblis n'a pas saisi, lui. Lui, il n'a pas saisi cela. Il n'a vu qu'à travers la manière dont il réfléchit, si je puis le dire ainsi. Et sa réflexion, où est-ce qu'elle l'a menée ? Elle l'a menée à penser que lui, il est arrivé à un niveau supérieur parce qu'il y est arrivé par ses propres moyens, par ses propres efforts, parce qu'il est une créature particulière créée de feu et que lorsque l'homme apparaît, lui, cet être fabriqué, créé de boue malléable, il se dit, mais cette créature n'est rien comparée à ce que je suis.

Et il refuse en faisant cette comparaison, cette analogie, de rester accroché à l'ordre dans lequel Dieu a effectué, a créé et a fait toute chose. Et il sort du plan parce qu'il pense qu'il a raison et qu'il lance ce défi en disant à Dieu, tu verras, je vais tous les détourner, sauf tes fidèles serviteurs.

Alors, mes frères et mes sœurs, c'est quoi cette histoire de l'homme qui a été façonné avec les mains de Dieu ? Parce que nous sommes là, maintenant, ici, sur cette terre. Quel est notre devoir ? Qu'est-ce que nous devons accomplir ? Qu'est-ce que nous devons faire pour réussir à être les hommes que Dieu a façonnés ? Et Dieu a façonné l'homme pour être quoi ? Pour être son Khalifa.

La Générosité Divine et Humaine

Et être le Khalifa de Dieu, c'est être la manifestation de Dieu. C'est être le plan de Dieu. C'est être celui qui a la conscience de Dieu. C'est être celui qui transforme là où il est et que cette transformation, c'est Dieu qui l'opère à travers lui. Et qu'il est donc, en définitive, celui par qui Dieu fait miséricorde, celui par qui il pardonne, celui par qui il donne le meilleur, celui par qui il est généreux, celui par qui il exprime tous ses plus beaux noms. C'est ça la créature de l'homme.

Et c'est ça ce que Iblis n'a pas saisi et qu'il n'a pas eu quelque chose dont je vais vous parler maintenant qui est important, que lui n'a pas, et que c'est ça aussi qui le fait tomber. Mes frères et mes sœurs, tout ceci nous amène à une histoire, c'est une histoire de générosité. La générosité avec laquelle Dieu a façonné la créature.

Et comment la créature doit manifester la générosité divine en étant le Khalifa de Dieu, en étant celui qui représente Dieu, en étant celui qui manifeste Dieu, il devient celui qui doit être pour les créatures la source de la générosité pour tous.

Regardez ce que Fatima alayhi salam, elle disait, ce qu'elle a enseigné à ses enfants, Hassan et Hussein, bien sûr qui sont les enseignements du messager de Dieu, que la paix de Dieu soit sur lui, sur sa sainte famille. Elle leur disait, mes enfants bien-aimés, le voisin, avant la maison. C'est ça la générosité avec laquelle Dieu, il a créé l'homme pour qu'il soit son Khalifa. Et c'est cette générosité dont l'homme doit être la plus parfaite manifestation.

Regardez, si vous regardez le monde dans lequel nous sommes, et le monde vers lequel on tend de plus en plus aujourd'hui, c'est un monde où nous avons aboli la générosité. Chacun pour soi, chacun chez lui, chacun sa chambre, même dans les familles. Avant, à l'époque, pour ceux qui ont connu, à l'époque de leurs grands-parents, on dormait tous ensemble. Le père, la mère, le fils, la fille, tous ensemble.

Maintenant c'est chacun individuel. Lui il a sa chambre, elle a sa chambre, les parents ils ont leur chambre, chacun il est dans une pièce, et en plus aujourd'hui avec les objets connectés, je ne vous raconte même pas, chacun est dans son propre monde, avec son iPad ou son téléphone ou sa télé. Où est la générosité ? Où est passée cette générosité de passer, d'être serré les uns aux autres et d'être ensemble ?

Où est cette générosité dans le monde dans lequel nous vivons, individualiste, qui sépare, qui fractionne ? Alors que Dieu nous a créés pour être généreux, mes frères et mes sœurs. Et lorsque nous sommes généreux, il y a quelque chose qui se passe d'extraordinaire.

Une des choses déjà qui se passe et que certains peut-être ont déjà vécu, parce qu'il y a des gens qui ont naturellement cet amour ou ce bonheur que leur procure le fait d'être généreux, de donner du bonheur ou de faire plaisir à quelqu'un. Mais quel sentiment de foi et d'amour extraordinaire nous pouvons ressentir lorsque nous rendons quelqu'un heureux ?

C'est de cette générosité-là que Dieu nous a créés avec ses mains. Il a fabriqué l'objet de la générosité. Et nous sommes les objets de cette générosité et nous devons être les généreux. Je vous assure, mes frères et mes sœurs, et je suis sûr que quand vous allez entendre ça, vous qui avez la foi ou autres même qui n'ont pas la foi, vous ne pourrez pas dire le contraire que si le monde dans lequel nous sommes, si chacun était généreux à sa juste mesure, y aurait-il de la pauvreté dans ce monde ? Y aurait-il des gens malheureux ? Y aurait-il des gens tristes ? Etc.

Je ne pense pas, mes frères et mes sœurs, avec les milliers d'êtres humains qu'il y a. Il y a toujours des gens qui sont là pour pouvoir apporter du bien à l'autre, qui n'est peut-être à ce moment-là pas bien ou triste.

La Patience : Tête de la Foi

Bien sûr, le sujet n'est pas terminé. Cette analyse n'est pas terminée, mes frères et mes sœurs. Vous allez voir là où j'aimerais vous emmener. Aujourd'hui, à travers cette générosité que nous devons vivre, il y a quelque chose que nous devons avoir.

L'Imam Ali, alayhi salam, a dit que la patience est à la foi comme la tête est pour le corps. Vous entendez bien que sans tête, un corps n'a pas de raison d'être. Dieu, l'Imam Ali, alayhi salam, premier héritier de la maison de prophétie, gendre du messager de Dieu, Amir al-Mu'minin, prince des croyants, que nous dit-il ? Que nous enseigne-t-il ?

Il nous dit quelque chose de tout simple, mais de très fort. Il dit que la tête, si la foi c'est un corps, la tête de cette foi, c'est la patience. Dieu dit encore dans son Saint-Livre, « Dieu est avec les patients ».

Encore une chose, et vous allez voir son lien intime avec ce dont je viens de vous parler, c'est le temps. Dieu, dans son Saint-Livre, dans la Sourate le Temps, il dit par le temps, certes l'homme court à sa perte. Sauf ceux qui croient et qui font des œuvres réparatrices et qui s'endurent à la vérité et à la patience. Le Temps, et cette Sourate le Temps se termine par la patience.

Notre histoire, celle qui se passe sur cette terre, là où nous sommes actuellement, de là où je suis en train de vous parler, ce temps que nous vivons, c'est un temps de la patience. Et la patience, mes frères et mes sœurs, attention, parce que nous, quand nous entendons patience, je.

Salam parle, dont le Coran nous parle, dont les histoires nous parlent. Ça n'est pas attendre passivement. La patience, c'est endurer les épreuves avec courage. C'est endurer les épreuves avec force. C'est endurer les épreuves en aspirant au Dieu tout-puissant. C'est endurer les épreuves en priant Dieu. C'est ça la patience.

Et cette patience-là, elle n'a pas de limite. Elle ne s'arrête pas. J'entends parfois, moi-même peut-être par le passé le disant, que Dieu me préserve de le dire. « Oh mais j'ai assez patienté, il y en a marre. » Non, non, non, non, non. La patience, elle ne s'arrête pas, mes frères et mes sœurs. La patience, c'est jusqu'à ce que vous quittiez ce monde.

Parce que dans la patience, il y a l'histoire du temps. Si vous voulez retrouver le temps auquel vous appartenez, qui n'est pas le temps de cette terre, alors vous devez être des patients. Nous devons être patients dans la générosité. Donnez, donnez.

Regardez le messager de Dieu. Regardez les Asbat, les héritiers de la maison de la prophétie. Regardez tous les prophètes. Vous savez ce qu'ils ont dit les prophètes ? Les prophètes, ils ont dit une chose simple. « Je ne demande pas de salaire, celui-ci incombe à Dieu. » Mais quelle générosité ! Mais quelle générosité !

Paix, paix à ces hommes de Dieu. Paix sur ces hommes de Dieu. Paix sur le messager de Dieu, sur les grands hommes. Mais quelle générosité ! Ils ont compris. Ils sont les serviteurs de Dieu. Ils sont la manifestation de la générosité. Et ils nous invitent à être la manifestation de cette générosité à travers la patience de vivre ce que nous devons vivre ici.

On est là. Depuis le début, c'est une histoire d'épreuve. Combien Adam a pleuré lorsqu'il est descendu, lorsque Dieu lui a dit de descendre ? Mais ô combien il était heureux lorsque Dieu est revenu vers lui. Parce qu'il était Adam. Parce qu'il est Adam du nombre des patients. Parce que les prophètes étaient du nombre des patients. Et toute notre histoire sur cette terre est une histoire de patience.

C'est pour ça que l'Imam Ali a dit que la patience est à la fois ce que la tête est au corps. C'est le plus important. Vous avez beau dire je suis pas... j'ai la foi, je crois en Dieu, je t'aime Dieu, je fais tout pour te servir. Et puis quand l'épreuve arrive, je suis pas patient. Eh bien vous n'avez pas véritablement la foi.

Parce qu'avoir la foi, il faut que cette tête soit là. Si la tête n'est pas là, si la tête de la foi n'est pas là, je suis désolé, la foi est faible. Il lui manque quelque chose de très très très très important.

Conclusion

Mes frères et sœurs, ce discours nous rappelle l'amour divin qui façonne l'homme, l'esprit en nous qui nous élève, les outils comme le tasbîh az-Zahra pour traverser les épreuves, notre dimension invisible révélée par les histoires du Coran, et surtout la générosité et la patience comme piliers de notre foi et de notre humanité. Soyons éveillés, généreux et patients pour manifester la création de Dieu.

Il est dit que le messager de Dieu a demandé à tous, à tous, de lui dire si un jour il aurait pu leur faire du mal. Voilà à quoi pense le messager de Dieu au moment de retourner vers son Seigneur. Est-ce que j'ai fait du mal à quelqu'un ? Ah mes frères et mes sœurs, c'est notre histoire.

« Je ne vous demande aucun salaire, parce que celui-ci incombe à mon Seigneur. »

Partager cet article